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Les labels, les mille et une histoires de goût
Publié dans WMC actualités le 30 - 01 - 2009

S'il y a un domaine dans lequel la Tunisie accuse un retard considérable, c'est bien celui de la mise en valeur de ses produits agricoles. Les labels pourraient leur assurer une reconnaissance au niveau européen, voire mondial. Ils tardent à se mettre en place.
Bien qu'on parle depuis fort longtemps de labels pour l'huile d'olive ou encore l'harissa, à ce jour, rien ne voit le jour. Henné, figues de barbarie, palmier, dattes, miel, eau de rose d'églantiers ou de néroli, boutargue, thon, pâtisserie, couscous, bouquet de jasmin,… Tant de produits sont en attente d'une renaissance et d'une réelle mise en lumière.
Dans les boutiques gastronomiques européennes, les figues de barbarie Made in Tunisia trônent dans les vitrines du prestigieux Harrods et la Boutargue loge chez Fauchon. Mais que l'arbre ne cache pas la forêt !
La dure réalité est que nous vendons nos produits dans l'anonymat le plus total. L'huile d'olive tunisienne se débat dans le marasme de la recherche d'un label, végétant sans identité. L'excellent thon tunisien est vendu aux Japonais, qui en mangent tous les jours, sauf qu'ils en ignorent l'origine. L'harissa tunisienne étudie, encore, les moyens d'obtenir à moyen terme une reconnaissance pour le label européen «Spécialité Traditionnelle Garantie» (STG) qui permettra de protéger la dénomination «harissa» sur le marché européen.
Les cas similaires sont fort nombreux. Les chantiers tous en cours et les projets pullulent. Pour le moment, quid du chantier des labels ? A l'étranger, on ne connaît pas ou peu les produits tunisiens. Et pour cause ! Dans un récent entretien accordé à WMC, Slim Chaker expliquait : "Les Tunisiens peuvent toujours trouver des créneaux parce que leurs produits sont relativement différents des autres. Je pense principalement à l'agroalimentaire, les dattes, l'huile d'olive et le couscous. Tous les pays asiatiques où il y a de grandes communautés musulmanes constituent pour nous des niches intéressantes. Ils apprécient tous les labels halals. Plus encore, le Japon qui ne l'est pas est en train d'acheter chez nous des quantités phénoménales de poissons et de thon. Et là, se pose la question de la valeur ajoutée, de la labellisation. Tout Japonais qui, chaque jour, prend du thon à son petit déjeuner, sait-il qu'il est en train de consommer du thon tunisien ? Cela m'étonnerait. A mon avis, le problème n'est pas de savoir si nous pouvons nous y imposer ou pas mais savoir si nous y sommes bien préparés". Dans différents pays, les produits du terroir se sont révélés de véritable accélérateur de développement et créateurs de valeur ajoutée. Ils peuvent s'ériger en une véritable ressource à même de booster le tourisme durable, par exemple. La valorisation, aussi importante soit-elle, est une des pistes possibles menant vers les marchés internationaux et l'export, mais pas seulement.
L'urgence est à réfléchir à une stratégie de communication permanente et positive du travail agricole. Le valoriser aux yeux de tous, parler de success story et le mettre en exergue par une image très positive du travail de la terre. Dans ce domaine tout reste à faire.
Des opérations de vente par des producteurs-artisans, fermiers et petites entreprises devraient être soutenues. L'organisation de récompenses et concours devrait se mettre en place. Les chaînes de grandes distributions nationales devraient prendre le relais, en organisant des animations régulières de nature à exploiter les compétences et revitaliser les métiers oubliés. Concentrer les efforts autour de ces axes permettrait de revitaliser des régions qui peinent à s'introduire dans le circuit touristique.
Les produits du terroir peuvent se révéler des pivots porteurs de production, de commerce équitable et de développement de tourisme équitable et durable. Ils mettraient davantage en exergue le patrimoine culturel national et vivifieraient l'animation touristique.
La mise en valeur des produits du terroir allant souvent de pair avec les goûters à la ferme, les gîtes ruraux, les maisons d'hôtes et le tourisme vert.
Le tourisme rural, le développement durable et le commerce équitable sont autant d'axes à creuser.
La Tunisie, forte de ses 7 millions de touristes, ne dispose toujours pas d'un espace gourmand à l'aéroport de Tunis Carthage. Une échoppe de qualité où l'on pourrait acheter des produits frais, en déguster et en acheter avant le départ mettrait en avant nos produits. Cette pratique est généralisée partout dans le monde. Les clients de la destination Tunisie sont des ambassadeurs en puissance pour nos produits.
La communication autour de ce patrimoine ignoré est quasi nulle. Les hôtels all incluisve sont loin de jouer dans le ring du qualitatif. Les vins tunisiens qui sont montés en qualité ces dernières années en souffrent les premiers. Des clients potentiels repartent comme ils sont arrivés, ignorant tout de cet art de vivre, un des pans de notre patrimoine.
C'est dans les années 1980 que la notion de terroir se met en place. Les produits terroir entrent alors en force dans la cuisine gastronomique, surtout en Europe. Des pays tels que la France, l'Italie et l'Espagne, construisent une réelle identité à partir de leur patrimoine gastronomique, l'exploitent à l'export et le convertissent en attraits touristiques imparables.
Le terroir attire les gens des villes ayant la nostalgie de leurs racines. Il y a quelques années, un restaurant à Tunis a organisé une semaine culinaire de cuisine Kéfoise, avec notamment un plat phare, le «couscous au Berzguen». L'engouement a été immédiat et a pris une ampleur inattendue. De nombreux outils sont disponibles pour entamer cette bataille de la labellisation. Le label certifie une qualité, une conformité, ou une origine.
Les produits à labelliser pourraient provenir des produits agricoles et de la pêche, les produits de chasse, les produits de cueillette d'espèces sauvages, les produits cosmétiques, les huiles essentielles et plantes aromatiques et médicinales... Il est largement temps de passer à l'action. D'autant qu'en termes de produits et de qualité, la liste des produits à défendre est longue.
Les labels répondent à toutes sortes d'indications : indications géographiques, les appellations d'origine contrôlée (AOC), les labels agricoles, les labels d'agriculture bio, label d'origine protégée (AOP)… Ils mettent en valeur le produit, informent sur sa provenance, rassurent quant à ses qualités intrinsèques et renseignent par rapport aux différents modes de production.
Ce signe d'identification est développé pour récompenser les producteurs respectant des normes officielles de qualité et pour indiquer au consommateur la provenance ou l'origine d'un produit. Ils sont applicables à différents domaines tels que l'agriculture, mais aussi la santé, le patrimoine, le tourisme…
A titre indicatif, il existe des logos privés comme la «Saveur de l'année» en France, qui ne sont pas reconnus officiellement comme des labels de qualité, mais sont attribués suite à des dégustations effectuées par des panels de consommateurs et de professionnels dans des laboratoires privés. Cela ressort davantage du sigle et doit répondre à un cahier des charges.
Le seul label en commerce équitable «label Max Havelaar» garantit que le produit a été acheté à un prix "correct" aux producteurs et produit dans des conditions respectueuses des droits de l'Homme et de l'environnement. Tous les acteurs de la filière sont agréés et contrôlés par des organismes indépendants.
Max Havelaar n'est pas une marque mais une association qui appose un label sur des produits garantissant les principes du commerce équitable.
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