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Islam politique: Le modèle turc difficilement transposable en Tunisie!
Publié dans WMC actualités le 19 - 07 - 2011

Le succès, le 12 juin dernier, pour la deuxième fois du parti turc de la Justice et du développement (AKP) aux élections législatives fascine tous les partis arabes d'inspiration islamique, lesquels s'emploient à en calquer le modèle, du moins à leur manière. Reste à savoir, dès lors, si l'expérience de l'AKP est exportable ou non. Et là, c'est tout un autre programme.
Le parti tunisien Ennahdha, de tendance fondamentaliste, est lui aussi intéressé par ce modèle. Selon nos informations, il a dépêché, ces jours-ci, une délégation en Turquie pour en savoir plus, même si Ennahdha a toujours prétendu que l'AKP, pour mener à terme son projet politique, s'est inspiré des écrits de son leader Rached Ghannouchi.
Maintenant, les Tunisiens le savent et le comprennent: Ennahdha, tout comme les partis «Hizb Ettahrir», Assalam et le parti sunnite (partis non reconnus), pris de court par une révolution du 14 janvier 2011 à laquelle ils n'ont nullement contribué, voulaient tout juste rassurer des Tunisiens sceptiques et inquiets de voir un jour des aventuristes intégristes renaître de leurs cendres et gommer les progrès accomplis, durant plus de cinquante ans.
Objectivement, au regard des programmes politiques et socioéconomiques de l'AKP et d'Ennahdha, rien ne lie ces deux mouvements politiques à l'exception de leur appartenance à une même religion: l'Islam.
L'AKP a eu l'intelligence et le mérite de valoriser l'acquis turc (et non islamique) et de le renforcer. Il a hérité de ses prédécesseurs laïcs un pays dynamique et prospère, à deux doigts d'une adhésion historique à l'une des plus grandes puissances économiques du monde: l'Union européenne (UE) actuellement en crise rampante. Avant l'avènement de l'AKP, la Turquie était déjà qualifiée d'«atelier de l'Europe», c'est-à-dire un pays qui avait acquis, déjà, ses lettres de noblesse pour jouer dans la cour des grands pays industriels.
Avant que l'AKP ne prenne le pouvoir, la Turquie a franchi d'importants pas sur la voie de la modernité et du développement durable. Conséquence, les Turcs, qu'ils soient laïcs ou musulmans, partout où ils se trouvent dans le pays, avaient accès aux attributs d'une vie décente et d'un développement acceptable. Au plan des valeurs, l'AKP a réussi à concilier entre modernité, laïcité, identité islamique et ouverture, une recette qui a fait ses preuves.
Dans son programme électoral, lors des récentes législatives, l'AKP s'est attelée à faire de la discrimination positive et à faire rattraper les couches moins nanties. De passage à Tunis, M'rad Morjane, président de la Commission des affaires étrangères au Parlement turc, a déclaré que l'AKP avait mis l'accent sur l'institution au profit des catégories démunies un certain nombre d'avantages de rattrapage: la gratuité des soins, la gratuité des livres scolaires pour les élèves des cycles primaire et secondaire, l'achat de logements sociaux à des conditions préférentielles, la mise à la disponibilité de tous les étudiants d'un ordinateur portable… Il en ressort que l'AKP, en sa qualité de parti éclairé, mise sur l'éducation, l'acquisition du savoir, la maîtrise des technologies et, surtout, la conscientisation massive des Turcs.
Les résultats ne peuvent que suivre. La Turquie réconciliée avec toutes les composantes de son peuple (laïcs, musulmans, athées…), ne peut être qu'une grande nation. De nos jours, elle est une grande puissance régionale incontournable où il fait bon de vivre en plus.
Lorsqu'on regarde du côté tunisien, les partis d'obédience islamique, du moins les plus visibles pour le moment, tels que les partis «Ettahrir», Essalama, le parti sunnite et Ennahdha pour lesquels «l'Islam est l'unique solution», ils se soucient avant tout de supprimer la «tunisianité» des Tunisiens, à appliquer une chariaâ qui diabolise la femme (la moitié du pays) et à les intégrer dans un projet utopique intégriste «la Omma islamia», faisant fi de tous les sacrifices consentis et acquis accomplis par des Tunisiens et Tunisiennes depuis l'accès du pays à l'indépendance, il y a 55 ans.
Au cours d'une longue interview accordée à la chaîne de télévision Attounsia, Abdelmajid Lahbibi, chef du bureau politique du Hizb Ettahrir, a déclaré que le drapeau du pays, confectionné pourtant durant l'époque ottomane, c'est-à-dire bien avant le protectorat français, le «dégoûte», car il lui rappelle le colonisateur. Pour mémoire, des manifestants de ce parti ont osé, à Jendouba, enlever le drapeau national et le remplacer par le drapeau noir du parti. Sans commentaire.
Rached Ghannouchi, alors chef du mouvement Ennahdha dans les années 80, prêchait un avenir cauchemardesque pour le pays: port obligatoire du voile, rôle fort réducteur pour les femmes (celui de se marier, d'enfanter et d'éduquer les enfants), arrachage des vignobles, interdiction du port du maillot, fermeture des bars et des hôtels….
Rached Ghannouchi, qui a tendance, après la révolution du 14 janvier, à changer de ton et à prétendre adhérer au Code du statut personnel. Pour Mme Zahia Jouirou, islamologue, «il le fait surtout pour des raisons politiques et sa soif du pouvoir. Ses convictions restent les mêmes et ses écrits l'attestent. L'écrit étant plus crédible que les professions de foi, à ses yeux».
Pis, aux yeux du politologue Sami Ayachi, les partis d'inspiration islamique cherchent à uniformiser la société tunisienne sur le modèle du parti unique pour lequel «ceux qui ne sont pas avec nous et comme nous, sont forcément contre nous» semble être selon lui, leur devise. Il estime également que l'uniformisation de la société prend aussi des allures vestimentaires importées pour la femme, le hijab et pour l'homme la barbe…».
Pour mémoire, en 1987, les Tunisiens n'avaient pas beaucoup de choix entre le parti unique de Ben Ali et celui d'Ennahdha et leur adhésion à la dictature du président déchu était tout juste par défaut.
Il faut dire que cette adhésion par défaut nous a coûté, depuis le début des années 80, trente ans de retard en matière de développement.
C'est pourquoi, parler de nos jours d'une quelconque similitude entre un AKP éclairé et des partis tunisiens d'inspiration islamique intégriste n'est pas à l'ordre du jour. A méditer.


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