Malgré le carnage barbare de Charlie Hebdo qui a couté la vie à 12 victimes et l'éventuelle exécution de nos 2 confrères Chourabi et Ktari par des criminels libyens, les feux de l'actualité restent braqués sur la formation du nouveau gouvernement Essid. Les discussions font rage dans les hautes sphères du pouvoir et l'hypothétique participation d'Ennahda au gouvernement divise les Nidaistes, inquiète les Frontistes et laisse perplexes les Uplistes. Ainsi les dernières déclarations fracassantes de Khemais Kssila, élu de Nidaa en disent long sur le malaise qui règne au sein du Parti victorieux des derniers législatives et présidentielles. Le parti traverse une zone de hautes turbulences et un bras de fer se dessine entre le clan du palais de Carthage acquis à la cause et aux choix de la raison de BCE et le clan du palais du Bardo et son choix de cœur revendiquant le droit de regard et de décision inhérent à la légitimité de l'Assemblée du Peuple. BCE devra arbitrer entre les courants de son propre parti et jouer l'équilibriste avec les autres formations politiques pour donner au nouveau gouvernement sa dimension de cohésion nationale et surtout de sauvetage du marasme économique inquiétant qui secoue le pays. Et en dépit des résistances internes, des pressions de ses alliés de circonstances et de l'obligation de résultat, BCE et Essid sont sur le point de pondre une équipe dont les contours commencent à se dessiner selon les indiscrétions des proches du Palais. Ainsi, la tendance serait de maintenir la neutralité des ministères de souveraineté (Intérieur, Défense et Affaires Etrangères) sous l'autorité du Président de la République et départager le reste de l'équipe entre Compétences Nationales pour les ministères techniques (Finance, Economie, Coopération, Industrie, Recherche Scientifique , Tourisme) et personnalités politiques de Nidaa et des autres partis pour les Ministères à vocation politique et sociale ( Justice, Santé, Sport, Jeunesse, Femme, Développement Régional , Emploi, Education, Enseignement Supérieur ). Au vu de la gravité des défis sécuritaires auxquels la Tunisie est confrontée et l'urgence d'un plan Marshal pour sortir le pays de cette crise économique sans précèdent, l'heure n'est plus aux calculs politiciens, aux récompenses d'allégeance et au traitement homéopathique des problèmes mais sacre de la compétence et aux mesures chirurgicales pour trouver les solutions aux maux qui gangrènent ce pays at pour soigner le mal être de millions de tunisiens.