Après 12 ans de négociations, l'Arabie Saoudite obtient enfin son ticket pour intégrer l'Organisation mondiale du commerce, le vendredi 11 novembre 2005, devenant ainsi le 149ème Etat membre de cette organisation. En effet, avoir été reconnu fin octobre comme souscrivant désormais à toutes les conditions d'admission, le Conseil général de l'OMC a formellement approuvé l'adhésion du pays des Saouds comme un nouveau membre. Cette adhésion deviendra effective à partir du 12 décembre 2005, dès que Ryad se sera acquitté des dernières formalités nécessaires à la rédaction officielle de l'accord, et à la veille de l'ouverture du sommet de Hong Kong (du 13 au 18 décembre 2005). Selon la présidente du Conseil général, Mme l'ambassadrice Amina Mohamed (Kenya), les Membres ont non seulement franchi une étape importante vers une meilleure coopération économique internationale mais ils ont aussi permis à l'OMC de devenir plus universelle. Et pour le Directeur général Pascal Lamy, l'Arabie saoudite est en train de devenir le 149ème Membre de l'OMC, ouvrant la voie à un système commercial multilatéral plus fort.
T.B. ---------------- A propos de l'Arabie Saoudite Avec le 1/4 des réserves mondiales prouvées de pétrole brut, soit 261 milliards de barils, l'Arabie saoudite est le premier producteur mondial de pétrole, avec 8,5 millions de barils par jour (Mb/j) en moyenne sur les dix dernières années (9,5 Mb/j actuellement), contribuant ainsi à 13% de la production de la planète et le premier exportateur mondial, avec 20% des échanges internationaux de pétrole brut. La production saoudienne de pétrole devrait atteindre 20 Mb/j à l'horizon 2030 selon les projections de l'Agence internationale de l'Energie, et ce pays pourrait fournir jusqu'à 80% de la demande additionnelle globale à cet horizon. Compte tenu du volume de ses réserves et de son quota de production actuel, près de 7,05 millions de barils jour, l'Arabie Saoudite pourra exploiter ses ressources pétrolières connues pendant près d'un siècle, abstraction faite des réserves additionnelles qui sont en progression constante depuis plusieurs décennies. La capacité de production du Royaume, estimée à 10,5 Mb/j est bien supérieure à sa production effective faisant de l'Arabie Saoudite une véritable réserve pétrolière pouvant se substituer à tout moment à une défaillance dans les approvisionnements mondiaux de pétrole brut. Le coût de production du baril saoudien est l'un des plus bas du monde - moins de 1,5 USD par baril - chaque puits étant très productif et les contraintes d'extraction et de transport moindres qu'ailleurs. Le coût de développement du pétrole brut saoudien se situe autour de 5000 USD par capacité de production d'un baril/jour, soit le quart des standards internationaux. Cependant, avec 36 milliards de tonnes de brut, soit environ le quart des réserves mondiales, l'Arabie Saoudite a limité sa politique économique à une simple gestion de la production pétrolière. L'économie nationale repose en effet entièrement sur les revenus du secteur pétrolier, qui représente 70% du budget de l'Etat et plus de 80% des recettes fiscales. En dehors du pétrole, la monarchie ne produit à peu près rien. Le pays importe près de 100% des produits pharmaceutiques et 85% des denrées alimentaires proposés dans le commerce de détail. Dans le secteur de la confection, 90% des marchandises vendues sur place viennent de l'étranger. Chaque année, le royaume et ses 22 millions d'habitants importent pour 30 milliards d'euros de produits et denrées, l'équivalent de la France, trois fois plus peuplée ! Les dirigeants saoudiens ont ainsi bâti un système à la fragilité extrême, dans lequel les dépenses publiques, moteur de la croissance, dépendent des cours du baril et des quotas négociés à l'Opep. Les mouvements cycliques du cours du pétrole de ces dernières années mettent l'économie en péril, dans un pays où 60 % de la population a moins de 20 ans et où le taux de chômage avoisine les 30%, selon des sources non officielles reprises dans le journal l'Expansion.