Dans le cadre des efforts qu'elle déploie pour lutter contre le changement climatique, la Commission européenne a annoncé mardi 13 mai 2008 qu'elle encouragerait l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour accroître l'efficacité énergétique dans l'ensemble de l'économie, en commençant par les bâtiments, l'éclairage et le réseau électrique. Les TIC peuvent favoriser l'adoption de comportements plus respectueux de l'environnement dans toute l'économie. Ainsi, leur utilisation accrue réduirait considérablement l'empreinte carbonique de l'Europe. La Commission encouragera le secteur des TIC à prendre les initiatives qui permettront de réduire ses émissions de CO2 et de définir et d'élaborer des solutions qui profiteront à l'ensemble de l'économie. Par exemple, la généralisation de certains serveurs informatiques (les plus sophistiqués consomment la même quantité d'énergie qu'une ampoule classique) permettrait d'économiser jusqu'à 70% d'énergie. Si elle ne prend pas les mesures adéquates, l'Union européenne devrait voir sa consommation d'énergie grimper de 25% d'ici à 2012. Conséquence logique, ses émissions augmenteront elles aussi, malgré les objectifs affichés en matière d'énergies renouvelables. Toutefois, si elles étaient utilisées d'une manière durable, les TIC pourraient accroître l'efficacité énergétique dans tous les secteurs de l'économie et générer toujours 40% de la croissance de la productivité de l'Europe. La promotion d'un marché de pointe pour ces technologies à haut rendement énergétique constitue, à long terme, une source potentielle de compétitivité, de croissance et d'emplois. Telles sont les conclusions d'une nouvelle communication adoptée aujourd'hui par la Commission.
La Commission encouragera le secteur des TIC, actuellement responsable de 2 % des émissions mondiales de CO2, à donner l'exemple en matière de «neutralité carbone», notamment par l'intensification de la recherche, du développement et de la commercialisation de composants et de systèmes et dans le cadre d'accords volontaires (marchés publics écologiques, par exemple). Les avantages concrets des «TIC écologiques» proviendront du développement de solutions TIC à haut rendement énergétique permettant de réduire le reste des émissions mondiales (98%).
Pour prouver que les technologies vertes peuvent réduire les taux d'émission de carbone et doper la croissance dans l'ensemble de l'économie, la Commission se concentrera sur trois secteurs à forte consommation d'énergie: * Le secteur de la production et distribution d'énergie absorbe un tiers de l'énergie primaire totale. L'efficacité de la production d'électricité pourrait être accrue de 40% et son transport et sa distribution de 10%. Les TIC pourraient non seulement améliorer l'efficacité énergétique de la gestion des réseaux électriques, mais aussi faciliter l'intégration des sources d'énergies renouvelables. Le Danemark produit la moitié de son électricité via des réseaux décentralisés, 20% de la production totale étant d'origine éolienne. Ses émissions de CO2 sont ainsi passées de 937 à 517 g/kWh entre 1990 et 2005. * Le chauffage, le refroidissement et l'éclairage des bâtiments représentent plus de 40% de la consommation énergétique de l'Europe. Les TIC permettent un contrôle permanent des données dans le but de maximiser le fonctionnement de l'éclairage, de la ventilation et des équipements et de fournir aux consommateurs des informations actualisées sur leur consommation d'énergie et les inciter ainsi à changer de comportement. En Finlande, ce système de contrôle intelligent a accru de 7% l'efficacité énergétique. * L'éclairage absorbe 20% de l'électricité produite dans le monde. La généralisation des ampoules à faible consommation pourrait, d'ici à 2025, réduire de moitié la quantité d'énergie utilisée à cet effet. Les «ampoules intelligentes», qui s'adaptent automatiquement à la lumière naturelle et sont munies de détecteurs de présence, auront un impact encore plus grand.
Par ailleurs, la Commission va lancer un processus de consultation et de partenariat auquel sera associé le plus grand nombre possible de parties prenantes. Ce processus accordera la priorité aux villes, étant donné qu'elles représentent plus de 75% de la consommation d'énergie dans le monde et produisent 80% des émissions de CO2. Les zones urbaines peuvent également constituer un terrain idéal pour l'expérimentation, la validation et le déploiement de nouvelles solutions fondées sur les TIC.
Le 10 janvier 2007, la Commission a adopté un train de mesures sur l'énergie et le changement climatique (approuvé par le Parlement européen et par les dirigeants de l'UE lors du Conseil européen de mars 2007), qui prévoit de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 et de faire passer à 20% la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici à 2020 (IP/07/29). Le 23 janvier 2008, la Commission a adopté un ensemble de mesures ambitieux qui démontre que les objectifs convenus pour lutter contre le changement climatique sont technologiquement et économiquement réalisables et offrent des perspectives d'activité exceptionnelles à des milliers d'entreprises européennes
La recherche menée par l'UE sur les TIC en vue d'accroître l'efficacité énergétique a déjà produit des résultats. Dans le contexte du sixième programme-cadre, le réseau HIPEAC et d'autres projets de recherche ont prouvé que les performances des ordinateurs pouvaient être dissociées de la consommation d'énergie ( http://www.hipeac.net/), tandis que le programme OLLA a donné naissance aux diodes électroluminescentes organiques (DELO), qui sont deux fois plus économes qu'une lampe classique ( http://www.hitech-projects.com/euprojects/olla/index.html ). (Source : Commission européenne)