Pour réussir ses études, l'étudiant (e) peut dégurgiter aux examens ce qu'il avale docilement dans les cours et les livres. Mais, est-il possible de développer la pensée chez les étudiant(e)s sans développer chez eux la libre initiative ? Et peut-on promouvoir leur compétence intellectuelle sans plaisir ? Ces deux questions sont à mettre en relation avec les cours qu'on dispense aux étudiants (notamment dans le domaine des sciences humaines et les lettres). Elles sont à mettre en relation avec les situations d'apprentissage en classe, les examens et les résultats. Le constat, c'est qu'on ne fait pas faire aux étudiants assez d'exercice dans des situations d'apprentissage articulées à l'idée de partage, d' échange intellectuel, de dépassement de ses limites, de complicité ludique avec les autres. C'est-à-dire des situations d'apprentissage qui impliquent la capacité de l'étudiant(e) d'éclairer sa vision du monde, de remonter de ses opinions à leur source. Avec l'objectif d'accoucher d'une pensée réfléchie. Toutes ses situations d'apprentissage impliquent de rompre avec l'idée de l'évaluation entendue comme un piège à poser aux étudiant(e)s et du devoir comme un exercice répressif. Elles impliquent, par ailleurs, de rompre avec des démarches pédagogiques d'un autre temps où l'enseignant était considéré comme étant la seule source du savoir, de la connaissance et de l'information. L'enseignant est appelé plus que jamais à faire preuve d'imagination et de courage intellectuel pour interroger sa vision de l'étudiant(e) et ses méthodes de transmission des connaissances. Le sens fondamental des situations d'apprentissage est la mise en relation des étudiants avec des savoirs, des comportements civiques, des découvertes, des curiosités, des audaces créatrices. Dans ce contexte, l'enseignant et les étudiant (e)s se trouvent sur le terrain d'une certaine conception de la culture comme appropriation active et réfléchie de la pensée. Et comme une attitude lucide face à toutes les idées reçues, à toutes les idées dominantes. Mais dans quelle mesure, les étudiant (e)sont un réel désir de culture critique et réfléchie ? Il est difficile d'apporter un élément de réponse définitif à cette question qui appelle une appréciation nuancée. Les situations d'apprentissage lors de l'explication d'un texte, de la définition d'un concept, d'un questionnement, d'une mise en épreuve d'une hypothèse montrent les difficultés qu'il y a à provoquer un débat d'idées contradictoire. Il arrive de voir, dans des situations d'apprentissage, une certaine implication active des étudiant(e)s donnant l'impression qu'il y a un réveil intellectuel à l'horizon. Mais, dans la plupart des situations d'apprentissage, les étudiant(e)s se montrent inattentifs, passifs ou indifférents. Alors que faire, pour aider les étudiant(e)s à se libérer du scepticisme qui les enferme dans une posture passive et qui inhibe chez eux l'aventure intellectuelle ?