Moncef Zouari, un P-DG heureux ? C'est fort possible. Comment ne le serait-il pas d'ailleurs, quand la compagnie aérienne qu'il dirige depuis plusieurs années change non seulement d'appellation mais se renforce quantitativement et qualitativement, avec en arrière-plan une nouvelle stratégie commerciale ? En effet, deux semaines après avoir acheté un ATR, Sevenair renforce sa flotte en nombre d'appareils en acquérant un CRJ900 (de 90 places) du constructeur canadien Bombardier. Ce nouvel appareil porte le nom d'une reine 'tunisienne'', DIDON. Une réception qui a eu lieu vendredi 27 juillet 2007, à l'aéroport Tunis-Carthage, à laquelle étaient invitées plusieurs personnalités : hommes d'affaires, l'ambassadeur du Canada à Tunis, des directeurs de journaux et autres journalistes de la place, etc., et ce en présence du ministre du Transport, M. Abderrahim Zouari, et du patron de Tunisair, M. Nabil Chetaoui. On apprend par ailleurs qu'un autre appareil CRJ de même type sera livré prochainement à la compagnie tunisienne. Est-ce que la conquête du ciel méditerranéen par Sevenair et donc Tunisair- a déjà commencé ? La compagnie est en train de construire en se donnant les moyens pour un ordre de bataille 'aérienne'' dans la sphère euroméditerranéenne. Et ce ne sont pas les hôteliers tunisiens, en particulier, et l'économie tunisienne, en général, qui s'en plaindront ! Car, faut-il bien le noter, la compagnie s'est fixé pour objectif vital sans doute- d'élargir sa présence dans cette région avec quatre axes principaux, à savoir : - le renforcement des lignes domestiques et des lignes transversales, - l'exploitation des lignes internationales de voisinage, - le développement des synergies avec Tunisair, - mais aussi l'exploitation des vols charters et low cost. Sevenair va multiplier le nombre de fréquences sur les lignes Djerba et Tozeur, qui sont des axes de plus en plus sollicités par sa clientèle surtout étrangère ; sans oublier que les fréquences hebdomadaires de la compagnie sur Tabarka passeront de 5 actuellement à 7 bientôt. Outre l'ouverture d'une nouvelle ligne aérienne sur Gabès, autre futur pôle touristique du pays avec le développement du tourisme de santé (thermalisme particulièrement) dans cette région. Mais Sevenair compte aller jusqu'au bout de sa logique, c'est pourquoi elle va mettre en place des lignes transversales entre les principales zones touristiques tunisiennes, en l'occurrence Djerba/Monastir, Monastir/Tabarka, Monastir/Tozeur, Sfax/Tabarka, Djerba/Tozeur et Gafsa/Sfax. Voilà qui pourrait permettre l'allongement de la durée de séjours des touristes étrangers, et par ricochet d'augmenter leurs dépenses. Concernant son déploiement international, Sevenair ne fait pas dans les détails, car en plus des lignes Tunis/Palerme (un renforcement de cette desserte est prévu par des départs à partir de Djerba, Tozeur et Tabarka), Tunis/Malte et Sfax/Tripoli, la compagnie envisage l'ouverture d'autres lignes régulières, probablement au courant de 2008, sur Naples et Cagliari (Italie), Ajaccio (France), Palma de Majorque (Espagne), Annaba et Constantine (Algérie). Par ailleurs, l'activité charter de la compagnie a été essentiellement focalisée cet été 2007 sur certaines villes italiennes et françaises, notamment Cagliari, Trapani, Catane, Crotone et Naples. Sevenair, selon son management, ne compte pas rester en marge du mouvement entamé depuis peu par les grosses compagnies aériennes, face au mouvement 'Open sky'' qui se dessinent à l'horizon et le développement des activités low cost. A cet égard, Sevenair mettra en place, dès l'hiver prochain, l'activité low cost au départ de certaines villes tunisiennes vers des villes du sud de l'Europe : Djerba/Rome, Djerba/Paris, Tozeur/Paris et Tabarka/Paris. Et les liens avec Tunisair dans tout ça ? Certains ont cru comprendre que les changements qui s'opèrent actuellement au sein de la compagnie augurent une 'rupture'' du lien ombilical avec Tunisair, ou une privatisation prochaine de la compagnie Non, le filleul n'a pas encore pris son indépendance , mais juste d'un mouvement de rénovation complète de l'ensemble des compagnies aériennes tunisiennes, décidé par le président de la République depuis 2006 lors d'un conseil ministériel, avait rappelé d'ailleurs le ministre du Transport à Tabarka. D'ailleurs, le business plan, conçu et approuvé par le conseil d'administration de l'entreprise tient compte de 'la stratégie commerciale et de la culture d'entreprise'' existant entre les deux compagnies aériennes. En effet, selon un document qui nous a été distribué lors de la cérémonie de présentation du CRJ900, ce business plan 'stipule que Sevenair, en tant que filiale de Tunisair, opèrera pour le compte de celle-ci des vols de proximité afin d'optimiser les coefficients de remplissage et multiplier les fréquences sur des lignes à haute contribution de trafic de transit''. Et le communiqué de poursuivre : 'cette formule a le mérite d'être plus économique en ce sens que les nouveaux CRJ900 de Sevenair sont particulièrement peu gourmands en carburant et que le niveau de leurs redevances et d'assistance est plus compétitif. Cette approche aura l'avantage d'atténuer la pression de flotte et du personnel naviguant de Tunisair durant les périodes chargées''. En échange, Sevenair bénéficiera bien sûr des commodités techniques et opérationnelles dont dispose la compagnie aérienne Tunisair. 'L'aéroport Tunis-Carthage étant appelé à devenir un hub régional, Sevenair sera le feeder de Tunisair en assurant pour elle l'acheminement de ses passagers vers leur destination finale à l'intérieur du pays. Ceci se fera grâce à une synchronisation des horaires des vols domestiques''. Certes, pour les esprits critiques, cela ne saurait expliquer tous ces changements en cours au sein de Sevenair. Pour l'heure, nous constatons qu'une nouvelle dynamique technique, commerciale et managériale se mettent en place. Au-delà, on verra ! -------------------------------- A propos du CRJ900 Le Bombardier CRJ900 que vient d'acquérir la compagnie Sevenair, comme tous les autres membres de la série CRJ, en service avec quelques années d'avance sur la concurrence. Plus gros avion de cette d'avions, le CJR900 présente les meilleures caractéristiques économiques parmi les avions de sa catégorie. Ses coûts par siège mille offerts sont comparables à ceux des avions à fuselage étroit de dernière génération pour le transport à bas prix. Le CRJ900 bénéficie d'un haut degré de communier avec les autres CRJ. La combinaison d'une ailette de bout d'aile entièrement nouvelle et de récentes règles de commande par becs de bord d'attaque et volets lui assure d'excellentes performances sur piste et une faible consommation de carburant en vol. Qu'ils exploitent un ou plusieurs modèles de cette gamme, les exploitants des avions de la série CRJ continuent de tirer profit de savoir qu'ils utilisent le biréacteur régional le plus populaire du monde. Généralités - Personnel naviguant technique : 2 - Personnel naviguant commercial : 2+1 - Passagers : 88 Réacteurs - Nombre : deux turboréacteurs à double flux 13,123 livres (58.4 kN) au décollage, - Poussée : 14,255 livres (63.4 kN) de poussée APR. Avionique - Système d'instruments de vol électroniques (EFIS/EICAS) Collins Pro Line 4 à six écrans - Double centrale de cap et de verticale (AHRS) - Système anticollision (TCAS) - Radar météorologique à affichage numérique Collins.