Riadh Daghfous : Aucun effet secondaire n'a été enregistré suite à l'utilisation du vaccin AstraZeneca    Journée mondiale de la liberté de la presse : Le SNJT organise une conférence    Psychologie : Questions délicates : comment remettre poliment quelqu'un à sa place et défendre ses limites    Daily brief national du 02 mai 2024: Saïed remet aux héros de l'explosion du terminal de gaz de Rades les médailles du travail    Fadhloun : voici comment la Tunisie peut annuler les sanctions de l'Agence mondiale antidopage    Aujourd'hui, les tribunaux du Grand Tunis sans avocats    Météo en Tunisie : pluies faibles et locales sur le nord et le centre    Tunisie-BID : Signature d'un accord de financement de 60 millions de dollars    Les ravages de la guerre à Gaza : Un bilan humanitaire et économique alarmant    Colloque international «Méditerravenir», les 3 et 4 mai au siège de l'UTICA : «Transfrontalier, développement et entrepreneuriat Sud-Sud/Nord»    Club Africain - CS Sfaxien : Détails de la vente des billets    ST-EST ce dimanche au Bardo : Rendez-vous en terrain connu    Ligue 1 – 5e journée Play-off- EST-CSS (1-1) : Personne ne voulait perdre !    Abdelmajid Tebboune réaffirme le refus de l'Algérie de recourir à l'endettement extérieur    Calendrier fiscal pour le mois de Mai 2024    Salwa Abassi : la situation des enseignants suppléants sera régularisée après audit de la liste des noms    Malek Ezzahi : Augmentation du plafond des prêts de logement à 100 000 dinars    Météo de ce jeudi    Quelle est la date prévue pour l'Aïd al-Adha cette année 2024 ?    Aujourd'hui : Signature d'un accord entre la fédération générale de l'enseignement de base et le ministère de l'éducation    Les Tunisiens, gros bosseurs ou grands débrouillards ?    Monoprix renoue avec les bénéfices    Malek Zahi : les employés du secteur privé seront autorisés à repousser le départ à la retraite de deux ans    Techniques et astuces pour éviter le vol d'identité en ligne    La répression s'intensifie dans les universités américaines avec 1700 arrestations    USA – Trump exprime son plaisir de voir la répression des étudiants pro-palestiniens    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    Dopage : le ministère des Sports évoque des rumeurs tout en confirmant les sanctions    Noureddine Taboubi s'attache à l'organisation d'un dialogue national [Vidéo]    Dopage : la Tunisie sanctionnée pour non-conformité au Code mondial    Accès gratuit: Profitez du beau temps, emmenez vos enfants aux musées    Tunis : arrestation d'un takfiriste recherché    20e édition du Pamed, jusqu'au 3 mai à Yasmine Hammamet : La production animale entre projets et défis    Présidence du Gouvernement : Les projets d'énergies renouvelables dans la production d'électricité à l'examen    Sanctions confirmées par l'Agence mondiale antidopage contre la Tunisie    Changement climatique : L'agriculture demeure le principal driver de la croissance    «La journée des Talents» à l'Institut Supérieur des Langues de Tunis (Islt) : Graines de talents    Célébration du «Jazz Day» au Goethe Institut, le 2 mai 2024 : Sous le signe de la virtuosité    Rencontre avec Selma Baccar : «Le cinéma d'auteur est un cinéma d'engagement»    1er mai: Ce mercredi, accès gratuit aux musées    Bayern Munich - Real Madrid : Sur quelle chaîne voir le match de la Ligue des champions ?    Les Totally Spies sont de retour après 11 ans d'absence : Date et chaîne de diffusion    Malmö Arab Film Festival 2024 : Des artistes et réalisateurs tunisiens se distinguent (palmarès)    Attaque armée dans un restaurant célèbre à Istanbul    En solidarité avec Gaza : Les étudiants tunisiens descendent dans la rue    Journées Romaines de Thysdrus : retour en vidéos sur la manifestation qui a animé la ville d'El Jem    Les étudiants tunisiens manifestent pour une Palestine libre et indépendante    Conférence de la ligue des parlementaires : Le soutien de la Tunisie au peuple palestinien est indéfectible    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie - Politique : Médias et corruption en Tunisie (2/2)
Publié dans WMC actualités le 25 - 12 - 2014

Effectivement, il existe en Tunisie des lois qui sanctionnent et la petite et la grande corruption. La loi promulguée à cette fin est même très sévère. Les décrets-lois 115 (presse écrite) et 116 audiovisuel) sanctionnent sévèrement, du moins dans le texte, toutes ces pratiques corruptives.
L'article 30 du décret-loi 115 «interdit au propriétaire de tout périodique, à son directeur ou directeur de rédaction ou aux journalistes qui y sont employés, d'accepter un montant d'argent ou n'importe quel autre avantage ayant une valeur vénale en vue de conférer le caractère d'information ou d'article à une annonce ou publicité. Tout contrevenant à ces dispositions est puni d'une amende égale au montant obtenu et qui ne doit pas être inférieure à dix mille dinars. En cas de récidive, cette amende est portée au double. Au cas où l'infraction est commise par un journaliste professionnel, le tribunal peut ordonner également l'interdiction d'obtenir la carte professionnelle de journaliste professionnel pour une période de cinq ans».
Dans le domaine audiovisuel, c'est la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) qui veille au grain. Le décret-loi 116 comporte un arsenal d'articles à ce sujet.
L'article 45 du décret-loi 116 «interdit à tous les établissements de communication audiovisuelle de diffuser des programmes, annonces ou spots publicitaires pour un parti politique ou une liste électorale à titre onéreux ou gracieux.
Toute infraction à cette interdiction est punie d'une amende égale au montant reçu en contrepartie de la diffusion, sans toutefois être inférieure, dans tous les cas, à dix mille (10.000) dinars. En cas de récidive, l'amende est portée au double».
L'article 46 relève que la HAICA peut «recourir à tous les moyens nécessaires pour s'assurer du respect par les candidats et les établissements d'information et de communications audiovisuelles, des dispositions du présent chapitre. Elle reçoit les recours y afférents.
Elle prend, le cas échéant, les mesures et prononce les sanctions qui sont de nature à mettre immédiatement fin aux violations et dans tous les cas avant la fin de la campagne électorale».
Législation irréaliste
Cette législation est qualifiée d'«irréaliste» et par les journalistes et par les entreprises de presse. Ils pensent que les pratiques corruptives constituent, pour eux, des éléments de survie et non une propension au gain facile.
Pour les journalistes, ils y recourent parce qu'ils sont sous-payés. La plupart d'entre eux sont payés à hauteur du SMIG. Pour les patrons de presse, le fait que le secteur informel représente 50% de l'économie tunisienne et soit en situation irrégulière (en fraude du fisc) les prive des précieuses annonces publicitaires nécessaires à leur survie.
Avantages et inconvénients
D'autres spécialistes de la chose médiatique voient d'un bon œil ces pratiques corruptives. Ils estiment que c'est grâce à l'argent de la corruption que le pluralisme médiatique peut s'affirmer. Les luttes politiques et les différents conflits inhérents au libre jeu démocratique amènent les acteurs à payer les journalistes pour qu'ils étalent les scandales politico-financiers sur la place publique. Les pratiques corruptives servent ainsi, à leur manière, de catalyseurs à l'expression démocratique.
C'est grâce à elles que le public peut, désormais, s'informer d'affaires de corruption et autres délits. En plus clair encore, c'est à travers la corruption que s'effectuent l'apprentissage du pluralisme médiatique et l'affirmation de la liberté d'expression. Les pratiques corruptives à l'œuvre dans la presse deviennent ainsi, paradoxalement, des facteurs de consolidation démocratique.
Ainsi, c'est grâce à des bras de fer entre les chaînes de télévision privées, comme Nessma et El Hiwar Ettounsi, que le public a pu savoir, grâce à la première, que le magnat Slim Riahi était un simple vendeur de promesses non tenues. C'est grâce à la deuxième que le public a pu s'informer de la fragilité de la santé d'un des candidats à la présidentielle, en l'occurrence BCE, et ce à la faveur des révélations du journaliste Amor Shabou.
Pour d'autres experts des médias, ces pratiques corruptives favorisent la fragilisation du processus démocratique, dans la mesure où elles pervertissent le droit du public à une information honnête et professionnelle. L'information peut être dénaturée ou injustement «gonflée».
Ils voient d'un mauvais œil ces règlements de compte sur les plateaux de télévision et mettent en garde contre l'instrumentalisation des médias à des fins claniques et partisanes. Pour eux, si rien n'est fait pour mettre fin à ces pratiques dilatoires et sectaires, la Tunisie encourt le risque de connaître une libanisation de ses médias. Plus simplement, chacun aura une préférence pour la chaîne qui reflète le mieux son appartenance clanique.
Le débat pour une moralisation de la presse est universel
Par delà le point de vue des uns et des autres, il faut dire que les pratiques corruptives dans les médias ne sont pas propres à la seule Tunisie. Elles posent problème à tous les pays du monde. La tentation de contrôler et de marchandiser l'information est un phénomène universel.
Certains pays comme la France ont engagé le débat sur ce dossier. Dans un article de haute facture paru dans Le Monde Diplomatique du mois de décembre 2014, Pierre Rimbert, journaliste écrivain, propose de restituer à l'information sa dimension de «bien collectif avec ses servitudes et son … Service commun» et suggère de conférer aux médias «consacrés au divertissement le statut de marchandise».
Selon lui, «l'intention n'est pas de réduire l'information à un noyau sec dépourvu de pulpe, d'imprévu et de fantaisie, mais plutôt de s'assurer qu'elle réponde au désir des rédacteurs et à l'intérêt des lecteurs plutôt qu'aux exigences des annonceurs».
Pierre Rimbert va plus loin et conseille une alternative à l'épuisement et à l'évaporation des sources publicitaires, en l'occurrence une source de financement pérenne qui viendrait remplacer à la fois les aides publiques et la publicité. Il s'agit de la création d'une cotisation sociale qui prendrait en charge ce bien collectif qu'est une information libre et responsable à l'abri du contrôle et de l'Etat, des prédateurs privés et des faux philanthropes.
A méditer.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.