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Chronique, Le Mot pour le dire : Héros Civilisateur
Publié dans Tunivisions le 08 - 04 - 2014

« Un héros, c'est celui qui fait ce qu'il peut. Les autres ne le font pas ». Romain Rolland, Jean Christophe
Il m'arrive souvent de douter, en entendant parler les illuminés de tous poils de feu Habib Bourguiba, que ce dernier soit vraiment mort. Ses détracteurs, comme ses adulateurs, l'évoquent avec tant de passion, tant de hargne et de chaleur qu'il devient difficile, pour l'observateur objectif, de croire qu'ils « causent » d'un mort. Père protecteur pour certains, monstre sanguinaire pour d'autres, l'homme ne saurait que diviser aujourd'hui un peuple qui a été naguère profondément marqué par lui.
Voila pourquoi il est grand temps, pour les uns et pour les autres, de reconnaître que Bourguiba n'est plus de ce monde et qu'il appartient désormais à l'histoire. Et c'est à l'histoire de se prononcer sur le cas problématique de cet homme et de son apport pour le petit pays qu'est la Tunisie, aujourd'hui dans la tourmente. Les gens qui s'obstinent aujourd'hui à salir la mémoire de l'illustre défunt en établissant, de son règne, un bilan désastreux, oublient qu'il est absurde de reprocher à Haroun Errachid, à Saint Louis, à Mourad III et Louis XIV de ne pas avoir été démocrates !
Les ennemis de cet homme exceptionnel, dont la mauvaise foi est on ne peut plus évidente, s'entêtent à faire passer les victimes de la guerre civile postcoloniale (la sédition yousséfiste) pour celles du vainqueur de cette guerre. S'il avait été donné à Salah Ben Youssef de triompher de son « frère ennemi », il se serait fait un devoir de neutraliser les partisans du vaincu. Dans ce genre de confrontations politiques, en Tunisie comme ailleurs, hier comme aujourd'hui, la règle est d'éradiquer l'ennemi. Staline se serait illustré, à ce propos, par son extrême rigueur.
Vouloir faire à tout prix, du différend Bourguiba / Ben Youssef, un cas particulier, revient à ériger une banale querelle politique, comme il en arrive tous les jours, en un véritable schisme religieux. Les mystificateurs de l'histoire, qui croient pouvoir tirer profit de ce jeu macabre, oublient seulement que les deux rivaux sont des géants d'un autre âge, à l'ombre desquels il n'est plus possible à quiconque de s'abriter. Il serait bon que ces surexcités méditent le cas emblématique des apôtres du prophète et se rappellent les guerres fratricides qui a coûté leurs vies à trois illustres califes (Omar, Othman et Ali) et des milliers d'anonymes.
Quand on voit le profil de ceux qui s'attaquent aujourd'hui au « père de la nation », ces sous-produits de l'école, créée par Bourguiba et dévoyée par M. Mzali, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur ce « béguin » qu'ils ont pour un leader qu'ils n'ont pas connu ! En effet, Salah Ben Youssef, mort bien avant Bourguiba, serait en passe de devenir le chef d'un parti d'opposition d'un autre parti qui, lui aussi, n'est plus depuis belle lurette. En fait, nous sommes là en présence d'un cas de schizophrénie caractéristique qui n'est en rien différent de celui qui, aujourd'hui encore, animent les adeptes d'Ali et ceux de Mouawiya !
Il conviendrait de rappeler, aux tristes figures de cette pitoyable mascarade, que l'histoire n'est jamais exempte de violence et qu'ils sont en train, à leur tour, en sévissant contre les « perdants » du moment, de fomenter un nouveau procès dans lequel il leur reviendrait de tenir le rôle qu'ils ont choisi aujourd'hui d'octroyer à Bourguiba. Quand on s'amuse, comme ils le font, de « rectifier le cours de l'histoire », il faut qu'ils admettent que la leur soit, à son tour, rectifiée quand ils ne seront plus là pour se défendre.
N'est-il pas curieux que, en l'absence des deux « frères ennemis », c'est la voix de Ben Youssef qui se fait aujourd'hui le plus entendre. Mais s'agit-il vraiment de l'authentique Ben Youssef ou d'une certaine image de ce brillant émule de Bourguiba ? Il est des « vérités » embarrassantes que les yousséfistes de pacotille refusent d'admettre pour se donner l'illusion qu'ils font œuvre de « justiciers ». Bourguiba, comme Ben Youssef, étaient mus par un authentique idéal nationaliste. C'est l'ambition et la gloire personnelle qui les a séparés. D'après certains documents, aujourd'hui en circulation, Ben Youssef était prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Nous en déduisons qu'il serait sage de léguer à l'histoire ce qui lui revient de droit. Il faut donc se dire que Bourguiba est mort et bien mort, que le bourguibisme n'est pas, comme se plaisent à le penser les nostalgiques du « combattant suprême », une recette, voire une panacée susceptible de résoudre les problèmes épineux de la Tunisie postrévolutionnaire. Bourguiba est un héros civilisateur et non un thaumaturge. Son mérite est d'avoir su trouver les solutions appropriées aux problèmes de la Tunisie postcoloniale.
Il faudrait donc se résoudre à admettre que le salut de la Tunisie n'est pas, de toute évidence, dans le bourguibisme, et encore moins dans l'islamisme politique. La synthèse des deux, à supposer qu'elle soit possible, serait fatale pour les deux. Nous estimons, pour notre part, que la démarche bourguibienne, et la pédagogie qu'elle recèle, font que seule une initiative politique, d'obédience véritablement laïque, soit aujourd'hui à même d'engager la Tunisie dans la voie d'une solution politique viable. L'islamisme politique à l'inconvénient d'être un dogme et non une idéologie politique.
L'apport du héros civilisateur, qu'était feu Habib Bourguiba, est d'avoir opté pour la laïcité. Il nous revient aujourd'hui d'aller de l'avant, c'est-à-dire de consolider cette option en y inscrivant l'ingrédient qui manquait, à savoir la démocratie. Je suis de ceux qui pensent que l'islamisme politique ne s'accommoderait jamais d'un idéal qui signerait son arrêt de mort. Car, contrairement aux allégations de l'islamiste Rached Gannouchi, il n'y a pas de mariage possible entre Islam et démocratie et, de manière plus générale, entre religion et politique ou, pour dire les choses plus simplement, entre l'absolu et le relatif.


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