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Tunisie - Crise politique:
BCE-Ghannouchi... Entre le nécessaire et le ridicule!
Publié dans WMC actualités le 26 - 08 - 2013

Le secrétaire général du Courant démocratique, Mohamed Abbou a déclaré dans un entretien accordé au journal "Assarih" après la rencontre de Rached Ghannouchi et Béji Caid Essebssi à Paris: "ça sent l'accord secret entre les deux hommes". Si "certains accords se concluent dans l'ombre" comme il l'a précisé, ceux qui tentent de trouver des issues de secours à la classe dirigeante et à l'opposition en cette phase de transition démocratique se sont conclus en grande partie au Bristol; un superbe palace parisien en présence d'Ameur Larryedh, Souheil Ghannouchi, Slim Riahi et Nabil Karoui.
Rached Ghannouchi (RG), le temps d'un thé d'un peut plus de 3 heures à Paris et 1h15 d'antenne sur le petit écran des Tunisiens via Nessma Tv, a mélangé les cartes, redistribué le jeu et gagné une énième nouvelle vie pour son parti politique qui a été sérieusement mis à mal par les liquidations de militants politiques, le terrorisme, la contestation sociale, la pression de la rue, l'échec économique, la fragilisation de ces propres partenaires politiques au pouvoir que sont les partis Ettakatol et CPR.
Rached Ghannouchi a prouvé hier sur Nessma Tv qu'il était un islamiste mais surtout un politique jusqu'au bout des ongles.
Il a parlé le dialecte tunisien, s'est laissé aller à des pointes d'humour, s'est voulu rassembleur, maternalisant et conciliant tout en ne perdant pas de vue l'essentiel : sans Ennahdha, le pays sera à feu et à sang et le parti ne lâchera pas les Ligues de Protection de la Révolution (LPR).
Durant cet entretien, Rached Ghannouchi (RG) ne s'est pas contenté seulement d'arrondir les angles. Il a surtout caressé tout le monde dans le sens du poil et tenté un vrai rapprochement et apaisement avec toutes les forces vives du pays, en particulier, l'UGTT, l'UTICA, la LTDH, l'Ordre des avocats…
Coupant net avec les discours menaçants et violents comme ceux de l'Aïd, RG a fait profil bas et s'est montré soucieux de l'avenir du pays, bien plus que celui de l'enjeu régional et du projet sociétal qu'il a l'habitude de soutenir et mettre en avant.
En un tour de main, il s'approprie l'histoire de 3000 ans de la Tunisie qu'il n'a eu de cesse de mépriser par le passé, se revendique de Carthage, de l'abolition de l'esclavage, du mouvement de l'indépendance, de la réforme…
Il cède ou fait semblant de céder sur le projet de loi d'immunisation de la révolution, un projet de loi qui coinçait depuis sa proposition à l'Assemblée nationale constituante (ANC), cheval de bataille du CPR et particulièrement du président provisoire Mohamed Moncef Marzouki que Ghannouchi somme de quitter le palais de Carthage s'il compte se présenter.
Bien que plusieurs échanges aient eu lieu entre les deux hommes forts du pays, leurs bureaux et figures, RG a laissé comprendre qu'une coalition avec Nida Tounes «était possible» pour gouverner par le consensus.
Revirement de situation qu'assume RG avec flegme et pragmatisme. Alors qu'il avait qualifié un jour Nidaa Tounes de «plus dangereux pour la Tunisie que les salafistes», le voici contraint de l'installer au premier rang de la phase actuelle et d'avenir qu'orchestre toujours le chef d'Ennahdha.
En un thé et un prime time télévisé, Nidaa Tounes sort du carcan des «partis poussières représentant les à 0,0000%, de celui qui est composé par les résidus de l'ancien système, qui regroupe les «traumatisés des élections» et qu'il a qualifié «d'emblème de la contrerévolution» au seul vrai et fort parti politique du pays.
Nidaa Tounes qui, selon RG, était souvent désigné comme la tête du wagon de ceux qui mettent les bâtons dans les roues de la transition, bloquent l'action gouvernementale, font gripper les réformes et manipulent l'administration, est d'un coup glorifié. Ennahdha va donc accepter de ne pas participer à un prochain gouvernement pour s'occuper de ses prochaines campagnes électorales.
La voilà blanchie d'un bilan «désastreux», lavée de l'échec et passant potentiellement à l'opposition, peut se concentrer sur les futures élections. «Diviser pour régner» est un classique que personne n'oublie dans un camp comme dans l'autre.
RG a fait un pas en arrière pour mieux avancer? Peut-être! En tout cas, il est trop tôt pour le dire.
Ce qui compte à ses yeux, c'est de remettre le pays et le dialogue en marche, de s'ouvrir aux partenaires sociaux, de renvoyer tous les dossiers qui brûlent à la justice en générale et à la justice transitionnelle en particulier. Le chef du parti Ennahdha a accepté les grandes lignes de l'initiative de l'UGTT et ne bougera pas d'un iota sans en contrepartie, à savoir le dégel des travaux de l'ANC
Les prochaines semaines nous dévoileront si Rached Ghannouchi a réussi à rassurer, séduire et convaincre. Pour sortir de la crise dans laquelle s'est embourbée la Troïka, et surtout Ennahdha au pouvoir, et une partie de l'opposition au Bardo, il était temps de rassurer les Tunisiens autant que l'opinion internationale.
Pour sortir de l'isolement, la rencontre BCE/RG devait avoir lieu. Ce duo de «sages» est-il en symbiose avec l'esprit et les revendications de la révolution ou plus en harmonie avec la délicatesse de la phase politique que traverse le pays? Comment la base d'Ennahdha réagira-t-elle? Comment réagiront les rangs de Nidaa Tounes qui ont été pris au dépourvu par les nombreuses décisions unilatérales du caïd politique BCE? Comment l'Union Pour la Tunisie négociera-t-elle ce tournant?
Dans ce contexte délicat, deux camps politiques se sont opposés sans vrais débats. Ils se sont tellement diabolisés qu'ils en sont arrivés à un point vital où il devenait urgent qu'ils se rencontrent. La nécessité de négocier ce virage dangereux pour le pays a besoin de concertation et s'est imposé. Reste à savoir si cette rencontre annonce le début ou la fin d'une phase de compétition politique nécessaire pour instaurer une vraie démocratie.


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