Le premier juge d'instruction du bureau 33 du Tribunal de première instance de Tunis a émis un mandat de dépôt à l'encontre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans le cadre d'une affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, a confirmé un de ses avocat sur les ondes de la radio IFM aujourd'hui. Rappelons que le leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi a été arrêté et conduit à la caserne d'El Aouina, après une descente effectuée dans son domicile, lundi 17 avril 2023. Réaction de la Turquie : Erdogan a déclaré qu'il y avait des "développements négatifs en Tunisie". "Malheureusement, le gouvernement actuel a emprisonné notre frère Gannouchi. Nous avons dit à Tebboune à nouveau que nous ne trouvons pas cela correct que cela arrive en ce mois béni de Ramadan, à la veille de l'Aïd. Nous n'avons pas encore réussi à établir de contact téléphonique avec les gouvernements de l'Algérie et de la Tunisie. Nous espérons les contacter demain et leur faire part de nos pensées. Nous continuerons à soutenir la paix et la stabilité en Tunisie en ce mois béni de Ramadan, et son arrestation en ce mois sacré n'est pas correcte", a-t-il ajouté. Réaction de l'UE : ''Nous suivons avec beaucoup d'inquiétude les derniers développements en Tunisie, notamment l'arrestation hier soir de M. Rached Ghannouchi ainsi que les informations concernant la fermeture du siège du parti Ennahda à Tunis. Cette arrestation s'ajoute à la série de détentions en cours d'acteurs politiques provenant de différents groupes d'opposition. En attendant des informations officielles sur les raisons de cette arrestation, nous rappelons l'importance du respect des droits de la défense ainsi que du droit à un procès équitable. Nous soulignons aussi le principe fondamental du pluralisme politique. Ces éléments sont essentiels pour toute démocratie et constituent la base du partenariat de l'Union européenne avec la Tunisie.'' Réaction des USA : Le département d'Etat américain a souligné dans un communiqué rendu public, que '' Les arrestations par le gouvernement tunisien d'opposants et d'adversaires politiques sont fondamentalement en contradiction avec les principes adoptés par les Tunisiens dans une constitution qui garantit explicitement la liberté d'opinion, de pensée et d'expression.'' Et d'ajouter :''L'arrestation lundi de l'ancien président du Parlement, Rached Ghannouchi, la fermeture du siège du parti Ennahdha et l'interdiction de réunions organisées par certains groupes d'opposition, ainsi que le fait que le gouvernement tunisien laisse entendre que ces actions sont fondées sur des déclarations publiques, représentent une escalade troublante de la part du gouvernement tunisien à l'encontre de ceux qu'il considère comme des opposants.'' ''L'obligation du gouvernement tunisien de respecter la liberté d'expression et les autres droits de la personne est plus importante que n'importe quel individu ou parti politique, et est essentielle à une démocratie dynamique, ainsi qu'aux relations entre les Etats-Unis et la Tunisie,'' a conclu la même source.