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Hafedh Gharbi : De la résistance à la BTS au contrôle des Assurances
Publié dans WMC actualités le 27 - 01 - 2018

Hafedh Gharbi est à la tête de la CGA depuis août 2012. Auparavant, il présidait aux destinées de la BTS (Banque tunisienne de solidarité). De formation contrôleur général des finances, un corps très prestigieux auquel il appartient depuis 1987. Licencié en sciences économiques et titulaire d'un troisième cycle à l'ENA, Hafedh Gharbi a intégré les Contrôleurs généraux des finances (CGF) en 1987. Son parcours au sein de ce corps lui a permis de se former avec de grandes compétences telles Noureddine Koobaa, fondateur du CGF du temps où Mansour Moalla était ministre des Finances. Rachid Kchich lui a ensuite succédé et a été un père spirituel pour Hafedh Gharbi. «C'était le trésorier du CGF, et nous avions travaillé ensemble, ensuite, c'est lui qui a pris les rênes du ministère des Finances».
Le hasard a voulu qu'en 1998, lors de la création de la BTS (Banque tunisiennes de solidarité), on ait fait appel à Hafedh Gharbi pour la mise en place de cette banque. Il a, en compagnie d'Abdellatif Saddam, procédé à son lancement pour réintégrer de nouveau le CGF. Suite à sa désignation en tant que ministre des Finances en 2004, Rachid Kchich nomma Hafedh Gharbi au poste de DGA à la BTS, Slimane Wrak, PDG, étant désigné DG des Douanes.
Lamine Hafsaoui a présidé aux destinées de la BTS depuis 2005 et jusqu'au 14 janvier 2011, avant de choisir de partir suite à la vague des «dégage» très en vogue à l'époque. Ce haut cadre de l'Administration tunisienne ne pouvait plus rester dans une banque devenue ingérable par force de revendications et de contestations déstabilisantes.
C'est Hafedh Gharbi qui l'a remplacé et, fort heureusement, il a su apaiser les tensions et mettre fin à l'anarchie qui a gagné la banque. «Il y avait ceux qui ont contracté des prêts et qui ne voulaient plus les rembourser, mais également ceux qui avaient été limogés de la BTS pour nombre de raisons et qui voulaient la réintégrer. Pour les premiers, en 2012, la banque a mis en place un Global Banker, soit un système d'information qui permettait de mettre de l'ordre dans tout ce qui se rapporte à ses produits et à la gestion des prêts. Quant aux agents reconnus coupables de malversations, de trafic d'influence, qui ont reçu des pots-de-vin pour financer des projets fictifs, qui sont passés en conseils de discipline et dont les affaires étaient en cours au parquet de Tunis, j'ai refusé leur réintégration. M. Jalloul Ayed, à l'époque ministre des Finances, m'a prié de le faire car les jugements n'étaient pas définitivement prononcés ce que j'ai refusé net».
Jalloul Ayed n'a pas été le seul à vouloir intégrer les contrevenants. Dans un souci d'apaisement du climat social Hassine Dimassi l'a aussi réclamé, tout comme Hassine Abbassi, ancien SG de l'UGTT. La réponse de Gharbi a été : «je ne réintègre pas les fautifs». Il s'est obstiné à tel point qu'on l'a accusé à l'antenne d'une télévision privée de renier aux «victimes de l'ancien régime» le droit de reprendre leur travail (sic). En fait, grâce à Hafedh Gharbi, la BTS a été la seule banque à ne pas avoir réintégré les délinquants métamorphosés en victimes par la grâce d'une révolution «parfumée».
Entretemps, il y a eu la pire des décisions qui a mis à mal l'Administration publique et les caisses de l'Etat, à savoir la titularisation des travailleurs occasionnels. Dans le cas de la BTS, un accord avait déjà été signé entre le ministère des Affaires sociales, Abid El Briki, membre du bureau exécutif de l'UGTT en 2012, et qui stipulait que les ministères et l'administration publique ne peuvent plus recruter à partir de la sous-traitance. Il stipulait également que s'il y a besoin d'intérimaires, il faut qu'il y ait un contrat clair avec l'entreprise qui les emploie et qu'il ne s'agit nullement de recrutements. Un accord ignoré car malheureusement, sous la pression de l'UGTT, les intérimaires ont été intégrés dans nombre d'établissements et en plus cette pratique a été généralisée à toutes les administrations publiques. La CPG et le Groupe chimique en ont été les principales victimes.
A la BTS, Hafedh Gharbi a continué à faire de la résistance. Le non à l'intégration était catégorique, par contre les seules concessions qu'il a faites ont été sur les tickets restaurants et les uniformes, l'assurance groupe et la CNSS. «Je fais en sorte qu'ils soient protégés mais pas plus. A partir de là, la tension a monté d'un cran et les syndicats avec lesquels j'entretenais de bonnes relations ont commencé à susciter des problèmes. Je ne suis pas un type qui se laisse marcher sur les pieds. Deux années après la réalisation du Global Banker, et la mise en place de toute une stratégie pour le développement de la BTS, j'ai pris la décision de la quitter».
Les campagnes de dénigrements ne se sont pas arrêtées pour autant. Grande spécialité des fauteurs de troubles qui font un point d'honneur de descendre toutes les compétences pour laisser place à la médiocrité qu'ils illustrent avec brio. Bien que sollicité pour le poste de DG de la Douane, Hafedh Gharbi préféra réintégrer le CGF pour éviter que les syndicats ne prennent pour prétexte sa nomination pour semer la pagaille au ministère. Son poste de contrôleur général lui suffisait amplement.
En 2015, il y a eu une réflexion sérieuse pour créer une instance indépendante de régulation du secteur de la microfinance à l'instar de la CGM. Un texte a été promulgué dans ce sens mais n'a pas été appliqué. On a proposé à M. Gharbi de piloter cette instance, puisqu'il connaissait bien le secteur des finances. Entre temps, Abdellatif Chaabane a fait valoir ses droits à la retraite et Hafedh Gharbi lui a succédé tout naturellement à la tête du Comité général des assurances (CGA). Une instance créée en 2008. «C'est un métier qui me passionne. L'instance est autonome, ce qui est tout à fait naturel puisqu'à l'international les recommandations du secteur financier appuient le principe de l'indépendance des instances de contrôle des autorités politiques».
Rien n'est simple en Tunisie et la machine administrative et réglementaire rend toute velléité de réelle indépendance et autonomie difficiles. «Il fallait changer le statut, et c'est en 2011 que le statut a été promulguée, la réforme du secteur a été entamé en 2012. Une réforme qui devait être profonde et globale».
Trois études ont été depuis réalisées pour établir un diagnostic exact et fiable du secteur des assurances qui doit subir des réformes structurelles. Une des premières réalisations de Hafedh Gharbi est la mise en place d'une centrale des risques pour faciliter les échanges de données sur les assurés entre différentes compagnies d'assurances et lutter contre la non-application du système bonus-malus.
La refonte du code des assurances a été également un chantier important pour le président de la CGA. «Nous sommes les gendarmes des assurances. Notre objectif est de protéger les assurés et de faire en sorte que les compagnies d'assurances honorent leurs promesses. Elles sont censées indemniser les victimes des sinistres et les sécuriser. Pour ce, elles doivent être, financièrement parlant, solides et respecter les règles de solvabilité. Nous pensons pouvoir améliorer la qualité des prestations et des produits en tant que CGA et en étroite collaboration avec la FTUSA».
«C'est dans l'abnégation que chaque affirmative s'achève. Tout ce que tu résignes en toi prendra vie. Tout ce qui cherche à s'affirmer se nie. Tout ce qui se renonce s'affirme», disait André Gide.
Amel Belhadj Ali


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