Pourquoi nos médias n'ont-ils pas d'ambitions internationales alors que le monde globalisé dans lequel nous vivons désormais ne laisse aucun doute quant à la nature du marché gigantesque auquel de telles ambitions pourraient accéder ? Nos télévisions sont locales, nos radios, nos journaux, nos sites Web sont locaux, comme si nous étions sur une île solitaire qui vogue dans l'espace. Et nous ne parlons pas uniquement de la Tunisie car c'est la totalité du monde arabe qui se complait bizarrement dans un monde révolu, ignorant les opportunités immenses que génère chaque jour le marché mondial des médias. Il y eut bien quelques petites expériences mais qui sont restées si peu ambitieuses que l'on ne peut considérer leur présence que marginale. Ceci au moment où les 'autres'' ont compris depuis longtemps et avancent à pas de géant, portés par leur propre élan et par le dynamisme incessant du secteur des médias. Prenez l'exemple de la BBC. Il y a une année, elle a lancé sa nouvelle chaine de télévision en langue arabe (BBC Arabic TV) diffuée en clair pour le Maghreb et le Mashreq et, aujourd'hui, elle commence à avoir une audience respectable Mais ses ambitions ne s'arrêtent pas là. Elle espère attirer 20 millions de spectateurs en 2010. Elle s'aventure ainsi dans un marché dominé par 'Al-Jazeera'' et 'Al-Arabiya'' (deux Tv arabes) et où l'expérience américaine 'Al-Hurra'' n'a pas su faire la différence. De plus, elle ne craint pas de revenir sur ses pas après la réussite que l'on sait des chaînes arabes les plus en vogue puisque c'est la seconde tentative de la BBC pour la diffusion en arabe ; la première expérience ayant été stoppée net en 1996 à cause de disputes éditoriales avec certains de ses pourvoyeurs de fonds. Maintenant, une année après le lancement, la 'BBC Arabic TV'' commence à se faire sa petite place au soleil en capitalisant sur ses points forts : ses analyses et son expertise. Et vous pouvez parier que les Anglais ne lâcheront plus le morceau !