Flanqués de titre d'expert, de plus en plus d'économistes, juristes, anciens militaires ….font le tour des plateaux télé et des studios radio pour porter aux tunisiens des paroles souvent dépourvues de tout fondement scientifique. Ainsi le simple juriste devient par la magie de la télé un constitutionnaliste, le simple policier se métamorphose en analyste sécuritaire et le banquier anonyme se travestit en stratège de l'économie nationale. Mais très peu de ces façades médiatiques connaissent les impératifs de la vraie économie, maitrisent les enjeux stratégiques et apportent des réponses aux maux qui secouent la Tunisie. Discret et un tantinet pointilleux, cet ingénieur pur produit de l'école publique tunisienne, sorti des universités américaines et rompu aux réflexions stratégiques a accepté de se livrer dans une interview parue le 15 Septembre au Journal le Maghreb dans laquelle il exhorte les tunisiens à redoubler d'efforts pour sortir de l'impasse. Sans démagogie, ni catastrophisme, il livre un état des lieux de notre économie et avertit les tunisiens qu'ils s'attendent à des jours difficiles pour les 2 années à venir. Pour lui, en plus du diagnostic, il faut avoir le courage de prendre les bonnes décisions pour anticiper les douleurs qui nous attendent et tel un médecin au chevet d'un malade, l'honnêteté intellectuelle impose de dire la vérité, rien que la vérité et de prescrire les bons remèdes. Il voit en 2017, l'année charnière et la plus difficile puisqu'elle va coïncider avec les échéances des remboursements des crédits obtenus depuis 2011. Des crédits qui n'ont servi qu'à payer les salaires des fonctionnaires et les augmentations salariales au détriment des investissements et de la création de richesse. Il faut être critique face à cette politique inflationniste qui menace notre stabilité économique. Les remèdes existent et il suffit d'avoir le courage de les prescrire et parmi ces solutions la réconciliation économique capable d'injecter dans le circuit des millions de dinars et de renflouer les caisses de l'Etat. Sans rentrer dans des considérations politiciennes, l'homme d'affaire véreux est celui qui ne paye pas ses impôts et l'Etat doit être intransigeant avec l'évasion fiscale qui le prive de ressources considérables. Avec le déficit budgétaire actuel, plusieurs opportunités existent et il est urgent de les saisir comme l'exploration du gaz non conventionnel. Il faut remettre en chantier la loi sur les énergies et s'affranchir de l'obsession écologiste et du diktat des puissances pétrolières. Il suffit de citer l'exemple de l'Allemagne, le plus grand défenseur de l'environnement, qui a voté une loi permettant l'exploration de gaz non conventionnel pour s'en rendre compte de sa pertinence et de l'absence de toute dangerosité ou des Etats Unis d'Amérique qui en comptent presque 37 000 puits. C'est une loi fondatrice et souverainiste qu'on pourrait comparer au code de statut personnel qui a permis de moderniser la Tunisie et d'émanciper son peuple. Comment demander au tunisien tant d'efforts et de sacrifices sans lui expliquer où va le pays à l'horizon des années à venir ? Comment justifier au tunisien le manque de moyens pour assurer un développement équitable alors que son pays regorge de ressources naturelles ? A mon avis, il faut capitaliser sur nos propres atouts pour porter la Tunisie au diapason des pays développés. L'exception tunisienne n'est pas un vilain mot et personnellement je crois dur comme fer au génie tunisien tant l'homme est plein d'ambition et sa terre pleine de richesses. Pour lire l'interview dans son intégralité, cliquer sur ce lien.