Par Amine Ben Gamra : La baisse des coûts mondiaux des denrées alimentaires pourrait présenter des opportunités positives pour le redressement économique tunisien    La Tunisie en Force: 19 Médailles, Dont 7 Ors, aux Championnats Arabes d'Athlétisme    Tunisie-Bac 2025 : Dates clés des épreuves du bac blanc et de la session principale    Infrastructures routières : le Parlement examine demain un accord de prêt avec la BAD    Reprise des négociations dans le privé : qui sont les envoyés de l'UGTT ?    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place après son élimination à Madrid    CAN U20 – Groupe B – 2e journée Tunisie-Kenya (3-1) : Quel talent et quelle abnégation !    Dates limites pour la déclaration fiscale en Tunisie selon les catégories de contribuables    Amy Pope, directrice de l'OIM, en déplacement en Tunisie    Ridha Chkoundali : la disparition du chèque a entraîné une baisse de la consommation    Classement WTA : Ons Jabeur quitte le top 30    Météo en Tunisie : Fortes pluies et orages attendus au Nord-Ouest et au Centre    Syrie : Après L'Exclusion De Soulef Fawakherji, Mazen Al Natour Ecarté Du Syndicat    GAT VIE : Une belle année 2024 marquée par de bonnes performances.    ARP : discussion d'une proposition de loi sur le travail des huissiers notaires    Tragique accident à Bouficha: un camion prend feu, le chauffeur décède sur le coup    Tunisie : Alerte sur l'Emploi à l'Etranger    Un séisme de magnitude 4,9 secoue le nord du Chili    Saïda Garrach : l'Etat juste est celui qui sanctionne, non celui qui justifie    Réserves en devises : 22 469 MD couvrant 99 jours d'importation    FITA 2025 à Tunis les 6 et 7 mai : une opportunité stratégique pour les entreprises tunisiennes à la conquête de l'Afrique    À l'approche du pèlerinage, Riyad durcit le ton contre les violations des consignes    Houcine Rhili : amélioration des réserves en eau, mais la vigilance reste de mise    Guerre commerciale : Le Japan hausse le ton et conditionne tout accord avec USA à une révision totale des taxes de Trump    Train Annaba-Tunis : une bonne nouvelle pour les familles et les voyageurs    Trafic international de drogue : un gardien de handball remis en liberté    Lors d'un entretien téléphonique avec le premier ministre Irakien : Saïed appelle à une position arabe unie face à l'occupant sioniste    USA – Trump veut taxer à 100 % les films étrangers : une nouvelle offensive commerciale en marche    Ce que les astres vous réservent ce 5 mai 2025 : une journée sous le signe des choix    Kaïs Saïed réaffirme son soutien à la cause palestinienne lors d'un échange avec le Premier ministre irakien    Foire du livre de Tunis : affluence record, mais ventes en baisse    Stand de La Presse à la FILT: Capter l'émotion en direct    Victoire capitale pour la Tunisie face au Kenya (3-1) en Coupe d'Afrique U20    Tunisie – Affaire de torture à la prison de Bizerte : le ministère de la Justice met fin aux rumeurs    Un nouveau séisme frappe la Turquie    Fake news, crise des médias… Zied Dabbar propose un fonds pour protéger l'information professionnelle en Tunisie    Coupe de Tunisie de Handball : Où voir la demi-finale entre Club Africain et l'Espérance de Tunis ?    Un missile tiré depuis le Yémen s'écrase près du principal aéroport d'Israël    Décès du journaliste Boukhari Ben Salah: Hommage émouvant du SNJT    «Mon Pays, la braise et la brûlure», de Tahar Bekri    France : un Prince qatari se baladait à Cannes avec une montre à 600 000 €, ça a failli mal tourner    Le chanteur libanais Rayan annonce sa guérison et rend hommage à la Tunisie    Décès du producteur Walid Mostafa, époux de la chanteuse Carole Samaha    Le Canal de Panama: Champ de bataille de la rivalité sino-américaine    Tunisie : Découverte archéologique majeure à Sbiba (Photos)    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Faut-il subventionner l'agriculture tunisienne?
Publié dans WMC actualités le 28 - 07 - 2012

Annoncer en pleine canicule, que gouvernement et syndicat agricole sont tombés d'accord pour augmenter les prix du lait et du concentré de tomates, c'est un anti-coup de fraîcheur. Déjà que les prix agricoles sont devenus fous. Le chaland fait les cent pas sur les dalles des marchés municipaux et rentre bredouille. En plein mois d'abstinence, demander au consommateur de se priver pour faire pression sur les prix à la baisse est à contrecourant. Le panier de la ménagère devient une charge lourde et onéreuse. Et c'est d'autant plus douloureux, en période ramadanesque, convertie par le génie tunisien en parenthèse rabelaisienne axée sur les plaisirs de la table. La frustration est trop pesante. L'ennui est qu'en pleine flambée inflationniste, si les prix agricoles continuent de grimper, il y a à redouter ce qu'on appelle les «effets de second tour». La persistance de la hausse des prix peut être à l'origine de revendications salariales, à l'effet d'ajuster le pouvoir d'achat. Celles-ci viendront, à leur tour, alimenter la pression inflationniste et la spirale s'installe.
Apprendre que le lait et la tomate en concentré vont, on se dit après tout, en comparaison de la valse des étiquettes à l'étal, ce sont les deux petits derniers oubliés. Et voilà qu'ils rejoignent le reste du groupe tel les viandes, qui se sont arrangées pour s'auto-augmenter sans demander l'avis de personne.
Un problème que nous traînons depuis l'époque de la collectivisation
Nous pensons que notre retard agricole pénalise la performance globale de notre économie. Et ce, depuis la collectivisation, qui a abordé la question épineuse de la transformation du secteur sans parvenir à trouver la voie adéquate. Ahmed Ben Salah a mis en place les Caisses locales du Crédit Mutuel, pour trouver des solutions de financement appropriées, proches de la réalité agricole. Et la mécanisation du secteur a commencé mais sans aller jusqu'à son terme. Il a bien mis sur pied les coopératives de services agricoles, un genre de groupement d'intérêt économique pour faire jouer la synergie. Les coopératives sont toujours là, mais leur impact est mitigé. Il a mis en place les offices d'Etat, pour structurer l'offre globale. Pareil, l'effet de ciseau a joué. Les marchés de quartier, la société de transport léger devaient réorganiser les circuits de distribution ont joué partiellement.
Au final, une dynamique sectorielle globale a fait défaut. De nombreux progrès ont été faits mais faute d'une politique agricole nationale, soutenue et de longue haleine, les vagues de réformes ont manqué de cohérence, dirons-nous. La STIL (Société tunisienne, d'industrie laitière) a, pour sa part, ouvert la voie à l'agro-industrie. Beaucoup a été fait. Beaucoup reste à faire. Des structures privées se sont montées. Il n'y a presque plus un problème d'approvisionnement général qui se pose au pays.
Toutefois, l'agriculture reste plombée par la structure des coûts. Nous produisons le litre de lait le plus cher des pays du pourtour de la Méditerranée et c'est la consultation nationale sur le lait qui a eu lieu en 2007 qui l'avait révélé. Nous avons donc un problème de structure de surcoûts. Ajouter à cela l'inélasticité du marché qui fait que les opérateurs peuvent faire trembler les pouvoirs publics en brandissant les menaces de pénurie. Et on comprend que la situation actuelle soit aussi tendue.
L'Etat doit mettre la main au portemonnaie
Des prix agricoles chers, c'est le meilleur ingrédient d'effervescence sociale. Qu'on se le dise, quand les dépenses d'alimentation dévorent le revenu des salariés, rognant leur pouvoir d'achat, il faut réagir. Il se trouve qu'à l'heure actuelle, les petits exploitants agricoles croulent sous plusieurs contraintes. Le salariat agricole est doublement pénalisant. Les salaires ont beaucoup augmenté et la productivité ne suit pas. Il est nécessaire d'ouvrir la voie aux intermittents. Ce sont en général les étudiants et élèves du secondaire qui peuvent apporter un renfort lors des grandes campagnes. La solution structurelle restera la mécanisation.
Par ailleurs, les prix des intrants importés flambent. Or quand les coûts de production flambent, les prix à la production s'emballent et se retrouvent hors marché. Les agriculteurs enregistrent des pertes. Et c'est là que l'Etat peut intervenir. A l'instar de la Politique Agricole Commune (PAC) pratiquée en Europe ou des subventions à l'exportation pratiquée aux USA, c'est-à-dire les deux agricultures les plus puissantes au monde, il faut subventionner. Ce qui est avantageux, en ce cas, c'est que le petit exploitant agricole produit bien moins cher que les groupes organisés. Ces derniers assurent l'approvisionnement stratégique. Ils ont des structures coûteuses de prix de revient. Les petits exploitants, pour leur part, assurent l'appoint d'approvisionnement. Ils empêchent les pénuries et présentent une offre bon marché, pour peu qu'on les préserve des sur-augmentations intempestives des cours mondiaux des intrants de base.
Ce n'est donc pas antiéconomique de subventionner l'agriculture. Au contraire, c'est même un facteur de stabilité économique et sociale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.