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«Oui, Ennahdha peut suivre l'exemple de l'AKP»
3 questions à Akin Algan, ambassadeur de Turquie en Tunisie
Publié dans Le Temps le 03 - 08 - 2011

Le Temps : L'expérience économique turque est devenue un modèle. Comment expliquez-vous ce passage d'une expérience à un modèle ?
Akin Algan : Pour les trois premiers mois de l'an 2011, le taux de la croissance économique est estimé à 11%. L'année passée on était à 9%. Pour comprendre l'expérience turque, je présume que vous connaissez le cadre juridique de l'économie tunisienne. Nous étions dans la même situation. Nous avons tout libéralisé tout en ayant une assise démocratique Car le marché libre nécessite une vie démocratique. Le marché libre dans un pays où on n'assure pas le contrôle démocratique et la transparence, prend des dimensions sauvages.
Toutes les mesures doivent être prises par le gouvernement pour que l'exécutif soit soumis au double contrôle parlementaire et celui de l'opinion publique. En Turquie les choses ont commencé à changer depuis 1983 avec le retour du régime civil et l'ascension de Turgut Özal au poste de premier ministre. Avant cette date l'armée arrêtait et emprisonnait abusivement les citoyens. La répression était monnaie courante.
L'expérience turque devenue un modèle : cela est dû en premier lieu à l'alternance démocratique, le marché libre et la laïcité. Il y a une corrélation directe entre laïcité et démocratie.
Le modèle turc signifie aussi que l'islamisme est soluble dans la démocratie puisque le parti au pouvoir Adalet ve Kalkinma Partisi (AKP) a des références islamiques. Qu'en dites-vous ?
- En fait tout dépend des formes d'interprétation que l'on fait de la religion. Car les musulmans fondamentalistes qui sont au pouvoir qualifient cette action du pouvoir comme la volonté d'Allah, c'est le cas en Iran avec le Ayatollah. La Sharia n'est plus de mise aujourd'hui. Si la Sharia prévalait, vous ne devriez pas être là. La conscience religieuse est quelque chose entre vous et Allah.
Chez nous la souveraineté appartient au peuple et au parlement. Le parti Adalet ve Kalkinma Partisi est issu de la mouvance nationale qui avait des références islamistes. Les quatre fondateurs du parti pour la justice et le développement, dont Recep Tayyip Erdogan et Abdullah Gül étaient influencés par les idées de Najmeddine Arbakan . Ils ont reconnu le principe de la laïcité inscrite dans la Constitution. La laïcité n'est pas une simple séparation du politique et du divin. Elle permet d'organiser la vie où l'Etat fixe les règles qui gèrent la société sur des principes non pas religieux mais issus du droit positif émanant de la raison. Ainsi étant, un assassin ou un égaré, n'est pas jugé conformément à la Sharia ou encore pour payer les impôts on y procède selon les conditions du marché.
Le Parti Ennahdha se réfère aujourd'hui à l'AKP. Est-ce qu'on peut revivre l'expérience du parti d'Erdogan avec celui de Ghannouchi ?
- C'est faisable, d'autant plus qu'on a besoin d'un deuxième exemple dans le monde musulman, qui doit servir les intérêts de la Tunisie. Ce sera le premier pays arabe à pouvoir instaurer une démocratie et le deuxième pays musulman à prouver que l'Islam et démocratie sont compatibles. Jusque-là ni la Tunisie ni la Turquie ne sont les bienvenues dans une région soumise à des régimes fondamentalistes…
J'ai pleine confiance en le peuple tunisien, mais celui-ci doit mettre du temps pour y arriver. Les Tunisiens sont peu nombreux, mais la société est compacte et dotée d'une intelligencia au-dessus de la moyenne. Il est vrai que le pays vit de mauvaises expériences mais c'est tout à fait normal que suite à un évènement pareil, l'ordre social est bouleversé et que l'insécurité règne. A rappeler que du côté du port du Gabès les grévistes ont bloqué les sorties entre autres celles de trois navires turcs, qui se sont retrouvés dans l'obligation de payer mes frais portuaires contre leurs grés. Sans oublier les grévistes qui du côté de Monastir demandent le départ de la société TAV qui s'est installé en Tunisie avec des garanties internationales. C'est l'Etat tunisien qui doit établir l'ordre car les revendications ont un effet très négatif et la démocratie ne veut pas dire qu'on peut tout faire. Ils ont 9 millions de touristes turcs qui peuvent choisir la destination Tunisie pourquoi donc l'en priver avec ce genres de grèves intempestives et parfois même sauvages. Malheureusement celui qui se lève tôt en Tunisie, soit il crée un parti soit il fait la gueule. Il faut savoir s'arrêter car le pays vit dans l'insécurité. Je crois que l'ordre ne sera pas établi avec les premières élections législatives. Ce sera le cas avec les deuxièmes élections législatives qui auront plus de légitimité aux yeux du peuple. Les choses vont se calmer ainsi.
Mona BEN GAMRA
sihem [email protected]
Moez Mili [email protected]
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