Les journalistes ne forment pas une communauté exemplaire, tout le monde le sait. Et d'ailleurs les journalistes n'ont jamais affirmé le contraire; nous sommes comme tout le monde, avec toute la gamme du spectre. Seulement, il faut peut-être reconnaître que les journalistes sont déjà suffisamment sous pression pour toutes sortes de raisons et que la situation ne nécessite pas une surenchère dans ce sens. Pourtant, il apparaît de plus en plus clair qu'un nombre grandissant de personnes semblent convaincues que l'on ne peut trouver mieux que les journalistes pour servir de Punching-ball à tout va. Les incidents se suivent et se ressemblent et il y a ceux dont on voit l'écho, mais il reste d'autres, beaucoup d'autres, que les journalistes passent sous silence... comme de guerre lasse! Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) dénonce, comme il l'a fait mercredi, les agissements et les pratiques visant "l'humiliation et la marginalisation" des journalistes. Pour cette fois, c'est de certains membres du gouvernement, de dragons de la Haute Instance et d'autres responsables de partis politiques qu'il s'agit... Peut-être parce qu'ils trouvent que la presse est devenue ''trop libre'', on n'en sait rien! Mais ce qui est sûr, c'est que ces agressions répétées contre les journalistes ne sont rien de moins qu'une violation pure et simple du droit du citoyen à l'information et c'est donc à nos concitoyens de répondre de la manière qu'ils estiment la plus appropriée à ces outrages. Il ne faut pas oublier que si le SNJT souligne, bien sûr, qu'il se réserve le droit de répondre à ces agressions, le vrai garant du libre exercice du métier de journaliste, comme de la légitimité de tout ce qui bouge en Tunisie, c'est le peuple tunisien!