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L'idée de l'UPM n'est pas née du souci énergétique européen
Publié dans WMC actualités le 10 - 03 - 2009

Avant, il y a eu l'accord de Barcelone. Accord qui n'a pas été à la hauteur des ambitions et des attentes des pays du Sud qui ont dû, faute du respect de certains engagements par les pays du Nord, prendre le taureau par les cornes et assurer la réalisation de leurs programmes de mise à niveau et de libéralisation économique par leur propres moyens. Ensuite, ce fût la Politique européenne de Voisinage (PEV) dont on vantait l'approche compréhensive, une approche qui met à profit la méthode bilatérale pour engager dans chaque pays une dynamique de mise à niveau cohérente. Aujourd'hui on parle de l'Union pour la Méditerranée prêchée par le Président français Nicholas Sarkozy.
Un projet qui peine à décoller à ce jour. Divergence de points de vue ? On a du mal à imaginer une Méditerranée aussi harmonieuse que l'on veut bien le croire. La stratégie européenne de sécurité et de partenariat stratégique avec le Méditerranée et le Moyen-Orient serait-elle en train de sombrer ?
Pour répondre à ces questions et à d'autres, son excellence Adrianus Koetsenruijter, Ambassadeur de la Commission Européenne en Tunisie.
Webmanagercenter : Processus de Barcelone, Politique européenne de Voisinage, Union pour la Méditerranée, autant d'appellations qui définissent à chaque fois la nature des relations établis entre le Nord et le Sud. L'UPM, réussira t-elle, là où les autres formules ont eu du mal à réaliser les résultats escomptés ?
Adrianus Koetsenruijter : De tous les temps les efforts qui ont été déployés visaient à rapprocher les pays de part et d'autres, du Nord comme du Sud. De faire de la Méditerranée, une zone stable et prospère. C'est la même idée qui a animé le processus de Barcelone depuis 95, la politique de voisinage et aujourd'hui, l'Union pour la Méditerranée. C'est une évolution avec des différences importantes. De nos jours, nous assistons à plus de partage des responsabilités entre les deux rives, plus d'initiatives de la part des pays du Sud dans la gestion des affaires communes. Avant, on se contentait de discuter les propositions qui venaient du Nord en matière de partenariat euro-méditerranéen, d'investissements et de coopération. Le Sud se contentait de la position de celui qui recevait. Aujourd'hui, dans l'optique de l'Union pour la Méditerranée, le Sud a également un rôle d'initiateur, nous sommes des partenaires, nous partageons les responsabilités et nous dialoguons plus. Un secrétariat de l'UPM partagé entre le Nord et le Sud impliquera le lancement d'un véritable processus basé sur le principe de l'égalité pour la réalisation d'intérêts stratégiques. Nous espérons que les décisions politiques à ce niveau se traduisent dans la réalité sous forme de projets concrets.
Que voulez-vous dire par concret ?
A.K : il existe d'ores et déjà des projets sur lesquels nous travaillons ensemble dans le cadre de l'UPM. Le fait de désigner autant de secrétaires généraux adjoints représentant l'ensemble des pays est garant de la vision égalitaire de l'UPM et de la volonté de ses concepteurs d'affirmer ses dimensions pratiques. N'oublions pas également la présence de la ligue des Etats arabes.
La ligue arabe, c'est un peu pour contrebalancer la présence israélienne mais ce sont là des considérations politiques dans lesquelles nous éviterons de nous lancer.
A.K : Qui sont très importantes pour la région.
Je voudrais insister sur l'enjeu énergétique que comporte le projet d'UPM, certains experts en parlent comme étant le garant d'une certaine indépendance européenne en matière énergétique, alors qu'aujourd'hui, l'Europe est dépendante du Gaz russe, une union avec le Sud lui permettre d'accéder à d'autres sources d'énergie et là nous parlons entre autres de l'Algérie.
Oui, l'enjeu énergétique est important, il est vrai que l'Europe a besoin d'une certaine stabilité sur le plan énergétique et il y en a beaucoup dans le Sud. L'Union pour la Méditerranée, n'a, cependant, pas pour objectif de garantir à l'Europe des ressources énergétiques et une autonomie par rapport à la Russie. Si tel avait été notre objectif ou en tout cas notre seul objectif, nous aurions pu nous mettre d'accord avec l'Algérie ou avec la Libye. Ce pays qui ne veut d'ailleurs pas faire partie de l'Union pour la Méditerranée. Ces deux pays sont les plus importants en matière de richesses énergétiques. L'énergie compte pour nous tous, aussi bien pour la Tunisie, le Maroc ou pour d'autres. C'est toutefois la recherche de l'énergie solaire ou de ressources renouvelables pour l'énergie qui importent aujourd'hui. Il y a toute une série d'initiatives à prendre ensemble parce ce qu'en définitive nous pouvons souffrir des mêmes difficultés. Ce qui découlerait de cette initiative est un meilleur rapprochement entre les pays et les peuples d'une même région. Et c'est la ligne directrice de cette nouvelle phase au niveau des relations entre l'Europe et les pays de la rive Sud de la Méditerranée y compris même certains nouveaux membres comme la Yougoslavie, la Croatie, Monaco ou le Monténégro. Il y a tellement de problèmes que nous devons gérer ensemble comme ceux en rapport avec l'environnement, une exploitation plus rationnelle des ressources de la mer méditerranéenne, il y a tellement d'intérêts à partager dans le cadre de cette initiative. Réduire le projet à intérêt énergétique est complètement faux.
Excellence, Vous dites que parmi les objectifs de l'UPM, figure une composante importante, la stabilité, expliquez-nous?
A.K : Stabilité veut dire ne pas avoir de perturbations dans des sociétés qui sont équilibrées socialement, sécurisées, des pays où ne sévit pas la guerre, où il n'existe pas de déséquilibres régionaux ou internes et où il n y a pas de différences de classes trop accentuées. Nous vivons dans un monde de globalisation ou tout le monde dépend de l'autre. On le voit bien avec la crise économique et financière. Ce qui peut toucher un pays peut se répercuter directement sur ses voisins. D'où l'intérêt de la stabilité, un intérêt commun que ce soit dans les pays du Maghreb, du Moyen-Orient que d'Afrique. Aujourd'hui, ce n'est pas encore le cas, nous espérons par cette initiative qui vise avant tout le rapprochement des points de vue de résoudre les conflits qui existent. Car une guerre au Moyen-Orient est mauvaise pour nous, des dissensions entre l'Algérie et le Maroc vont forcément à l'encontre de nos intérêts et représentent un élément d'instabilité. Israël et la Palestine ont vraiment intérêt à trouver une solution à leurs conflits car c'est mieux pour eux et pour nous aussi de faire la paix que la guerre et avoir des relations bien définies sinon ce sera négatif pour nous également. L'Europe doit prendre un rôle actif là-dedans…
Pour parler de l'Europe, pouvons nous-dire que la crise économique actuelle et avec ce quelle produit comme dégâts, renforce sa position en tant que puissance mondiale ?
A.K : Dans chaque crise il y a une redistribution des cartes ou des rôles si vous préférez. L'économie européenne est beaucoup plus en équilibre au niveau des ses critères macro économique, ses bilans de paiement, de finance publique, que les Etats-Unis, 1ère puissance économique mondiale. La Chine ou l'Inde sont aussi dépendants de nous que des Américains et continuent quand même avec des taux de croissance appréciables. Ce sont même les seuls pays qui vont continuer dans leurs croissances d'une manière positive en 2009. Pour les pays africains, certains secteurs se développer beaucoup mieux que d'autres…
Pour revenir à un autre problème, celui de l'émigration. La question éternelle, celle des visas difficiles à accorder. La difficulté des formalités pour assurer les déplacements des personnes et les échanges économiques persiste à ce jour. S'il est vrai que plus de 30 milles personnes ont été accueillies en 2008 en Europe, il n'en reste pas moins que des milliers sont morts avant d'arriver à destination. Je parle de l'immigration clandestine, est ce que l'Europe a statué sur cette question. Est ce qu'il y a des politiques claires par rapport à cette problématique ?
A.K: Nous parlons là de l'immigration clandestine et ces chiffres touchent uniquement les personnes partis de la Libye vers l'Italie. A partir du Maroc, nous pouvons parler du double. Nous comprenons parfaitement le problème de l'émigration parce qu'il touche des populations fragilisées par le chômage, la pauvreté ou les guerres. La Somalie en est le grand exemple type. Dans tous les pays du Sud, dont la Tunisie, on commet l'erreur de considérer l'Europe comme une région de grande prospérité et un paradis. C'est à cause du manque d'informations et ensuite on bute aux problèmes et aux mauvaises surprises. Bien sûr il faut stigmatiser certaines pratiques mais le plus important est de traiter le problème du sous-développement.
Et alors que fait l'Europe de concret pour contrecarrer ce problème ?
A.K : L'Europe fait beaucoup. Elle est très présente en Afrique même si les Chinois sont là maintenant et avec des initiatives très positives au niveau des investissements. L'Europe s'attaque aux problèmes liés à la mauvaise organisation sociale et politique pour aider les pays là où ils ont en besoins. Il y a des régions où c'est vraiment difficile d'agir comme le Zimbabwe ou la Somalie. C'est ce qui explique qu'on a défini une stratégie Union Européenne/Afrique qui s'étend sur un an. Nous espérons d'ailleurs une contribution efficace de la part de la Tunisie et du Maroc en la matière. Il est impératif aujourd'hui de travailler sur le développement dans le sens global du terme dans ces pays là pour pouvoir traiter le problème de l'émigration. Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue que les mouvements des personnes et des peuples font partie de l'histoire de l'humanité. Nous ne pourrons pas changer grand-chose à ce mouvement donc nous estimons que le système social doit traiter en profondeur ce genre de problème afin de résoudre la question de l'intégration et de conflit culturel.
En Europe, l'accompagnement de l'individu par le système social est tellement développé que tout nouveau arrivé pèse d'une manière considérable sur lui et pour nous, c'est un grand défi.
Revenons à la crise, la Tunisie a sollicité la communauté européenne pour l'aider à soutenir l'économie réelle qui bien évidemment a été touchée par la crise. Qu'en est-il concrètement ?
A.K : Nous avons une bonne relation de coopération avec la Tunisie. L'Europe est présente par rapport à tout ce qui touche le développement économique et social du pays. Nous sommes là et nous continuerons à suivre l'économie tunisienne. Le fait que la Tunisie a réussi à identifier ses problèmes économiques et sociaux sert pour nous de base pour contribuer à solutionner ces problèmes. Pour l'instant, nous sommes en train de négocier pour une plus grande intégration de la Tunisie avec l'Europe. Le libre échange pour les produits industriels et manufacturiers a été réalisé, nous sommes en train de négocier au niveau des produits agricoles et des services. D'autres facteurs ont stimulé les investissements économiques européens en Tunisie.
Nous avons l'impression quand même que certains de nos produits sont pénalisés comme l'huile d'olive que beaucoup considèrent comme le pétrole tunisien. Ce produit subit le système de quota et les préférences européennes vont à l'Italie et à l'Espagne. Sans oublier la question de conditionnement de notre huile d'olive.
A.K : Oui, c'est vrai. Mais plusieurs facteurs doivent être pris en considération en la matière. La façon de faire l'huile d'olive, c'est-à-dire d'une façon plus élaborée, plus sophistiquée tant au niveau de la fabrication que de la présentation. Il y a la question de la qualité, il y a également celle de l' accès aux marchés qui est sujet à discussion maintenant dans le cadre des négociations sur la libéralisation des produits agricoles dans laquelle la Tunisie défends son point de vue par rapport à un plus grand accès de l'huile d'olive en Europe.
Mais vous savez que l'huile d'olive tunisienne est pénalisée suite à la dernière décision de l'union européenne de préciser l'origine d'un produit. L'Europe serait-elle prête à soutenir les efforts tunisiens pour la labellisation de l'huile d'olive tunisien afin de pouvoir l'exporter ailleurs ?
A.K : Oui. Nous l'avons fais dans le secteur industriel, où des produits tunisiens se vendent à côté des produits européens, et ça peut se faire dans le secteur agricole et concernant l'huile d'olive. Il faut aussi le conditionner et trouver le moyen de le faire parce que l'autre handicap est le fait de voir que les productions de l'huile d'olive sont trop limitées. L'huile d'olive est très appréciée pour ses vertus pour la santé. Ceci ne date pas d'hier. Depuis des milliers d'années, c'est le cas. En Europe, c'est un produit voulu et apprécié et dans tout les pays et non seulement en Grèce et en Espagne, les produits producteurs de l'huile mais dans le Nord aussi. Tout le monde veut consommer de l'huile d'olive parce qu'on sait que c'est très sain sur la plan santé.
Nous n'avons pas les moyens de le vendre sans label et sans stratégie marketing en direction de l'Europe.
A.K : En ce moment on parle en Tunisie du programme de mondialisation industriel, ensuite on va avoir un programme de mondialisation agricole, ça va dans le sens des négociations que nous sommes en train de faire et de la politique tunisienne…
Où en est le statut d'avancement de l'accord d'association Tunisie Europe ?
A.K : La Tunisie est déjà très avancée avec l'Europe et c'est pour ça qu'on veut bien lui donner cette appellation politique d'un pays avancé et justement le secteur agricole est parmi les secteurs au niveau desquels on va faire plus d'efforts.
La sécurité alimentaire est très importante, l'Europe est-elle prête à nous soutenir à ce niveau ?
A.K : Absolument, nous avons assisté en 2008, à la hausse des prix des produits alimentaires et leurs conséquences sur l'économie. Le secteur agricole tunisien a un grand potentiel.
Mais il n'a pas les financements nécessaires.
A.K : Oui tout comme la gestion de l'eau, un aussi un grand problème. Nous en discutons avec le ministère de l'Agriculture pour y apporter des solutions.
Il y a des programmes pour cela, des budgets ? Pouvez-vous nous citer des chiffres ?
AE : Nous sommes en train de discuter le programme de coopération 2010 avec le ministère de la Coopération, nous voulions avec le ministère de l'Agriculture mettre la grande part dans le secteur agricole parce qu'il est vraiment porteur. Nous comptons accompagner les réalisations et les programmes de mise à niveau de ce secteur qui est vraiment grand mais qui doit être plus performant pour être plus adapté aux exigences du marché international, du marché européen et local.


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