Le dernier rapport de la Cour des comptes a mis en relief les principaux maux de la société nationale STIA ; des problèmes que le futur acquéreur va devoir affronter rapidement. Créée en 1961, la STIA a essayé, au cours de son histoire, de s'adapter aux contraintes du marché et aux changements intervenus dans le cadre juridique et réglementaire du commerce extérieur de la Tunisie, lit-on dans la présentation de la société. Son activité se limite à la conception et à la fabrication des carrosseries ainsi qu'au montage de véhicules à partir de châssis importés. La STIA reste tout de même le principal fournisseur du marché tunisien en autobus autocars avec une part de marché estimée à 61% et en véhicules industriels avec 62% du marché (chiffres de l'année 2003). Dans son diagnostic, la Cour des comptes a, notamment, relevé une série d'insuffisances au niveau du management, de l'organisation et du système d'information, dont notamment : - un système d'information inadapté, ne répondant pas aux exigences d'une gestion moderne basée sur des statistiques précises et des analyses approfondies, - des frais de personnel représentant 41% des charges, - 60% de l'effectif affecté à des tâches indirectes, soit 1,5 agent pour 1 agent direct (la norme étant de 0,5 pour 1 agent direct), - pas de recours à la concurrence pour une bonne partie des achats, - des retards de livraison de châssis pouvant atteindre 4 mois, - absence de tout système permettant de définir les besoins de la société en matières et accessoires nécessaires à la production, - absence de comptabilité analytique, - sur un échantillon de 105 unités ayant eu des retards de livraison, 43% sont imputables à des retards dans la livraison des châssis, 30% au rythme de production et 27% à des causes diverses, Dans sa réponse à la Cour des comptes, la direction de l'entreprise a mis en avant les problèmes de financement comme principale cause des retards de livraison et a justifié l'arrêt du programme de mise à niveau par la future privatisation de la société. Le futur acquéreur n'aura pas seulement du pain sur la planche. H.H.