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Où en est Barcelone ?
Publié dans WMC actualités le 10 - 05 - 2005

«Barcelone, dix ans après», c'est autour de ce thème que s'est tenue les 28 et 29 avril dernier que la 8ème édition du Forum International de Réalités. Le but majeur du Processus de Barcelone était de favoriser l'expansion d'une dynamique de développement et de prospérité euro-méditerranéenne dans le cadre de la paix, la sécurité et le respect des droits et des libertés de tous les partenaires. Après dix ans, il est nécessaire voire indispensable de se poser la question : Où en est Barcelone ?
Dans son allocution de bienvenue, M. Taîeb Zahar, Directeur de la revue Réalités a souligné en substane «qu'en dix ans, beaucoup de choses ont été faites. Mais on sent cependant, surtout chez les peuples de la rive Sud de la Méditerranée, une certaine déception face à la lenteur du Processus dont on attendait beaucoup plus que ce qui a été réalisé».
M. Zahar, a aussi mis l'accent sur l'élargissement de l'U.E à 10 nouveaux membres «en lesquels les pays du Sud voient des concurrents qui pourraient détourner l'intérêt de l'U.E vers l'Est».
Sur un plan plus restreint, M. Zahar a indiqué «qu'au Maghreb, le Processus d'intégration n'avance pas, ce qui n'est pas de nature à servir la cause du Maghreb et par voie de conséquence, celle du partenariat euro-maghrébin.
Après avoir posé les problématiques majeures à traiter, M. Zahar n'a pas manqué de rappeler que, d'une part, l'Europe a un devoir de solidarité qu'elle se doit d'assumer dans l'esprit de la conception globale définie par la Conférence de Barcelone et que, d'autre part, le monde arabe a un devoir de réforme politique, économique, sociale et culturelle qu'il doit entreprendre sans plus tarder car c'est une exigence en rapport avec l'Europe et aussi une attente des peuples.
D'innombrables contraintes …
Pour sa part, M. Mondher Zénaidi, ministre du Commerce et de l'Artisanat a souligné que «l'écart de développement entre les deux rives augmente, accentuant ainsi les disparités sur les plans économique, social et technologique». Et d'ajouter : «Le déséquilibre des échanges reste encore important et les pays du sud enregistrent des déficits commerciaux chroniques avec l'U.E».
Même pour les secteurs qui ont un avantage comparatif à l'instar de l'agriculture, les concessions ne sont pas suffisamment encourageantes et ne répondent pas aux potentialités offertes par ces secteurs.
Dans le même contexte, M. Zénaidi a signalé «que les échanges intra-méditerranéens que le Processus de Barcelone s'est proposé de renforcer sont encore insuffisants puisqu'ils ne représentent en moyenne que 6 à 8% des échanges extérieurs des pays du Sud».
Le ministre a également nombre de contraintes entre les pays euro-méditerranées, notamment : la soumission de la circulation des personnes entre les pays de l'U.E et les pays de la Méditerranée du Sud à des procédures contraignantes, le déficit d'information sur le projet euro-méditerranéen au niveau des milieux d'affaires, l'insuffisance de l'appui financier eu égard aux défis que pose le libre échange aux économies des pays du Sud. Tous ces facteurs font que «la région méditerranéenne ne réussit toujours pas à se positionner sur l'échiquier économique mondial et à se présenter à l'instar d'autres régions comme un pôle dynamique, offrant un marché intégré et suffisamment attractif pour la communauté internationale des investisseurs, a-t-il souligné.
C'est ce qui explique selon M. Zénaidi «la faiblesse des investissements directs étrangers qui se dirigent vers la zone méditerranéenne et qui représentent à peine 5% des flux vers les pays émergents et 1,7% du total mondial. En 2004, 2% seulement des investissements réalisés par l'U.E à l'étranger vont dans les pays du sud de la Méditerranée».
Commencer par le local !
«Le partenariat euro-méditerranéen : la dimension économique et financière », tel était l'intitulé de la première séance plénière des travaux du Forum.
Au cours de son intervention «Evaluation du partenariat économique et financier euro-méditerranéen, M. Jean-Louis Reiffers, président du Conseil Scientifique de l'Institut Méditerranéen et Professeur d'économie internationale, a mentionné que l'accord Sud-Sud n'avance pas du tout et que le partenariat tourne autour de quelques branches uniquement, ce qui constitue des points faibles pour ce partenariat. Pour conclure, M. Reiffers rappelle «la nécessité de faire l'intégration Sud-Sud».
Quant à M. Hassen Abou Ayoub, ancien ambassadeur du Maroc à Paris, il a indiqué «qu'il y a un énorme décalage entre les objectifs de Barcelone et les mécanismes qui lui ont été mobilisés». Pour lui, il est inévitable d'approfondir les réformes, moderniser les infrastructures, promouvoir les systèmes d'enseignement et de formation et améliorer les conditions d'investissement aussi bien national qu'international. D'où son à une restauration de la confiance au niveau local.
«Les bases économique du nouveau partenariat euro-méditerranéen (le défi des investissements et le rôle du secteur privé) était l'intitulé de la communication co-présentée par M. Jean Louis Guigou et M. Abderrahmen Hadj Naceur.
M. Jean Louis Guigou, président du Centre d'Analyse et de Liaison des Acteurs de la Méditerranée, Calame, s'est posé la question : «Pourquoi voulez-vous que les investisseurs viennent si la population ouvrière n'a pas un pouvoir d'achat ?»
Autrement dit, les investisseurs suivent à la fois la main-d'œuvre qualifiée et le pouvoir d'achat de la population avant de s'engager dans une affaire.
La dimension sous-régionale du partenariat
Au cours des dernières année, la performance économique s'est globalement améliorée dans l'ensemble des pays membres régionaux d'Afrique du Nord. La région a réalisé une croissance économique régulière avec un faible niveau de dette extérieure. La croissance moyenne du PIB réel qui a poursuivi sa tendance à la hausse depuis 1999, a atteint 2,4 % en 2004 et a permis au revenu réel moyen par habitant de passer de 1376 dollars américains en 1999 à 1521dollars en 2004.
Aussi les pays d'Afrique du Nord ont les plus bas niveaux de pauvreté sur le continent africain, ainsi que de meilleurs chances de réaliser les objectifs de développement pour le millénaire.
En dépit de l'amélioration des conditions de vie dans la sous-région, la région Euro-Méditerranéenne, et l'Afrique du Nord en particulier, demeure d'après M.Omar Kabbaj, président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, «confrontée à de sérieux défis d'intégration globale, et particulièrement au niveau de ses relations avec l'Union européenne, le principal défi reste la faiblesse de la compétitivité extérieure de la sous-région face au rythme effréné de la globalisation».
Financement du partenariat économique et financier
M. Radhi Meddeb, expert international et PDG du bureau d'études «COMET engineering», a dénombré dans ce contexte les différents moyens, instruments et mécanismes actuels et futurs de ce financement, à savoir le programme MEDA, la Facilité Euro-Méditerranéenne d'Investissement et de Partenariat (FEMIP), la Politique Européenne de Voisinage et la Nouvelle Politique de Voisinage (NPV) prévue pour 2007. M. Meddeb a indiqué que «comme les politiques qui l'ont précédées, la NPV, manque de vision stratégique et elle est aussi marquée par l'absence d'institutionnalisation». A cet égard, il a rappelé la nécessité de créer des institutions communes, telle que la Banque Euro-méditerranéenne de Développement.
Enfin, à nous l'honneur…
M. Ferid Tounsi, PDG du CEPEX a présenté une communication sur le thème «Le partenariat euro-méditerranéen et le défi de l'exportation : l'expérience de la Tunisie».
Après avoir rappelé quelques préalables, M. Tounsi a mentionné que le taux moyen de croissance des exportations au cours de la période 1995-2004 est de 9,4 % par an. Mais étant au cœur même du dispositif d'exportation des produits tunisiens, le PDG du CEPEX est conscient des contraintes auxquellesfai face la Tunisie : l'absence d'une intégration régionale entre les pays du Sud de la Méditerranée, faiblesse des échanges (environ 7% du total des exportations tunisiennes), plus de concentration des échanges avec seulement 5 pays de l'U.E (environ 70 % ), multiplication des obstacles techniques (traçabilité, directives contraignantes), concurrence entre les pays méditerranéens sur l'espace européen en absence d'une coordination au niveau du secteur privé, coopération décentralisée (très modeste se limitant au niveau culturel et sportif), des contraintes sur l'implantation commerciale des entreprises tunisiennes à l'intérieur de l'U.E…
Et ce n'est pas tout puisque les exportations tunisiennes se trouvent, selon M. Tounsi, face à de nombreux défis : démantèlements des AMF (Acoords multifibres), risques de perte de part de marché sur l'U.E, sérieuse menace de la Chine pour les produits textiles, dérégulation des règles de distribution dans l'U.E, bouleversement des relations entre donneurs d'ordre et sous-traitants, absence de politique méditerranéenne claire pour contrer la concurrence chinoise, érosion des avantages dans le cadre des accords préférentiels à la suite de la multiplication des ZLE, concentration géographique des exportations tunisiennes, concentration sectorielle, fluctuation de l'offre exportable pour certains produits traditionnels, présence réduite dans les circuits de distribution à l'étranger, poids marginal des SCI (Sociétés de commerce international), …
En guise de conclusion, M. Tounsi a défini certain axes stratégiques de la Tunisie : consolider sa présence sur l'U.E et s'orienter vers les pays du Nord et les PECO, consolider les acquis des secteurs performants, diversifier les produits et les marchés, faciliter l'implantation commerciale à l'étranger pour s'introduire dans les circuits de distribution, donner une place importante aux SCI, plus d'intégration régionale…
Pour sa part, M. Marc Pierini, chef de la Délégation de la Commission Européenne en Tunisie, a mis l'accent sur certains points dont l'absence quasi-totale de l'intégration régionale et la très faible présence du débat public.
Les travaux du Forum se sont poursuivis traitant trois axes aussi cruciaux que celui de la dimension économique et financière du partenariat euro-méditerranéen à savoir : «Le partenariat euro-méditerranéen : la dimension politique et sécuritaire», : «Le partenariat euro-méditerranéen : la dimension sociale, culturelle et humaine » et « Quel avenir pour le partenariat ?»

Ghada Kammoun


10 - 05 - 2005 :: 06:00
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