Un congrès «light» pour un «B.E.» redimensionné Par Moncef MAHROUG
Candidat à sa propre succession, Hédi Djilani va demander au congrès dont les travaux seront plus courts que d'habitude- d'accepter le projet d'amendement des statuts ramenant le nombre des membres du bureau de 33 à 18 membres. Afin de lui permettre de travailler avec une équipe plus homogène et engagée. Enfin, le mot a été lâché, à 18 jours de l'ouverture des travaux du 14ème congrès de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) : Hédi Djilani sera candidat pour se succéder à lui-même pour un quatrième mandat à la tête de la centrale patronale. Mais, le «patron des patrons» tunisiens ne veut pas reprendre les mêmes et recommencer. Hédi Djilani a annoncé plus clairement qu'il ne l'a fait lors des précédents congrès- qu'il allait se porter candidat au bureau exécutif avec sa propre liste, afin, une fois élu, de pouvoir travailler avec une équipe homogène, engagée et gérable. «Il s'est avéré qu'avec 33 membres (18 représentant les cinq secteurs de l'industrie, commerce, services, petits métiers et de l'artisanat, plus les 15 présidents de fédérations), le bureau exécutif ne pouvait fonctionner de manière efficiente. En faisant faire un tour de table sur une question donnée, il m'arrivait de ne plus me rappeler au bout de ce qui avait été dit», explique Hédi Djilani, pour justifier l'amendement des statuts de l'UTICA qui sera soumis aux congressistes, après son adoption par le Conseil national lors de sa réunion du 26 septembre 2006- en vue de ramener le nombre des membres du bureau exécutif à 18, en interdisant dorénavant le cumul qui permettait jusqu'ici aux présidents des fédérations de faire automatiquement partie de cet organe. A l'avenir, ces présidents devront «s'occuper des affaires des secteurs dont ils ont la charge, et s'ils le font, cela sera suffisant», tranche Hédi Djilani. Pour qui le bureau exécutif ne concentrera pas son attention sur «un secteur ou une région, mais sur l'économie nationale dans son ensemble». Et même s'il s'est refusé à révéler la composition de la liste de candidats au «b.e» (Bureau exécutif) qu'il va soumettre au congrès se contentant de laisser entendre qu'elle sera composée d'anciens et de nouveaux-, le président de la centrale patronale a brossé le portrait robot du «parfait» membre de l'instance dirigeante. Le membre du bureau exécutif devra avoir au moins cinq années d'expérience des affaires syndicales (c'est ce que va dorénavant stipuler le règlement intérieur, bien que Hédi Djilani ait aimé placer la barre à dix ans, ndlr), être capable «de prendre en charge un dossier» et, surtout, disposé à donner de son temps à l'organisation. Ce qui chose que Hédi Djilani s'est abstenu de révéler- n'était pas le cas d'une bonne partie des membres de l'actuelle équipe, dont quelques uns n'assistent plus depuis longtemps aux réunions bimestrielles du «b.e ». En comparaison avec le précédent, le 14ème congrès de la centrale patronale sera «light» en ce sens qu'il ne durera qu'un jour et demi, au lieu des trois habituels. Une décision qui va permettre d'en réduire le coût à 1 million de dinars, contre 1,2 MDT cinq ans plus tôt. De même, le déroulement des travaux va être modifié. Au lieu du grand déballage par secteur d'activité trop souvent limité aux seules revendications, souligne Hédi Djilani-, les travaux vont cette fois-ci se dérouler dans le cadre de trois commissions traitant (sur la base de rapports élaborés et présentés par des équipes d'experts et d'universitaires, ndlr) de trois thèmes essentiels et faisant actuellement débat, notamment avec l'UGTT : «internationalisation des entreprises», «législation sociale et compétitivité de l'entreprise» et «l'entreprise et les coûts des transaction».