Quand on s'offusque des «excès» de nos confrères égyptiens après les évènements de Oum Dourmene, on ne s'empresse pas de donner la (mauvaise) réplique à la première occasion venue. Pourquoi s'attarder sur les propos ? C'était si démesuré, si indélicat qu'il est à craindre que cela ne laisse des traces. «On a vengé ceci». «On a lavé cela», «On a démoli les pyramides», non, mais, a-t-on idée de ce que cela veut dire ? Ne parlons pas des deux pauvres reporters échaudés, cette hystérie est hélas coutumière de nos antennes, parlons plutôt des «commanditaires» : les responsables de plateau et de chaîne qui n'ont même pas pris la peine de rectifier le tir. Voire : il s'en est trouvé qui se répandirent en félicitations ! ? A vrai dire, nous n'avons nulle envie de mettre ces abus sur le compte seul du sport. Notre opinion va un peu plus loin. C'est, croyons-nous, un problème d'éthique qui se pose à notre système audiovisuel. Et principalement à nos radios et à nos télévisions privées dont on a l'impression qu'elles interprètent un peu trop extensivement leur espace de liberté. On a donné l'exemple de la CAN de Hand, on pourrait en citer d'autres. «La bataille de charretiers» que messieurs Lotfi El Abdelli et Nassreddine Ben Mokhtar se sont livrés, l'autre jour, à travers les ondes est une illustration symptomatique du laisser-aller, laisser-dire et laisser-faire dans lesquels s'engoncent les uns et les autres. Navrant ! Le b.a.-ba Le dossier de l'audiovisuel vient de se rouvrir. On en attend beaucoup, sur les plans des techniques et des contenus. Mais la déontologie peut d'ores et déjà anticiper le débat. C'est le b.a-ba de la communication. Un principe devrait à notre sens s'imposer à tout le monde : que tout journalisme, public ou privé, est astreint au respect des règles de moralité. Le Conseil supérieur de la communication, dans sa nouvelle conception, devrait, espérons-le, se montrer intraitable sur la question.