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Tunisie: La révolution agricole aura-t-elle lieu?
Publié dans WMC actualités le 29 - 06 - 2011

«Il y a quelques années, une moissonneuse batteuse coûtait l'équivalent de 1.000 tonnes de blé; aujourd'hui elle en coûte cinq fois plus». Fait lors d'un atelier dédié, lors du forum de l'ATUGE à Paris (19 juin 2011), ce constat d'Elyès Hamza, directeur général de l'Institut National Agronomique de Tunis (INAT), décrit parfaitement la situation d'un secteur, l'agriculture, économiquement et socialement important, mais depuis longtemps en perte de vitesse.
L'agriculture tunisienne est certes dotée d'atouts mais également de faiblesses. «D'un côté le climat, notamment avec des microclimats permettant la production avant, pendant et après la saison, et une main-d'œuvre beaucoup moins qu'en Europe qui se trouve à une heure seulement, et de l'autre les ressources naturelles, le stress hydrique et le statut du foncier trop morcelé», analyse Noureddine Nasr, chargé de programme à la FAO.
En fait d'agriculture, la Tunisie en a en réalité deux: l'une performante et qui représente près de 10% de l'ensemble du secteur, estime Karim Daoud, lui-même agriculteur; et une autre que ce membre de l'UTAP qualifie de sociale. Et dont les opérateurs, détenteurs très souvent de petites parcelles -55% des 500.000 agriculteurs ont moins de cinq hectares-, sont souvent «livrés à eux-mêmes», regrette un jeune diplômé d'HEC devenu lui aussi agriculteur à Kairouan.
Les pouvoirs publics ayant «privilégié le consommateur», note Elyès Hamza, «la politique des prix fait que les agriculteurs ne s'y retrouvent pas». Et cette «distorsion des prix» que relève Boujemaa Remili, directeur général adjoint d'Idea Consult, fait perdre à la Tunisie près de 1% du PIB et rend nécessaire des subventions «qui coûtent des centaines de millions de dinars à la communauté».
Aujourd'hui, le moment est venu pour ce secteur «important» de «gagner ses lettres de noblesse», car, «il n'y a pas une puissance et une économie performante sans agriculture performante», souligne Mondher Khanfir, modérateur de l'atelier sur l'agriculture au Forum de l'Atuge à Paris. Pour cela, le directeur général de l'INAT juge nécessaire d'opérer une rupture, un changement «parce que le secteur a été jusque-là marginalisé, considéré comme un secteur secondaire». Marginale, l'agriculture l'a notamment été, selon Karim Daoud, par rapport à l'industrie et au tourisme qui se sont développés à son «détriment».
La rupture dont il est question devrait permettre à l'agriculture tunisienne «de converger d'ici 10-15 ans vers le niveau de performance de l'agriculture méditerranéenne», clame Boujemaa Remili. Pour cela, diverses conditions doivent être réunies.
D'abord, il faut réformer la loi sur les prix, recommande Sahbi Mahjoub, car le problème de marge pousse certains à tricher comme, par exemple, en mélangeant des oranges de différentes tailles «pour s'y retrouver».
Ensuite, Karim Daoud juge nécessaire de «regrouper les petites agriculteurs au sein de coopératives, car ceux d'entre eux ayant de petites parcelles n'ont plus aucun avenir». Toutefois, souligne le membre dirigeant de l'UTAP, si dans le nouveau contexte tunisien «les hommes politiques auront le courage de toucher au foncier». De même, ce vétérinaire de formation pense nécessaire de «changer d'idéologie: on a toujours considéré l'agriculture comme un secteur social; il doit devenir un secteur productif, mais nous avons une main-d'œuvre non performante».
Sahbi Mahjoub appelle à régler l'éternel problème du financement du secteur. «On n'a pas de ressources adaptées à l'agriculture dans les banques. Aujourd'hui, un agriculteur qui veut planter des oliviers ou des palmiers qui ne commenceront à produire que dans cinq ans doit faire des acrobaties pour payer les échéances», avoue cet agriculteur. Qui estime que lui ou quelqu'un d'autre «ne doit pas être obligé de faire de la patate ou des tomates» pour pouvoir respecter ses engagements financiers.


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