«En Turquie, la séance unique n'est même pas appliquée au mois du Ramadan, les employés s'amènent avec les plats spécifiques au mois sains et rompent le jeune sur place, garder la séance unique, un concept complètement dépassé, daté de la période coloniale est complètement absurde» ironise Slim Ben Ammar, directeur général de Sodexo. Pour lui, les conditions climatiques ne peuvent en aucun cas justifier le maintien de ce mode de travail en été d'autant plus qu'il cause une perte sèche à l'économie du pays. «Comment un pays comme le notre qui n'a de richesse que sa force de travail peut-il rester aussi liée à une vieille habitude qui n'a plus de sens en ces temps de performance économique et de challenge au quotidien ?» S'interroge t-il. D'autant plus que les entreprises travaillant à l'international gardent le même rythme tout le long de l'année, donc pas de séance unique d'où le paradoxe entre elles et celles qui suivent le rythme estival de travail dans notre pays. Sans oublier les institutions bancaires sensées être la locomotive de l'économie et qui se plient à l'ère du temps tunisienne «Pourtant l'initiative prise par toutes les banques de maintenir leurs agences ouvertes entre midi et 14 heures a été une réussite, qu'est ce qui les empêcherait, dans ce cas, d'aller de l'avant et de changer carrément leurs modes de travail estival ?» atteste t-il. Les banques privées dans notre pays s'alignent sur les banques publiques soumises au régime de la fonction publique alors que rien ne les oblige à le faire puisque faisant partie du secteur privé et non soumis aux règles des entreprises publiques pour ce qui est des horaires du travail. Elles pourraient déclencher le mouvement pour le changement et soutenir le secteur privé dans sa volonté de réviser le mode de travail estival actuel. Car maintenir la double séance en été, c'est aussi créer et sauvegarder des milliers d'emplois. Rien que dans le secteur de la restauration qui emploie 6% de la population active, on pourrait augmenter le nombre d'embauche et développer encore plus le secteur pour, qu'au cas où, il puisse accompagner la modification des horaires. La séance unique de deux à trois mois par an cause une perte sèche du 1/6ème des emplois absorbés par le secteur : «Ce n'est pas pour rien que le Président Français, Nicholas Sarkozy a baissé la TVA du secteur de la restauration à 5,5%, la mesure vise la création de plus d'emplois, l'amélioration de la situation des salariés et la modernisation du secteur», conclu Slim Ben Ammar.