Si la Tunisie, qui a tout fait pour donner le meilleur dans le forgeage de ses ressources humaines, est parfaitement en droit d'attendre quelque 'fidélité'' en retour, il n'en reste pas moins que nous avons tous à jouer cartes sur table et nous convaincre que des signes forts sont nécessaires si nous souhaitons retenir chez nous les plus prometteuses et les plus brillantes de ces ressources humaines. Des signes que l'on attend aussi bien de la part du public que du privé. Nous partageons ainsi le cri de cur d'un Tunisien qui dirige un cabinet Conseil basé en France et qui nous a confié des interrogations lancinantes : Que font aujourd'hui les entreprises tunisiennes dans leur ensemble pour développer et garder les compétences qu'elles ont ? Ont-elles mis en place, à leur intention, un système d'intéressement au résultat ? Une politique de formation continue ? Des salaires suffisamment élevés pour les dissuader d'aller voir ailleurs? Quelle place notre société accorde-t-elle à nos enseignants ? Nos chercheurs ? Sommes-nous outillés pour permettre à nos Hi-Po (High Potential) de ne pas avoir à choisir entre leur épanouissement (qui passe aussi par leur confort matériel) et les liens affectifs qu'ils entretiennent avec leur pays ? Des questions honnêtes qui gagnent évidemment à être posées, mais notre lecteur conviendra aussi qu'il y a d'autres considérations qui doivent prendre le même chemin ; ce que nous pourrions appeler 'le facteur individuel'' à l'heure du changement des règles partout où que l'on se tourne (la mondialisation ambiante et tutti quanti). Nous comprenons, bien sûr, que la grande majorité ne conçoive pas encore l'avenir sans le soutien des autres, d'une manière ou d'une autre (qu'il s'agisse de l'Etat, des entreprises ou même de la manne parentale). Mais pourquoi, à l'heure du changement des règles, ne serions-nous pas en droit d'attendre de nos jeunes talents cet ascendant sur les choses qui leur fait s'approprier l'initiative sur le terrain, comme disent les militaires ? Pourquoi ne se créent-ils pas leur propre chemin ? Pourquoi les sagas des garages (Macintosh, HP sont nés dans des garages) ne les inspirent-elles plus ? Par manque de confiance ? Par paresse ? par défaut de culture ?