Dans les rues de Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, El Ayoune ou encore Dakhla, la vie épouse le même moule. Elle démarre pratiquement avec l'ouverture des bureaux à 9 heures la plupart des commerces ouvrent plus tard, vers 10 heures- et s'arrête une demi-heure avant le «Ftour» (rupture du jeûne) qui intervient vers 19 heures 21 minutes (pour Rabat). Pratiquement comme en Tunisie. Mais le Marocain, contrairement à la majorité des Tunisiens, mange trois fois par jour. Mais la vie redémarre de plus belle après la rupture du jeûne. Récit. Rabat, la capitale du Maroc, ne semble pas, en ce mercredi 15 août 2012, faire exception. La vie ressemble à celle visible dans tout le royaume chérifien en ce mois de ramadan 2012. Sans généraliser, nous pouvons dire que c'est au ralenti que commence la journée d'une partie du pays. La chaleur aidant (le thermomètre peut monter jusqu'à 40 degrés dans les villes de l'intérieur comme Marrakech), les retards et l'absentéisme seraient, en partie, visibles. Et beaucoup d'employés, aussi bien du privé que du public, prennent leur congé annuel. Pour aider les Marocains à mieux vivre le jeûne, l'Etat a décidé cette année deux mesures salvatrices: la durée du travail a été raccourcie (de 9 heures à 15 heures) et l'heure du Maroc a été retardée d'une heure. C'est dire que dans les rues de Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, El Ayoune ou encore Dakhla, la vie épouse le même moule. Elle démarre pratiquement avec l'ouverture des bureaux la plupart des commerces ouvrant aux alentours de 10 heures- et s'arrête une demi-heure avant le «Ftour» (rupture du jeûne) qui intervient vers 19 heures 21 minutes (pour Rabat). Pratiquement comme en Tunisie. Succulents Et comme en Tunisie, la rupture du jeûne est un moment fort de la journée. Reste que contrairement à la majorité des Tunisiens, les Marocains ne mettent pas, pour ainsi dire, leurs ufs dans le même panier. Les Marocains prennent, au cours du mois de ramadan, trois repas: le «Ftour» au cours duquel on mange pratiquement léger; le dîner, vers 22 heures, au cours duquel on mange bien (salades, plats de résistance et dessert) et le «Shour», généralement frugal conçu afin d'affronter la journée qui vient. Les ménagères marocaines passent une bonne partie de l'après-midi dans la cuisine à préparer des plats qui ont fait le tour de la terre. Comme la fameuse «Harira», une soupe à base de pois chiche, de lentilles, de tomates et de viandes, servie avec des dattes, du citron, du «beghrir» et du «msemmen» (crêpes de formes différentes). C'est du reste pratiquement tout ce que mange le Marocain au «Ftour» en buvant du thé (la boisson nationale), du lait, de l'eau et du café. Autre plat qui vaut le détour, le «sellou», préparé à base de farine grillée mélangée à du beurre fondu, du miel, du sésame et de l'amande. Succulents. Près de 13 millions de dinars pour les programmes du ramadan 2012 Une fois le «Ftour» et du dîner terminés, la vie redémarre de plus belle. La majorité des Marocains quitte les foyers qui pour inonder les cafés et autres salons de thé ou encore lieux de spectacle, qui pour rendre visite à des proches, qui pour aller faire la prière des «Traouyh», qui pour faire le shopping de l'Aïd Seghir, qui tombe cette année le dimanche 20 ou le lundi 21 août 2012; les Marocains ont commencé à jeûner le samedi 21 juillet 2012. D'autres restent chez eux pour regarder les programmes de télévision. Les chaînes de télévision, comme du reste dans la majorité des pays arabes et musulmans, sont en concurrence et concoctent des programmes faits de feuilletions et de programmes de divertissements. La palme d'or semble être revenue, en ce mois saint 2012, à la chaîne 2M, qui a programmé «Bnat Lalla Manana», une série télévisée adaptée de la pièce du dramaturge espagnol Frederico Garcia Lorca. Aux dires de certains journaux marocains, cette série aurait fait pendant les premiers jours de ramadan entre 48,5 et 54,2% d'audience. Le ministre de la Communication islamiste- du gouvernement dirigé par Abdel Illah Benkirane, Mustapha Khalfi, a exprimé, pourtant, le mardi 7 août 2012, devant la Chambre des représentants, son mécontentement quant à la programmation initiée au cours du mois de ramadan par la SNRT (Société Nationale de Radio Télévision), l'audiovisuel public, qui gère notamment la première chaîne Al Oula, à vocation généraliste. Il a annoncé une série de mesures pour améliorer la qualité des programmes et la gouvernance de cette société. La SNRT a dépensé quelque 73 millions de dirhams (près de 13 millions de dinars) pour réaliser les programmes télévisés du mois de ramadan 2012. Mais la réoccupation principale au cours du ramadan reste pour le citoyen marocain le niveau des prix. Nous y reviendrons.