* Entreprises : * C'est, plus que jamais, le moment d'écouter ! * Par Maryam OMAR * Une tournée nationale pour écouter les patrons ; voilà qui semble venir à temps pour prendre le pouls des entreprises tunisiennes. Mais, attention aux déclarations en public ! M. Hédi Djilani, président de l'UTICA, vient d'entamer une série de rencontres au sein des régions. Il a commencé par Béja, avec un message clair répété ces derniers temps comme une litanie : La crise est là, personne ne peut le contester. Nous la ressentons sur le terrain et dans presque tous les secteurs. Pour les deux premiers mois de l'année 2009, nous enregistrons des baisses de l'exportation d'environ 17% par rapport à l'année dernière. Les exportations du secteur du textile ont connu une régression de 12,6% au cours de cette même période, celles des industries mécaniques et électroniques ont chuté de 17,2%, alors que les exportations du cuir et chaussures ont baissé de 20,3%. Jusque-là, les choses sont normales car le chef du patronat a le devoir de dire la vérité toute nue. C'est le cur de sa charge et l'essence de la sincérité qu'il doit au secteur privé dont il est l'un des premiers responsables, sinon le premier. Et puis vient le moment où il faut écouter les patrons de la région, en l'occurrence Béja. Et il est logique d'en attendre de grosses doléances. Mais, surprise, cela semble aller très bien pour le Nord-Ouest. C'est peut-être la pure vérité puisque le district est plutôt connu pour l'agriculture que l'industrie ou les services et que les pluies ont été abondantes. Mais il y a autre chose que nous connaissons tous : Les interventions en public. Et, en gros, chacun semble comprendre que l'on attendrait de lui qu'il dise que tout va bien. Bien sûr, c'est hors de propos puisque c'est le chef de l'Etat en personne qui encourage inlassablement les professionnels à dire ce qu'ils pensent. Mais voilà ! Alors que faire ? A notre sens, c'est plus que jamais le moment d'écouter les patrons mais plutôt en aparté qu'en public. A chaque fois rencontrer quelques-uns en privé et leur faire clairement comprendre que l'on veut toute la vérité. C'est seulement de la sorte que l'on peut faire face aux difficultés incontournables qui nous attendent.