Il y a quelques semaines, les Industries mécaniques maghrébines (IMM) avaient annoncé la commercialisation d'une camionnette fabriquée en Tunisie avec des pièces tunisiennes à hauteur de 51%. Quelques uns de ces véhicules circulent déjà dans nos artères et portent une immatriculation bel et bien tunisienne (série 119). Fabriquées à Kairouan où l'on montait déjà les célèbres camionnettes ISUZU, les pick-up tunisiennes présenteraient un meilleur rapport qualité/prix. Plusieurs clients se sont précipités du coup vers le concessionnaire (qui est lui-même le représentant de General Motors en Tunisie avec, entre autres, les marques ISUZU, Opel et Chevrolet pour l'acquisition de ce nouveau véhicule. Après paiement, ils ont été surpris de constater le refus du service des mines de leur délivrer le certificat d'immatriculation (carte grise). «Nous appliquons les ordres et on n'enregistre pas ces véhicules», répond-on dans ces services. Selon des sources de presse, le ministère du Commerce affirme que le véhicule n'a pas encore été homologué. Or, force est de constater que quelques modèles circulent déjà. Faut-il conclure que l'on a accordé des autorisations à des véhicules non homologués ? Le concessionnaire affirme cependant le contraire et indique avoir bel et bien reçu les autorisations nécessaires avant de commercialiser son nouveau modèle. Il y a indéniablement anguille sous roche, car ces deux sources affirment la chose et son contraire. Entre temps, plusieurs clients sont restés en situation absurde : ils ont payé un produit, mais n'ont pas le droit d'en profiter. Il y en a certains qui ont contracté des crédits ou ont acquis le véhicule grâce à l'apport d'une société de leasing, et ont commencé à payer les mensualités sans pouvoir profiter de la camionnette qui présente, pour eux, une source de revenus, voire la source principale et unique de revenus. Alors, un certain nombre de questions se posent : Pourquoi l'Administration de tutelle bloquerait-elle ce qu'elle a déjà autorisé ? Si elle n'a pas autorisé préalablement, pourquoi n'a-t-elle pas encore homologué ce véhicule ? Pourquoi ne dit-elle pas clairement ce qui fait défaut à cette camionnette tunisienne l'empêchant de l'homologuer ? Des questions qui ne supportent plus d'attendre encore une réponse vu qu'il s'agit de l'intérêt de plusieurs citoyens et du pays d'autant plus que le fabricant IMM projetait d'exporter son modèle sur les marchés des pays voisins. Mais peut-on vendre à l'étranger un modèle qui n'est pas homologué dans son propre pays ? Il est vrai que nul n'est prophète dans son pays !