C'est pour partager le fruit d'une expérience d'externalisation totale de la fonction logistique (entreposage amont et aval, transport des MP et des PF, dédouanement, préparations des commandes, alimentation continue des lignes de production, ) pour compte d'un opérateur du secteur automobile, TTR (prestataire de transport & de solutions logistiques intégrées en Tunisie) et le cabinet MKC Consulting ont organisé, le jeudi 26 juin 2008, dans un hôtel de la capitale, une rencontre avec des entreprises off-shore et on-shore de la filière automobile en Tunisie. Animée par M. Mondher Khanfir, le patron de MKC, cette rencontre a permis de comprendre l'état des lieux en matière d'externalisation dans la Supply Chain automobile, avant de passer en revue un Business Case d'outsourcing pour le compte de BOSCH.
M. Khanfir a rappelé en prélude le concept «Supply Chain Management», ensuite, il a présenté 'l'état de l'art de l'outsourcing en Tunisie'', pour aborder 'comment relier la supply chain, l'outsourcing logistique et la stratégie d'entreprise'', et les 'opportunités d'outsourcing dans la supply chain automobile en Tunisie''.
En fait, l'externalisation désigne littéralement le transfert de tout ou partie d'une fonction (ou processus) d'une entreprise vers un partenaire externe. C'est une opération de sous-traitance des activités non «cur de métier», qui se traduit par le recentrage de l'entreprise sur son business.
L'idée principale qui transparaît à travers la présentation de M. Khanfir, c'est que la supply chain fonctionne selon trois modèles dans l'automobile : l'intégration des fournisseurs, l'optimisation de la localisation des fournisseurs pour réduire les délais, et l'utilisation de sites d'interfaçage logistique pour continuer un stock à proximité de l'usine de montage
Comme la Tunisie est un site qui attire beaucoup d'opérateurs de la filière automobile, il y a lieu de se demander quelle place occupe l'outsourcing dans leur stratégie de développement? Sur ce point, M. Khanfir rappelle quelques constats, en disant que l'externalisation dépend notamment de la taille en termes d'effectif de l'entreprise ; que de plus en plus les fonctions externalisées augmentent ; qu'il y a, aujourd'hui, une meilleure connaissance du processus d'externalisation (en tous cas pour ceux qui externalisent) ; et qu'en Tunisie, le secteur du transport demeure la composante la plus externalisée dans la fonction logistique (avec 32% d'entreprises interrogées qui déclarent outsourcer le transport), selon une enquête réalisée par le bureau Ernst & Young en 2007 sur un échantillon de 147 entreprises. Elle précise que 75% des entreprises tunisiennes ayant plus de 500 employés déclarent avoir recours à l'externalisation, et que 49% déclarent externaliser six fonctions et plus en 2007, contre seulement 16% en 2006.
Quant aux raisons qui poussent les entreprises à outsourcer, elles sont nombreuses mais se résument en la recherche d'une meilleure performance opérationnelle. Et là, M. Khanfir souligne sans ambages que l'outsourcing apporte à l'entreprise de la flexibilité, lui permet une nette amélioration de ses services, ou la possibilité de transformer ses superficies de stockage en superficie de production, ou de transformer ses charges fixes en coûts variables, etc.
Pour M. Khanfir, si la bataille de l'outsourcing est loin d'être gagnée en Tunisie, il n'en demeure pas moins que le contexte tunisien est favorable, et ce pour trois raisons essentielles :
- la dématérialisation des procédures de commerce extérieur (TTN, liasse transport ), - la reconnaissance du prestataire logistique dans le nouveau code de douane, - et l'émergence d'une offre spécialisée
Mais là aussi, pour éclairer les esprits, M. Khanfir a pris l'exemple de l'Inde qui, selon lui, est en train de devenir un géant en matière d'outsourcing. Et selon une enquête réalisée en 2006, les défis auxquels sont confrontées les entreprises indiennes sont l'intégration, la gestion de la logistique en amont et la maîtrise des coûts. Pour y répondre, on propose d'augmenter les investissements en technologies de l'information et en processus, la rationalisation de la relation vendeur-distributeur et mettre l'accent sur l'outsourcing stratégique. Sous-entendre par-là que nos entreprises se devraient, elles aussi, de procéder de la même manière que leurs homologues indiens, surtout que désormais la législation douanière tunisienne le permet en partie en tout cas.
Par ailleurs, au cours de cette rencontre, TTR (la Tunisienne Transport Routier), a présenté un projet d'externalisation au profit de BOSCH Tunisie. Ce projet consiste en un magasin logistique avancée dont l'objectif vise à remédier à des problèmes de stockage dans l'usine de BOSCH afin de mieux maîtriser les coûts de logistique, augmenter le taux de services, transformer une surface de stockage en une surface de production, etc.
A l'arrivée, l'opération aura permis une meilleure gestion du stock et d'avoir une surface du magasin de 2.500 m² au niveau des casiers contre 1.500 m² auparavant. Une zone d'emmagasinage a été créée pour servir d'espace de production. L'organisation du magasin s'est d'ailleurs appuyée sur le concept de super marché pour une meilleure accessibilité au stock.
Visiblement, les deux opérateurs, en l'occurrence TTR et Bosch Tunisie, sont, selon M.Khanfir, largement satisfaits de leur collaboration, et ce d'autant plus qu'une relation de confiance s'est instaurée entre les deux managements. Cela montre par ailleurs que ce genre d'expérience est à même de permettre beaucoup de créations d'emplois, mais pour ce faire, la législation devrait suivre, et en particulier, le Code en Douane devrait intégrer les différents modèles de prestataires logistiques pour favoriser leur développement au service d'une industrie encore plus compétitive.
(Pour plus d'informations : sites web : www.ttr.com.tn ; E-mail : [email protected]; et www.mkc-consulting.com; E-mail : [email protected])