Selon les statistiques de l'Agence tunisienne de coopération technique (ATCT), on apprend que près de 1 million de Tunisiens vivent à l'étranger, soit environ 10% de la population tunisienne. En 2003, ils étaient exactement 934.000 personnes à être installées en dehors de la Tunisie, contre 405.000 en 1986. Etat des Tunisiens à l'étranger en 2005 Caractéristiques en % Nombre Nombre total vivant à l'étranger
934.000 Professions libérales 6,1%
Compétences scientifiques 5,6%
Etudiants 4,7% 44.480 Nombre de coopérants recrutés/an
1.200 Nombre des coopérants recrutés 2002-2005
8.300 (Source ATCT) Ainsi, la colonie tunisienne à l'étranger ne cesse de consolider sa position économique, dans les pays d'accueil. A titre d'exemple, le nombre de Tunisiens opérant dans les professions libérales est passé de 3,3% en 2000 à 6,1% en 2005. Les compétences scientifiques constituent 5,6% de l'ensemble, les étudiants 4,7%, soit 13% de la population estudiantine totale en Tunisie en 2003 (340.000). Faute de ressources naturelles importantes, la Tunisie exporte son capital humain, ingénieurs, médecins, informaticiens, limités par un marché intérieur exigu et saturé, du fait également d'une politique d'éducation et de formation gratuite, obligatoire et générale depuis 1956. Alors qu'ailleurs en Afrique, on manque de médecins, de pharmaciens, d'informaticiens, la Tunisie est saturée de cadres, qui font grossir le rand des chômeurs estimés à 14,9% de la population active. La Tunisie a fait des compétences tunisiennes à l'étranger un produit d'exportation, qui s'inscrit dans une politique de coopération. D'ailleurs, le conseil ministériel du jeudi 27 juillet a donné sa pleine mesure à cette stratégie à travers d'importantes mesures : 1/ Conforter la présence des compétences tunisiennes à l'étranger, aussi bien dans les marchés traditionnels que nouveaux, à travers la multiplication des opérations de prospection des opportunités d'emplois, et accroître la qualification des candidats et adopter leur formation aux normes internationales. 2/ Réaliser une étude prospective, pour mieux connaître les besoins futurs des marchés extérieurs. 3/ Aider les entreprises tunisiennes de services à s'implanter dans les marchés émetteurs, dans le cadre du renforcement de l'exportation des services et de la réalisation ou de la gestion des projets, en employant des cadres tunisiens. L'exportation des services et des compétences devient la priorité de la Tunisie, car elle demeure très compétitive par rapport à l'Europe et les pays du Golfe, avec un ratio de compétitivité estimé de 1 à 4. T.B.