Longtemps difficile d'accès aux investisseurs, du moins hors énergie, la Libye est aujourd'hui un vaste chantier où toutes les initiatives et tous les investissements sont les bienvenus. Les responsables libyens présents en juin dernier à Paris à la «journée Libye», organisée par Ubifrance, l'ont bien réitéré. Interrogé sur «les secteurs autorisés et privilégiés », l'un d'entre eux répond que «l'investissement, direct ou en association, est autorisé dans tous les secteurs », signalant de «grandes opportunités dans l'industrie, notamment alimentaire, l'enseignement, la santé, etc. » D'une façon générale, «nous avons besoin des étrangers pour qu'ils nous transmettent leurs connaissances et leurs expériences. », souligne le responsable libyen. Michel Casals, président de la Chambre de Commerce Franco-Libyenne, considère, à titre d'exemple, que «la Libye est parfaitement positionné pour servir de «hub» vers l'Afrique. Cependant, il lui faut pour cela réaliser des «investissements colossaux », afin de se doter des ports adéquats. Conscient de ce fait, les autorités libyennes ont accepté pour la première fois que les étrangers puissent investir dans la construction de ports et aéroports. D'ailleurs, elles ont récemment reçu des manifestations d'intérêt d'entreprises étrangères pour ces secteurs.
François Gouyette, ambassadeur de France à Tripoli, voit, lui, des opportunités dans d'autres secteurs. Parmi lesquels les hydrocarbures seul le tiers du territoire libyen a jusqu'ici été exploré-, et où le pays a besoin, selon Patrick Lebrun, chef de la Mission économique française à Tripoli, d'investir 3 milliards de dollars afin de faire passer sa production de 1 à 3 million de barils. Les besoin de la Libye sont au moins tout aussi importants dans des domaines qui «se sont détériorés durant l'embargo », observe Abdelaziz El Aissaoui, ministre libyen du Commerce : la santé, les infrastructures auquel l'Etat consacre 80 milliards d'Euros dans le plan quinquennal de développement 2008-2012-, le logement dont l'enveloppe d'investissements s'est établi à 19 milliards d'Euros-, l'électricité, un domaine où, d'après l'ambassadeur de France dans ce pays, la Libye investit le plus et auquel elle va dédier plus de 8 milliards d'Euros, sur la période 2007-2012, afin de faire passer sa capacité de production de 7000 à 12 000 mégawatts.
Toutefois, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne et il est de ce fait plus difficile d'entreprendre dans certains. C'est le cas par exemple pour celui du blé et de la farine où, selon le groupe français Soufflet, qui y opère depuis près de trente ans en Libye et présent également depuis peu dans le lait-, «il est difficile pour le privé d'être compétitif, car l'Etat subventionne ces produits, achetant le sac à 30 dinars pour le vendre à 3 dinars. »