Si la contestation du pouvoir en place n'a, au Maroc, clairement pas eu l'intensité des pays voisins, elle existe tout de même. C'est la raison pour laquelle le roi propose aujourd'hui une réforme constitutionnelle. Mais il est surtout à la recherche d'un plébiscite. La nouvelle Constitution prévoit que le souverain continuera de nommer le Premier ministre, mais ce dernier devra être issu du parti ayant remporté le plus de sièges aux élections législatives. Le roi pourra aussi opposer son veto à la nomination des autres ministres et proposer leur limogeage. Le texte reconnaît explicitement les pouvoirs exécutifs du gouvernement mais maintient le monarque à la tête de l'armée et du système judiciaire. Il conserve également son statut de Commandeur des Croyants. Le roi est quasiment assuré de la victoire du « oui ». C'est plutôt le taux d'abstention qui sera observé, car le roi cherche un plébiscite. S'il est élevé, les partisans d'une réelle monarchie parlementaire se sentiront légitimes à poursuivre la lutte. Et ils sont nombreux les démocrates, insatisfaits par cette nouvelle constitution. Le taux de participation aux dernières élections législatives, en 2007, n'était que de 37%.