Ces dernières semaines, pas un jour ne s'est passé sans que l'on entende parler d'une exaction perpétrée par un groupe d'extrémistes. Il y a quelques jours, 4 jeunes femmes voilées ont agressé une jeune fille dans le quartier de Bab Djedid, sous prétexte qu'elle était maquillée (moutabarrija). D'autres s'attaquent aux bars, aux hôtels et jusqu'aux imams dans les mosquées, estimant qu'ils sont les gardiens du temple et que c'est à eux de choisir les plus méritants et surtout les plus convaincants Il y a quelques jours encore, des extrémistes ont investi l'hôpital de la Rabta à Tunis insultant les infirmières et les femmes médecins non voilées. Vendredi 1er avril 2011, ces derniers sont allés jusqu'à faire leurs ablutions à l'Avenue Habib Bourguiba et à y faire la prière du vendredi. Mercredi 6 avril, un groupe d'extrémistes ont pris d'assaut des femmes présentes qui allaient bosser en leur ordonnant de mettre le voile intégral et de ne plus aller travailler, tout ça sous la menace de gourdins et autres, avec violence. Beaucoup d'entre elles ont été blessées et évidemment traumatisées. «Le fantasme d'une République islamique importée du fin fond des gorges de Zagros pour un pays sans ressources naturelles, dont l'économie repose en grande partie à l'heure actuelle sur des accords avec les démocraties occidentales, verrait nos importations de voitures et autres se transformer en importation d'armes, notre population féminine interdite d'accès aux cycles universitaires et aux carrières professionnelles au nom d'une interprétation manipulée de la Chariaa et notre culture -déjà fortement entamée par 23 ans de médiocratie- réduite à néant», dénonce une abonnée au réseau social facebook. Des Tunisiens qui étaient dans les camps d'entraînement en Afghanistan, au Pakistan et en Algérie sont rentrés grâce à l'amnistie proclamée par Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre. Tant mieux, si ce n'est le risque de les voir vouloir appliquer les mêmes modes de vie en Tunisie . Enchères et surenchères Le plus triste est que, faisant fi des intérêts du pays, des minorités exploitent la révolution pour faire monter les enchères et surenchères tant politiques, sociales qu'économiques. Des personnes se présentant comme étant des ressortissants du gouvernorat de Sidi Bouzid veulent passer, dans les hôpitaux, avant les autres sous le prétexte qu'ils ont été à l'origine de la «révolution»; d'autres vont même jusqu'à consommer sans vouloir payer. Sans parler de tous ceux qui font du chantage au feu, vous cédez ou je m'immole. Dernier incident en date, celui d'un récidiviste ivre au gouvernorat du Kef qui a menacé de se brûler vif devant le poste de police! Sous d'autres cieux, on s'est remis aux vieilles habitudes datant du Moyen-âge: les coupeurs de routes. Soit des bandes armées qui peuvent agresser les automobilistes ou paralyser la circulation. Mardi 6 avril, un groupe de personnes en provenance de Jelma et de Sbiba des gouvernorats de Sidi Bouzid et Kasserine a fermé les routes et incendié des pneus menaçant de ne laisser passer personne. La raison? L'arrestation de quelques uns de leurs parents impliqués dans les incidents dramatiques qui ont lieu le week-end dernier à Bab Dzira. Un autre groupe de jeunes gens a mis le feu dans des pneus sur la route reliant Djerba à Médenine. Le fait est que, moyennant des sommes d'argent, ils ont exécuté les ordres d'une personne qui occupait des responsabilités au sein d'une municipalité. Dans la région de Metouia, près de 1.000 étudiants et chômeurs ont coupé la route nationale GP1 pour empêcher le train transportant le phosphate de Gafsa à Ghannouch d'assurer sa mission. Pendant ce temps, on empêche la raffinerie de Gafsa de fonctionner tout comme on ne laisse pas le Groupe chimique de Gafsa assurer ses opérations d'extraction, de traitement et de transport du phosphate. Cela se traduit sur le terrain par 2 MDT de pertes quotidiennes. Et lundi 5 avril, on a obligé un entrepreneur de fermer son usine sous prétexte qu'elle émettait des odeurs nauséabondes, mettant dans la rue plus de 100 employés. Pour imposer leur loi, ces protestataires ont fermé la route de Sousse menant à Tunis, empêchant près de 5.000 voitures de passer. Elle est belle la révolution! Pendant ce temps, les vieilles habitudes tribales que nous croyions oubliées remontent à la surface, et après un week-end digne d'un film d'horreur, opposant les habitants et les commerçants de la zone de Bad Djedid, Bab Altamira, Essabbaghine, Rue Sidi Boumendil et d'autres environnantes, à des habitants des régions de la délégation de Jelma, les forces de police ont découvert chez les personnes arrêtées, des cocktails molotov, des couteaux et des gourdins. Bonjour la paix et la sécurité ! Avant la révolution, il y avait un taux considérable de criminalité en Tunisie, les agents de l'ordre dont une grande partie était dirigée vers les opposants politiques ne parvenaient pas à mettre au clair plus de 60% des affaires criminelles. Aujourd'hui, le plus grand du potentiel de la police et de la garde nationale sera orienté au rétablissement de l'ordre et de la sécurité des citoyens, pour que des entrepreneurs et des investisseurs étrangers se sentent en confiance et ne revoient pas leurs priorités et leurs choix. Pour rétablir l'ordre, les agents de police, la garde nationale reprennent du service avec pour instruction assurer le respect de la loi, user, si besoin est, des moyens coercitifs nécessaires pour réprimander les contrevenants et mettre fin aux agissements des brebis galeuses qui menacent la paix et la stabilité du pays. Ceci n'est pas valable pour la seule Tunisie, c'est le cas dans tous les pays du monde et surtout les plus démocratiques