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Médias : La presse tunisienne est encore malade
Publié dans WMC actualités le 26 - 11 - 2012

Tunisie, Sénégal et Madagascar, même combat. Ainsi pourrait-on dire concernant la réalité des médias dans les démocraties naissantes. C'est ce qui est apparu, du reste, clairement à travers les débats d'un colloque, organisé du 19 au 21 novembre 2012, à Tunis, sur le thème «le journalisme à l'épreuve de la liberté», par le Réseau Théophraste des écoles de journalisme dans les pays francophones avec l'Institut de presse et des sciences de l'information (IPSI) de Tunis, le Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (CPJC) et l'Agence Universitaire de la Francophonie.
Partout, donc, dans les démocraties naissantes, la presse aussi bien écrite, parlée que télévisée a toutes les peines du monde à sortir de certains carcans notamment structurels et financiers. Le constat fait par Mohamed Gontara, Mamadou Ndiaye et Marie Jeanne Razanamanana, respectivement enseignants-chercheurs à l'IPSI, au CESTI (Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information) de Dakar et à la Faculté de journalisme d'Antanarivo (Madagascar), est très limpide. En effet, si le champ médiatique a explosé dans ces trois pays, la manne publicitaire n'a pas évolué. Souvent, comme, en Tunisie, les difficultés économiques ont rendu même la situation encore plus difficile: les investissements publicitaires étaient en recul en 2011 par rapport à 2010.
Un chiffre théorique
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le paysage médiatique s'est enrichi, en Tunisie, de quelque trente projets de publications, de douze radios et de dix télévisons. Le Sénégal compte vingt quotidiens, dix télévisions et vingt radios commerciales en plus des chaînes de la radio-télévison publique, la RTS (Radio télévision du Sénégal). A Madagascar, le vécu est le même: dix télévisions et …trois cents radios. Dont certaines sont des «juke-box».
Le gâteau publicitaire n'est pas évidement au rendez-vous: les investissements publicitaires n'ont été en 2011, en Tunisie, que de 154 millions de dinars. Un chiffre théorique qui ne prend pas en considération les remises, rabais et autres ristournes. La situation n'est pas différente au Sénégal où la manne publicitaire n'est que de vingt milliards de Francs CFA (1 Franc CFA vaut environ 0,0015 euro). Dont quinze milliards vont à la seule RTS.
Dans ce dernier pays, une aide aux médias d'un montant de 500 millions de Franc CFA existe, certes, pour favoriser le pluralisme des idées. Mais celle-ci a été sous la présidence d'Abdoulaye Wade, qui a quitté le pouvoir en avril 2012, après avoir régné pendant douze ans (2000-2012) sur le pays, un outil de pression plutôt qu'autre chose. D'ailleurs, les conditions imposées par les textes (tirage de 2.000 exemplaires au moins, emploi de cinq journalistes au moins, 75% de la surface consacrée à des articles et être en règle avec le fisc) pour bénéficier de cette aide ne sont jamais remplies.
Les débats riches qui ont marqué les travaux du colloque du réseau Théophraste ont permis, dans cet ordre d'idées, de constater que le marché de la presse a besoin, dans les pays en mutation démocratique, d'une réelle gouvernance. Aucun média n'a adhéré en Tunisie, par exemple, aux programmes de mise à niveau de l'appareil industriel et de service. Ce qui est révélateur d'une faible propension des médias à vouloir emprunter les voies de la gestion moderne. Une situation dont la pleine responsabilité incombe au pouvoir en place avant la Révolution du 14 janvier 2011 qui a toujours voulu maintenir la presse dans un état de sous-développement afin de mieux la museler.
Seulement treize caméras
Dans de nombreux pays du printemps arabe, par exemple, le marché de la presse souffre de l'absence de structures capables de l'encadrer. Comme une cellule capable d'offrir des chiffres fiables sur le tirage, la vente ou encore sur l'audience; les messages des médias sont, selon un universitaire, des «bouteilles jetées à la mer.
Précision importante, s'il en était: ces cellules émanent, dans les pays développés, de la profession sous la forme de coopératives. Les opérateurs médiatiques (annonceurs, médias et agents de publicité) ont, dans nos pays, du mal à coopérer ensemble pour promouvoir en commun le marché. Le cas du Maroc est, à ce propos, une quasi-exception. Ce pays compte et une société de médiamétrie et un Office de justification qui offrent des indicateurs fiables.
Mais ce n'est pas tout, les marchés ne sont pas «régulés». Là aussi, il y a absence de structures comme une Haute autorité de l'audiovisuel ou un Conseil de presse. Lesquelles structures mettent en place une éthique qui institue des garde-fous pour que le marché fonctionne conformément aux normes professionnelles et aux standards en matière de liberté d'expression.
Autre aspect important évoqué, celui de la formation. Enseignante à l'IPSI, Hamida Bour a mis en évidence les résultats du monitoring effectué concernant la couverture par la presse tunisienne de l'élection des membres de l'Assemblée nationale constituante, le 23 octobre 2011. On y remarque une couverture faite des papiers de synthèse et de comptes-rendus; point de papiers d'investigation ou encore des enquêtes et des analyses.
Faudrait-il toutefois trop accabler les professionnels et notamment les journalistes auxquels on fait souvent porter le chapeau? Témoignage saisissant de Chédia Khédir, journaliste au JT (journal télévisé) de 20 heures d'Al Watanya 1. «Il est arrivé que les images du Conseil des ministres nous parviennent le matin alors que le communiqué nous arrive vers 19 heures 45, soit quinze minutes avant le début du JT. Vous imaginez les conditions dans lesquelles on travaille: monter les images et ajouter le son en quinze minutes, alors qu'il y a mille autres choses à faire à ce moment précis!», lance-t-elle. «Savez-vous, par ailleurs, que les treize caméras dont on dispose ne nous permettent pas de couvrir convenablement l'actualité», ajoute-t-elle. Avant de conclure: «Après cela, on nous critique et on parle à notre endroit de “médias de la honte“», se plaint-elle.
Les journalistes sont, en outre, souvent en «sous-effectifs» et vivent des «conditions précaires». «De nombreux confrères n'ont pas vu leur situation régularisée», assure Sana Farhat, journaliste au quotidien Le Temps de Dar Essabah, qui s'interroge sur le devenir de cette grande institution qui va tout droit à la privatisation.
Il y aurait plus grave. En effet, si un vent de réelle liberté a soufflé sur la Tunisie, depuis la Révolution du 14 janvier 2011, et que les journalistes sont libres aujourd'hui, tout n'est pas toujours pour le mieux dans la presse tunisienne. Hédia Baraket, journaliste au quotidien La Presse de Tunisie soutient que la censure se pratique encore. Même son de cloche du côté de sa consœur Olfa Belhassine qui déclare qu'«il n'y a pas encore de révolution dans les salles de rédaction».


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