Dont acte. Ce fut là en substance la réponse du ministère du Développement et de la Coopération internationale aux remarques et commentaires de la Cour des Comptes, dans son rapport 2007 concernant l'état des lieux en matière de statistiques nationales, et plus particulièrement les difficultés que rencontre l'Institut National de la Statistique (INS) dans l'exercice de ses prérogatives, à savoir la collecte, le traitement et la diffusion de l'information statistique, et la coordination technique des activités statistiques publiques. Autant de tâches dont l'INS est loin de s'être acquitté comme il se doit. D'après le dernier rapport de la Cour des Comptes, «le rapport de la Cour constate que cet institut n'arrive pas toujours «à collecter, dans les délais et les formes requises, les données statistiques de base, de manière à assurer la production d'une information statistique de qualité et selon la périodicité nécessaire». Mais, une fois n'est pas coutume, le défaillant n'est pas responsable. Car, dans le présent cas, la Cour des Comptes fait porter à d'autres la responsabilité des défaillances de l'INS, du moins sur la plupart des faiblesses relevées. Cet organisme n'a pas été en mesure de mettre en place une centrale des états financiers des entreprises ? La faute en incombe, selon la Cour, à l'Administration fiscale, qui n'a pas communiqué les états financiers dont elle dispose. L'INS n'a pas pu actualiser les statistiques relatives à l'état civil ? La faute en incombe aux consulats et représentations tunisiennes à l'étranger. En raison de ces difficultés, le traitement et l'analyse de l'information statistique ont également pris du retard. Ainsi, alors qu'il s'est engagé, selon son contrat d'objectifs pour la période 2002-2006, «à réaliser une vingtaine de nouvelles opérations statistiques et à promouvoir les statistiques régionales», l'INS n'en a effectué que neuf jusqu'à juin 2006 et prépare le lancement de deux autres. De même, il n'a, concernant les délégations et municipalités, rien fait de plus que ce que le Recensement Général de la Population et de l'Habitat avait déjà apporté. Chargé également de coordonner les activités statistiques, l'INS n'a pas non plus pu s'acquitter de cette tâche, car un grand nombre d'organismes publics «n'ont pas appliqué la nomenclature des classifications et répertoires des concepts, les lexiques de terminologie et les méthodologies élaborés par l'institut», nécessaires à cette opération. Toutefois, il est un domaine où la responsabilité du retard ne peut être imputée à d'autres : la modernisation des méthodes de diffusion de l'information statistique par le recours aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, ainsi que la loi n°99-32, du 13 avril 1999 l'y appelait. Or, constate la Cour des Comptes, «l'Institut ne s'est pas encore mis à l'heure du commerce électronique dans ses relations avec ses abonnés et les demandeurs d'informations statistiques», puisque son site internet, pourtant créé il y a cinq ans, «ne livre encore que des données statistiques générales».