Tunisie : Ons Jabeur éliminée au troisième tour du WTA 1000 de Rome    Météo de la nuit : Pluies au nord et nuages épars dans le reste des régions    Un grand séisme menace toujours Istanbul : que révèle le nouveau rapport ?    Kafon, voix rauque des oubliés : itinéraire d'un rappeur qui a marqué une génération    Par Jawhar Chatty : L'âge de raison    Taoufik Mkacher : sa fille pousse un cri du cœur et dénonce une détention "injustifiée"    Sousse : Visite inopinée du gouverneur au port El Kantaoui en préparation de la saison touristique    Rachid Amri: Assurer la pérennité de Tunisair et améliorer la qualité de ses services est un engagement collectif    Décès du rappeur tunisien Kafon    Pendant que le monde brûle, on compte mal et on prie mieux    Et si notre école devenait le laboratoire de notre renaissance nationale ?    Le rap tunisien en deuil : Kafon s'éteint à 33 ans    Adieu Kafon : l'icône du rap tunisien et témoin de l'après-révolution    Le rappeur tunisien Kafon est décédé    Un séisme de magnitude 5,3 frappe le Pakistan    Cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan annoncé après médiation américaine    Les cours particuliers : Un mal nécessaire dans le système éducatif tunisien...    Kairouan en alerte : La cochenille menace les récoltes et le quotidien des habitants    Tunisie: Une campagne nationale pour sensibiliser les ouvrières agricoles à l'utilisation sécurisée des pesticides    Le Réseau des droits et libertés fustige l'interdiction de l'événement en soutien à Mourad Zeghidi    Tunisie : Coupures de courant prévues à Monastir, Sidi Bouzid et Gabès    Le dollar en recul avant la réunion entre Washington et Pékin    Inde : Suspension des vols civils dans 32 aéroports    Un cinquième migrant tunisien meurt en prison en Italie depuis le début de l'année : Majdi Karbai alerte    Tunisie : 177 hôtels fermés en raison de difficultés saisonnières et structurelles    Tunisie : Où suivre la finale ESS–EST ?    L'Union nationale de la femme tunisienne s'oppose à la révision du Code du statut personnel    Najet Brahmi : "L'arbitrage devient un mode naturel de résolution des conflits commerciaux"    Le secrétaire régional d'Ennahdha à Béja reste en détention    Tunisie: Appréciation du dinar face à l'euro et au dollar américain au premier trimestre    Afrobasket 2025 : la Tunisie hérite du groupe B avec le Nigeria    Détournement à l'hôpital de Mahdia : quatre agents et un commerçant placés en détention    Titre : Une journée sous le signe de la prévention et de l'engagement chez BK Food    En vidéo : Mohamed Ali Nafti trace les 30 prochaines années d'un partenariat ambitieux avec l'UE    Giuseppe Perrone s'adresse aux Tunisiens en arabe : l'UE réaffirme son partenariat fort avec la Tunisie    Le pataclet ou sbares: Un délicieux poisson de printemps    Escalade militaire entre l'Inde et le Pakistan : Islamabad lance l'opération « Al-Bouniane Al-Marsous » en riposte    Célébration de la Journée de l'Europe: Mohamed Ali Nafti appelle à un soutien accru à la migration régulière    Tunisie : découverte d'un important site archéologique romain à Jebel Salloum    Tunisie – Le Kef : Les fortes précipitations ont provoqué une fissure et un affaissement de la route en dessous de la Kasbah    Baisse du déficit énergétique de 3% au premier trimestre 2025    Festival International du Cirque et des arts de la Rue à Tunis et dans dix autres gouvernorats    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Manchester United et Tottenham qualifiés pour la finale de la Ligue Europa    Guerre commerciale : Chute des exportations chinoises vers les Etats-Unis de 17,6 % en avril    Kia Tunis Open : nouvelle édition du 12 au 17 mai 2025    Ons Jabeur se qualifie pour le troisième tour du tournoi de Rome sans jouer    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Human Rights Watch : Il faut abandonner les accusations contre Mourad Mehrezi
Publié dans Tuniscope le 02 - 09 - 2013

Les autoritéstunisiennes doivent immédiatement libérer le cameraman Mourad Mehrezi, dont l'arrestation pour avoir filmé quelqu'un jetant un œuf sur le ministre de la Culture est un coup dur pour la liberté des médias, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.
La seule preuve contre Mehrezi, accusé d'être complice de l'agression, sont de prétendus aveux, qu'il affirme ne pas avoir signés. Le directeur de sa chaîne de télévision a indiqué qu'il avait une autorisation de filmer. Un cameraman ne devrait pas être poursuivi juste pour avoir filmé une agression.
La police a arrêté Mehrezi, qui travaille pour la chaîne de télévision Astrolabe TV, le 18 août 2103, deux jours après qu'il ait filmé le geste du réalisateur Nasreddine Shili écrasant un œuf sur le visage du ministre de la Culture Mehdi Mabrouk. Le 23 août le procureur a engagé des poursuites contre Mehrezi qui comprennent le complot visant à attaquer un fonctionnaire et la nuisance à la moralité publique. Le procès de Mehrezi débutera le 5 septembre, et s'il est reconnu coupable de toutes les accusations, il risque jusqu'à sept ans de prison.
« L'absence de preuves de complot signifie que Mehrezi est effectivement détenu pour avoir fait son travail, c'est-à-dire filmer les événements », a déclaré Joe Storck, agissant en tant que directeur de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les poursuites engagées contre lui sont un mauvais précédent pour la liberté des médias en Tunisie. »
Mehrezi filmait une manifestation au centre culturel Ibn Khaldoun à Tunis le 16 août à l'occasion du 40ème anniversaire de la mort de l'artiste tunisien Azzouz Chennaoui. Shili a perturbé l'événement en lançant un œuf sur le ministre. La police judiciaire a arrêté Mehrezi deux jours après qu'Astrolabe TV ait publié des images de l'incident. La police lui a déclaré quand ils l'ont arrêté qu'ils le soupçonnaient de complicité dans l'agression du ministre, ce que Mehrezi nie.
La police a arrêté Shili quatre jours après l'incident et il est maintenant en détention.
Mehrezi et Shili doivent comparaitre pour les chefs d'inculpation de complot visant à agresser un fonctionnaire ; nuire à l'ordre public et la moralité publique ; diffamation d'un fonctionnaire, ivrognerie, trouble à la paix, à la tranquillité et au bien-être des citoyens ; et perturbation de la vie privée à travers les réseaux publics de communication, sous l'article 86 de la loi sur les télécommunications de 2001.
Ahmed Amine Ben Saad, directeur d'Astrolabe TV, a déclaré à Human Rights Watch qu'il avait demandé à Mehrezi de filmer la cérémonie et a montré à Human Rights Watch son ordre de mission écrit.
Human Rights Watch a examiné l'intégralité de la vidéo de l'incident filmé par Mehrezi. Elle montre le ministre en train d'être interviewé par un journaliste lorsque Shili s'approche de lui et lui écrase un œuf sur la tempe gauche et le front.
Le bureau du procureur a déclaré dans un communiqué le 23 août que Mehrezi et Shili ont avoué qu'ils avaient préparé l'agression ensemble et que Mehrezi le savait à l'avance. Ayoub Gdhemsi, l'un des avocats de la défense de Shili et Mehrezi, a expliqué à Human Rights Watch que lors d'une visite en prison le 28 août, Mehrezi lui a affirmé avoir refusé de signer la déclaration de la police parce qu'elle contenait de fausses accusations au sujet de sa complicité dans l'agression.
Le maintien en détention de Mehrezi semble violer la loi tunisienne ainsi que le droit international des droits humains. L'article 13 du décret-loi 115-2011, qui réglemente la liberté de la presse en Tunisie, affirme qu'un «journaliste ne peut, être tenu pour responsable d'une opinion, idée ou information qu'il aura publiée conformément aux usages et déontologie de la profession ; il ne peut également être tenu pour responsable en raison de ses fonctions que s'il est établi qu'il a violé les dispositions du présent décret-loi. »
L'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, un traité auquel la Tunisie est un Etat partie, garantit le droit « de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix », tout en permettant une restriction de ce droit seulement lorsque la loi le prévoit et que cela est nécessaire pour protéger la sécurité nationale, l'ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou « par respect des droits ou de la réputation d'autrui. »
« Si les autorités tunisiennes ne libèrent pas Mehrezi rapidement et n'abandonnent pas les charges retenues contre lui, elles confirmeront que l'espace pour la liberté des médias se rétrécit », a conclu Joe Stork.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.