Depuis le 14 janvier 2011, la Tunisie est confrontée à des problèmes accrus en matière de sécurité. D'après le rapport 2011 sur le terrorisme du Département d'Etat américain, ces défis ont trois sources: la situation interne, la Libye et l'Algérie. Sur le premier point, le rapport rappelle que «la révolution de janvier qui a renversé le régime Ben Ali a mis les forces de sécurité face à des défis sans précédent». Considérées comme «compromis en raison de leur rôle d'exécutants de Ben Ali, la police et la gendarmerie ont été soumises à de fortes pressions». Ce qui a obligé l'armée à intervenir pour appuyer ces deux corps dans les régions rurales et les centres urbains. A l'extérieur, les menaces à la sécurité sont venues de la situation en Libye et de l'activisme des groupes liés à AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) opérant à partir de l'Algérie. Pour y faire face, la Tunisie a cherché à accroître sa coopération dans ce domaine avec plusieurs pays, occidentaux notamment, dont les Etats-Unis. Ce qui l'a amené en particulier à réintégrer en 2011 le programme d'assistance antiterroriste Anti-Terrorism Assistance Training Program (ATA)- après une interruption de sept ans. «Les subventions sous forme de formation et d'équipements ont été adaptées pour atteindre les objectifs et les besoins spécifiques de la Tunisie au milieu du paysage politique en évolution du pays», souligne le rapport 2011 sur le terrorisme, rendu public par le Département d'Etat en début de semaine. Depuis 2011, la Tunisie a bénéficié de l'organisation de neuf sessions de formation et d'autres sont planifiées durant cette année- pour développer ses capacités anti-terroristes en vue de renforcer la sécurité des frontières, détecter et intercepter des terroristes et mener des enquêtes sur les activités terroristes avant et après un incident. Pour renforcer la sécurité aux frontières, les Etats-Unis vont également accorder à la Tunisie formation, assistance technique et équipements aux personnels de première ligne dans les aéroports, ports et postes frontaliers. Ils aideront aussi à mettre en place et développer des systèmes de contrôle du commerce conformes aux standards internationaux. La Tunisie a également reçu des équipements notamment des véhicules à roues et des patrouilleurs- et va bénéficier de facilités du programme ATA en vue d'acquérir un poste de commandement et un laboratoire de criminologie mobiles. Une autre note du Département d'Etat souligne d'ailleurs qu'en raison d'une multiplication par cinq du rythme des opérations depuis la révolution du 14 janvier 2011, «les besoins de la Tunisie en assistance pour maintenir son équipement militaire et former son personnel n'ont jamais été aussi élevés». Pour les satisfaire, l'assistance américaine s'appuie sur trois outils: le Foreign Military Financing, l'International Military Education and Training et le Counter Terrorism Program 1206.