Il y a bien longtemps que le Golfe de Gabès crie doucement la catastrophe écologique qui le menace ; mais une complicité implicite ou un accord tacite semblent pousser les parties concernées à faire contre mauvaise fortune bon cœur et à accepter, à contre cœur, le fait accompli en raison d'un équilibre difficile à trouver, paraît-il, entre l'exigence écologique et le besoin en développement économique et social. Seulement, voilà ! Il y a des moments où la menace devient criante et où la nature, à force de gémir, finit par vomir son étouffement et les signes de son agonie. C'est de ce point de vue qu'il faudrait comprendre l'état de pollution auquel est parvenu le Golfe de Gabès et les signes inquiétants de son exaspération. En effet, « la mer contaminée par les déchets d'usine depuis un bon bout de temps au niveau de toute la baie de Gabès, est à son dernier souffle ainsi que la faune et la flore maritime du lieu. C'est une des plus prépondérantes catastrophes écologiques de la Méditérranée ». Tel est le signal d'alarme lancé par l'Association des libres penseurs de la Tunisie sur sa page facebook, un cri appuyé par un album photos très éloquent. Le spectacle des tortues de mer chues inertes sur le littoral est pathétique et révoltant, surtout que cette espèce de la faune marine est en voie de disparition. Depuis que l'on parle, un peu partout dans le monde, de l'industrie propre, n'est-il pas temps d'en évaluer le résultat, à tous les niveaux. (Crédit photos : Association des libres penseurs de la Tunisie