Celle dont nous fêterons le centenaire le 1er décembre prochain est la pionnière des mouvements féminins ainsi que la fondatrice de la 1ere association de femmes en Tunisie et la 2ème dans le monde arabe. Née en 1913 d'un père Zeitounien (le fameux Cheikh Mohamed salah Ben Mrad, auteur du « Deuil sur la femme de Haddad"), elle a fait ses études en partie à l'école Nahj El-Pacha et en partie à la maison avec des percepteurs engagés par son père. Pourtant, ni l'entourage conservateur, ni le mariage à l'âge de 17 ans ne vont empêcher B'chira d'entamer une lutte acharnée pour les droits des femmes. C'est en 1936, en une période qui connait une forte effervescence politique, que B'chira crée « L'Union des Femmes Musulmanes ». Elle s'entoure de militantes qui, comme elle, vont œuvrer pour les droits des Tunisiennes à l'instruction et pour les impliquer dans la lutte contre la colonisation. Tewhida Ben Cheikh (première femme médecin de Tunisie), Badra Ben Mustapha (première femme infirmière de Tunisie), Nabiha ben Miled ( proche du parti communiste) ont toutes fait partie de l'UFM. Laïque, engagée dans les combats politiques, elle fût la première à manifester sans « sefseri » contre la colonisation et côtoya les plus grands de son époque (Farhat Hached, Ali Belhaouane, etc). Dimanche 1er décembre, B'chira Ben M'rad, tombée dans l'oubli durant des années sera honrée au théâtre municipal. C'est un hommage posthume certes (B'chira est décédée en 1993), mais c'est un devoir envers celle qui a beaucoup apporté aux Tunisiennes. Au programme, des enregistrements de B'chira ben M'rad, des extraits du film de Selma Baccar, une exposition photographiques ainsi que la biographie de la militante écrite par son frère.
Ci-joint l'intervention en vidéo de Sonia Ben M'rad et de Raouf Ben Amor lors de la conférence du collectif B'chira Ben M'rad.