Il en ressort qu'une légère majorité (52%) de Tunisiens sont, trente-deux mois après la chute du régime Ben Ali, très ou quelque peu satisfaits de la démocratie aujourd'hui en Tunisie; 23% ne sont pas très satisfaits et 16% ne le sont pas du tout (8% ne le savent pas ou refusent de répondre). Mais la Tunisie est-elle une démocratie? Deux groupes minoritaires soutiennent l'un que oui (7%) et l'autre que non (5%). Deux autres beaucoup plus importants se rejoignent, presque, pour estimer l'un que la Tunisie est une «démocratie presque totale» (15%) et l'autre que c'est une «démocratie imparfaite» (35%). Mais un peu plus du tiers des sondés pensent que «ce n'est pas du tout une démocratie». Invités à dire si «pour quelqu'un comme moi», «la forme du gouvernement que nous avons importe peu», «dans certaines circonstances un gouvernement non-démocratique est préférable», ou «la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement», 20% optent pour la première réponse, 29% pour la seconde, et 46% pour la troisième. L'attachement des Tunisiens à la démocratie apparaît plus clairement lorsqu'on leur propose de choisir entre une Tunisie stable et prospère et dirigée par un gouvernement non-démocratique et un gouvernement démocratique qui mène à une Tunisie instable et peu sûre, 55% choisissent le premier cas de figure et 39% le second. Quand à la forme de gouvernement qu'ils préfèrent, les Tunisiens demeurent, malgré le vécu historique, attachés à 46% au régime présidentiel, 26% à un système mixte et 17% à un régime parlementaire. Les Tunisiens ont les idées tout aussi claires pour tout ce qui concerne l'Assemblée nationale constituante (ANC). Ils sont d'abord près de 50% (49% en juin 2013 et 52% en janvier de la même année) à penser que le premier rôle de cette instance est de rédiger la Constitution, et presque autant (53%) à estimer qu'elle devrait faire cela en moins d'une année -17% acceptent que cela se fasse en une année et 9% entre une et deux années. Et pour une très large majorité de Tunisiens, la mission des membres de l'ANC devrait s'arrêter là. En effet, 68% des personnes sondées disent préférer que la nouvelle Constitution soit soumise à référendum et non votée par l'ANC elle-même. Les Tunisiens voudraient-ils voir plus de partis islamistes ou laïcs représentés au sein de l'ANC? Une large majorité (56%) se prononce pour des partis islamistes modérés et 18% pour des laïcs modérés. Les islamistes et laïcs radicaux n'emportent, eux, l'adhésion respectivement que de 11 et 5%. ------------------ Lire aussi : Sondage IRI/septembre 2013 (1) : Les 2/3 des Tunisiens pensent que les choses vont dans «la mauvaise direction»