Dans un post publié sur sa page Facebook, l'économiste Ezzeddine Saïdane a jugé «sérieusement inquiétante» la récente déclaration du ministre des Finances concernant l'incapacité de l'Etat à honorer ses engagements, ni cette année ni même l'année prochaine, envers les entreprises tunisiennes ayant réalisé des marchés de travaux, de prestation ou de fourniture en faveur de l'Etat et qui n'ont pas été payées. «L'État doit à ces entreprises l'équivalent de 800 millions de Dinars environ, ou 800 milliards de nos millimes...Une telle annonce équivaut à une déclaration de cessation de paiement (au moins partielle) de la part de l'État», a souligné Ezzeddine Saïdane. Il a ajouté qu'une telle annonce entraîne des conséquences graves dont nous pouvons citer: 1- les entreprises concernées peuvent se trouver à leur tour défaillantes, voire même en faillite. Ceci entrainerait des licenciements, et donc une augmentation du niveau de chômage dans le pays; 2- les entreprises concernées ne vont pas pouvoir payer leurs fournisseurs. Ce qui entrainerait des difficultés en cascades; 3- les entreprises concernées vont sans doute enregistrer des impayés auprès des banques qui les ont financées; 4- les banques recherchaient activement les financements des marchés avec l'État, puisque l'État a toujours été considéré comme étant le meilleur payeur. Maintenant les banques rejettent systématiquement ce genre de financement; Selon lui, la conséquence la plus grave d'une telle situation est qu'à l'avenir il n'y aurait plus d'entreprises tunisiennes disposées à construire une route, un pont, une école ou un hôpital pour le compte de l'État !!! «Même si l'État ne dispose pas de moyens pour honorer à temps ses engagements, ces moyens doivent être créés»,a-t-il ajouté. Il a estimé que, dans des circonstances graves comme celles que nous vivons actuellement, l'État doit pouvoir s'endetter directement , dans des limites à définir, auprès de la Banque Centrale. L'État doit pouvoir le faire pour honorer ses engagements, tous ses engagements, à temps même si cela pourrait se traduire par un regain d'inflation et / ou une augmentation du niveau de la dette publique.