Plus de 150 hommes d'affaires et responsables Tunisiens et Allemands se sont rencontrés hier le 6 mai à Tozeur (Sud de la Tunisie), dans ce qu'il est convenu maintenant d'appeler le Forum Nafta 3, en référence à la première de ces rencontres qui s'était déroulée en 1982 dans la ville de Nafta. La rencontre devrait enregistrer la présence d'au moins 2 ministres ( M.Nouri JOUINI ministre du développement et de la coopération internationale et M.Fethi Merdassi, ministre de l'industrie et de l'énergie ), ainsi que M. Hédi Djilani, président du patronat Tunisien. Une forte présence qui reflètera l'intérêt qu'accorde la Tunisie à la question des investissements extérieurs, surtout en cette période où la Tunisie a besoin d'accroître le nombre d'entreprises étrangères et recherche de plus en plus les industries à forte valeur ajoutée, capable de résorber la demande additionnelle d'emplois des lauréats de l'enseignement supérieur. Il est vrai aussi que l'Allemagne représente pour la Tunisie, le second partenaire commercial et l'un des plus importants investisseurs Européens. Près de 264 entreprises à participation totale ou partielle allemande opèrent, en effet, actuellement en Tunisie. Elles représentent une enveloppe d'investissement de l'ordre de 330 MDT et ont contribué à la création de près de 34.000 postes d'emploi. Le « gros des troupes » de l'entreprenariat Allemand en Tunisie se trouve dans le textile (153 unités) et dans le secteur des industries mécaniques et électriques. Mais les entreprises germaniques investissent dans le cuir et la chaussure et le pétrole aussi. M.Moncef Ben Abdallah ambassadeur de Tunisie en Allemagne, présent à la manifestation, estime que le nombre de ces entreprises augmenterait annuellement de 25 nouvelles unités. Pour 2003 : 48 MDT auraient été investis en Tunisie par les entreprises allemandes. L'Allemagne est aussi la 3ème partenaire de la Tunisie, après la France et l'Italie, pour le commerce extérieur, même si la balance est plutôt à la faveur de l'Allemagne et dégage généralement un solde annuel négatif et un taux de couverture qui excède rarement les 92%. Les professionnels de ce marché font tout de même remarquer que « comparé au taux de couverture réalisé avec la France et l'Italie, celui avec l'Allemagne est considéré plus performant et dénote de la perméabilité du marché germanique pour les produits tunisiens ». A première vue, on ne remarque pas dans cette délégation Allemande, de représentants de « grosses boîtes », l'intérêt des entrepreneurs allemands, n'en existe pas moins même s'ils orientent encore, comme le souligne M. Michael Rougowskl, président de l'association fédérale des industries allemandes, vers des secteurs conventionnels, comme le textile, la mécanique, l'agroalimentaire ou le bâtiment. Le président du patronat allemand reste optimiste et indiquera, lors d'un point de presse à l'aéroport de TunisCarthage à son départ pour Tozeur, que Nafta 3 marquera une nouvelle ère de la coopération et du partenariat entre les deux pays ». Questionné, actualité oblige, sur sa vision quand à l'impact possible de la nouvelle Europe des 25 sur la Tunisie, M.Rougowskl, se fera rassurant et souligne que « la Tunisie restera un partenaire indispensable », rappelant le caractère attractif de son site d'investissement, de son environnement d'affaires et mettant en exergue sa stabilité sociale et politique. Il précisera même que l'Europe ne délaissera pas ses partenaires de la rive Sud et continuera à contribuer au développement des pays partenaires » et d'ajouter en guise de conclusion « l'élargissement devrait être perçu comme une opportunité et non comme un obstacle ». Amen !