WMC : Comment décririez-vous les relations entre les Etats-Unis et la Tunisie aujourd'hui, et est-ce que les choses ont changé après l'attaque de l'ambassade US le 14 septembre dernier? Jacob Walles : Nos relations avec la Tunisie sont très anciennes, elles datent de deux siècles. Le président Obama a été très clair après la révolution, nous soutenons le changement et la transition démocratique. C'est notre position et elle ne changera pas. Et malgré la pénible expérience vécue lors de l'attaque de l'ambassade US au mois de septembre, je ne pense pas que les relations solides des Etats-Unis avec la Tunisie en soient vraiment affectées. Nous travaillons à développer nos relations économiques avec la Tunisie et à encourager les partenariats et les investissements des compagnies américaines dans votre pays. Nous faisons tout notre possible pour qu'il y ait des réalisations concrètes à ce niveau et que cela ne s'arrête pas aux intentions. Nous encourageons également les firmes américaines présentes en Tunisie à employer plus de main-d'uvre locale et à promouvoir l'emploi. Suite aux événements qui ont eu lieu le 14 septembre dernier, des voix se sont élevées au Congress pour appeler à ce que les Etats-Unis reviennent sur leurs intentions de garantir les prêts accordés à la Tunisie. Qu'en est-il de ces appels aujourd'hui ? Comme je viens de vous le dire précédemment, nos relations avec la Tunisie sont fortes et nous sommes fermement engagés dans le soutien du processus démocratique. Toutefois, aujourd'hui, nous faisons face à nombre de défis à l'échelle nationale et nous devons nous-mêmes résoudre nombre de problématiques s'y rapportant. Je pense que dès que nous serons fixés sur nos propres enjeux, nous allons revoir le process et mieux redéfinir notre assistance envers la Tunisie. Ce qui est sûr c'est que nous sommes décidés à appuyer et à soutenir la Tunisie ; reste les détails, nous les examinerons en temps voulu. La Tunisie ne représente pas un enjeu économique important pour les Etats-Unis, nous le savons tous, sauf peut-être en tant que plateforme pour la conquête de l'Afrique. Quelles sont vos stratégies dans ce sens ? Les compagnies américaines opérant en Tunisie ont très bien réussi. La preuve, la présence, lors du dernier Carrefour d'Affaires et de la Technologie, de grands groupes comme Honeywell, Microsoft et HP. Les firmes opérant dans les hautes technologies apprécient leur présence sur le site Tunisie et en usent en tant que base pour les pays voisins, aussi pour l'Afrique et en direction de certains pays européens. Le site possède donc des atouts importants plaidant pour l'attraction des compagnies américaines, et nous uvrerons dans l'avenir à en faire une réelle plateforme pour la conquête d'autres marchés. C'est un pays qui possède de longues traditions d'échanges commerciaux avec le reste du monde, son système d'éducation est très apprécié et assez élevé. Nous comptons encourager les compagnies américaines à s'y implanter. Comptez-vous développer plus les échanges universitaires? Nous avons annoncé, il y a plus de deux mois, des bourses universitaires à l'intention des étudiants tunisiens ISET pour une année d'études aux Etats-Unis. Ce programme d'études démarrera l'année prochaine. Nous sommes soucieux d'assurer la réalisation de cette opération dans les meilleures conditions et de consolider la formation des étudiants tunisiens dans des spécialités qui leur permettront de développer leurs connaissances et leurs expertises. Nous comptons également soutenir les jumelages entre différentes universités et nous venons tout juste d'en faire un entre l'ISET de Sidi Bouzid et l'Université du Colorado. Ces échanges seront multipliés dans les prochaines années et nous comptons bien y mettre les moyens.