Elle Nawal Bensaid- est française d'origine marocaine, juriste, ancienne avocate; lui Khaled Belhaj- est tunisien, né en France, et professionnel de l'immobilier. Mariés, ils ont décidé d'unir également leurs sorts dans la vie professionnelle en s'investissant dans l'immobilier, avec la création d'une société de conseil baptisée «Almarys», présente à la première et deuxième éditions du Salon de l'Immobilier Tunisien à Paris (SITAP, 12-14 juin 2009), et dont ils sont respectivement gérante et co-gérant. Contrairement à la majorité des 120 exposants, eux ne s'adressent pas uniquement ou principalement aux Tunisiens Résidents à l'Etranger (T.R.E.). En effet, Almarys a également pour cible les Européens d'une façon générale et en particulier les Français désireux d'acquérir un bien immobilier en Tunisie. Parce qu'ils apportent une «valeur ajoutée» à leur clientèle en termes d'information et d'accompagnement dans les différentes phases du processus pouvant aboutir à l'achat d'un logement, Khaled Belhaj et son épouse récusent l'appellation d'agence immobilière pour leur société, car ils la trouvent «réductrice». Ils se considèrent plutôt comme "un cabinet de conseil en immobilier, accompagnant le client de la réservation à la remise des clefs en passant par les demandes d'autorisations gouvernorales pour les étrangers". C'est la première société française dotée de bureaux à Paris «dédiée exclusivement à l'immobilier en Tunisie », souligne Khaled Belhaj. Mais d'après la gérante, «les promoteurs immobiliers tunisiens aussi pourraient avoir besoin des services d'Almarys. Pas en tant qu'intermédiaires de vente, mais comme outil de communication sur la France à travers le site internet» de l'agence, en train d'être dotée d'un moteur de recherche. Sélective, Almarys a sélectionné des promoteurs immobiliers ayant une offre dans le balnéaire, dans une grande ville et pas loin d'un aéroport». Si Almarys a choisit de se positionner sur la Tunisie, c'est parce qu'«il existe une demande française», sur ce pays, constate Nawal Bensaid. Mais «cette offre a besoin d'être accompagnée, sinon ce sera un coup d'épée dans l'eau». En outre, «il faut que le marché se structure et que l'offre réponde à cette demande française». Notamment au niveau de l'architecture souvent "trop moderne" et sans le cachet "arabo-mauresque" ainsi que sur la répartition de l'espace qui posent parfois problème. «Un Français qui veut un appartement de 80 m2 habitable n'achètera pas un appartement affiché à 120 m2 (partie commune incluse) et dont l'espace est, de surcroît, mal réparti (petites terrasses ou terrasses inexistantes)», observe Khaled Belhaj. Les deux dirigeants d'Almarys se disent confiants en la capacité du marché tunisien à s'adapter. Ils aspirent à collaborer étroitement avec les promoteurs en amont de leur projet afin que les critères esthétiques et d'aménagement des appartements puissent mieux correspondre à la demande de leur clientèle européenne. Nawal Bensaid et Khaled Belhaj sont contents de constater que certains d'entre eux «commencent à nous demander notre avis sur la manière dont nous voudrions que les projets soient réalisés».