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Concepts de l'écologie et préceptes de l'Islam
Publié dans WMC actualités le 13 - 10 - 2009

La mobilisation en faveur du développement durable nécessite une certaine sensibilité laquelle requiert un ancrage culturel. Naturellement, l'engagement citoyen joue son rôle mais ne suffit pas à lui tout seul. D'où cette transgression à l'initiative des responsables de la Coopération allemande GTZ de prospecter d'autres pistes et notamment de rechercher des corrélations entre concepts de Développement durable et préceptes coraniques. Et c'était le thème d'une soirée coranique, le jeudi 17 septembre 2009, organisée par la GTZ qui signe sa rentrée sous le signe du cogito et de la métaphysique écologique.
L'idée est méritoire et audacieuse, de même que le soutenait Philippe Lotz, responsable de la composante ‘'Innovation'' à GTZ, en présentant la problématique du sujet. Kamel Ben Ameur, DG d'Optimax, bureau privé de Conseil, et Fatma M'selmi, expert à GTZ, ont réalisé un travail louable d'interfaçage entre la matrice des valeurs musulmanes et les pré-requis du développement durable. Certes le travail est fouillé, méthodique et assez complet. Nous pensons que son approfondissement serait encore enrichissant et apporterait des trouvailles intéressantes.
Les repères du développement durable
C'est à Rio en juin 1992, en pleine pandémie «reaganienne» et «thatchérienne» stigmatisant l'intervention de l'Etat et généralisant le «laisser faire» générateur du laisser aller, et notamment en matière de respect de l'environnement, que l'ONU a organisé son neuvième sommet mondial appelé «Sommet de la Terre». C'est là où la communauté internationale s'est majoritairement prononcée en faveur d'une mobilisation générale et qu'elle a posé les termes du développement durable.
Point d'histoire : dans les années 70, le Club de Rome avait tenté une percée sous le signe de «la croissance zéro». Mais peut-être qu'à l'époque les esprits n'étaient pas prêts. Et, vingt ans plus tard, les carottes étaient cuites et l'ONU a joué de tout son prestige pour amener les pouvoirs politiques dans une attitude de réaction. C'est ce qui a facilité les accords de Kyoto sur la limitation des émissions de CO2. Depuis 2007, le Grenelle de l'environnement et son pendant le GIEC (Groupement Intergouvernemental des Experts du Climat) s'activent. Et tout récemment, à la faveur de la tenue de l'Assemblée Générale de l'ONU, on attend que ça bouge davantage.
Dans cette effervescence existe-t-il une voie d'interfaçage entre développement durable et foi musulmane ? Y a-t-il un manifeste musulman de l'économie écologique ? Quels points d'ancrage entre la foi musulmane, ses commandements et la sensibilité du développement durable ?
Les deux conférenciers ont préféré coller à une démarche pratique. Ils sont partis des quatre dimensions de développement durable, à savoir : humaine, économique, de gouvernance et écologique, et ont puisé dans le texte coranique, versets et sourates, des extraits en correspondance directe. Le résultat est édifiant.
«Usus, fructus ma non abusus»
Les conférenciers ont commencé par planter le décor. A la base, il y a cet appel pour le savoir. Cette consigne fait que l'homme soit tenu d'un comportement rationnel. Ceci posé, il est par conséquent jugé sur le bilan global de ses actions. Ce bilan est de nature dichotomique, c'est-à-dire scindé entre non pas le bien et le mal, mais le licite et l'illicite. L'intérêt ici est de savoir que ce qui est licite profite à l'individu et à la collectivité. Il n'y a donc pas de conflit entre l'intérêt individuel et l'intérêt général. Et, ce qui est illicite peut profiter à son initiateur mais sera, quand même, nuisible à la collectivité. Et il tombe sous le coup du châtiment divin.
Une fois ces principes posés, les conférenciers ont parlé de la notion de propriété des ressources. Il est dit que les individus peuvent puiser dans les ressources naturelles de quoi satisfaire leurs besoins. Ce qui exclut la possibilité de leur exploitation abusive : «C'est à Allah seul qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et il en est l'unique héritier». Etant exclusivement usufruitier des richesses de la terre, l'homme ne peut se comporter comme s'il en était le maître imprescriptible, se les accaparer et les dilapider égoïstement.
Le coulissage serein des générations
De ce point de vue, la liaison est faite avec développement durable. La foi musulmane recommande que chaque génération, en arrivant sur terre, doive se servir comme dans un self service selon ses besoins et s'emploie à restituer la planète en l'état. Il y a ainsi une correspondance avec les exigences d'un monde viable, vivable et équitable. De la sorte, le glissement des générations devrait se faire sans angoisse de rupture de stock ou menace réelle sur la qualité de la vie. De ce point de vue, on aurait dû réfléchir par deux fois avant de siffler tout le pétrole sur deux siècles et empoisonner l'atmosphère avec du gaz carbonique. Sous cet angle, nos quelques générations avides, gloutonnes et égoïstes, ont eu un comportement hideux, détestable et par-dessus tout tombent sous le coup de la justice divine.
La liberté est à la base de tout l'édifice social
Rentrant dans le vif du sujet, les conférenciers ont adossé les quatre aspects du développement à la matrice des commandements coraniques en y ajoutant les hadiths du Prophète, «Paix et Salut sur lui» ainsi que des enseignements des califes «bien guidés». La confrontation, ici, est totale. L'on s'appuie sur le corpus des commandements divins et la praxis, tels que la recèle la «Sira», les agissements du prophète, et de ses quatre successeurs directs.
Les conférenciers ont donc puisé dans la sphère la plus large, celle de la métahistoire musulmane. Et toujours avec cette même règle binaire du licite et de l'illicite. A la base de l'édifice se trouve le principe de liberté. Tout au départ, il est reconnu le droit de la liberté d'expression, celui de la liberté d'opinion, et également d'association ainsi que, tenez-vous bien, d'audit. Et c'est pareil pour le droit à l'éligibilité et le droit de vote. Ce préalable rend la dimension économique transparente. Parmi ses points forts est qu'il favorise l'initiative, l'investissement et le progrès social.
L'islam et les quatre dimensions du développement durable
La dimension économique s'accomplit selon les commandements licites de sérieux, de sincérité, de respects des engagements de loyauté et de respect de la parole donnée. Ils excluent la tricherie, le vol, l'exploitation illicite, l'usure et la corruption. A ce niveau donc, la compatibilité est assurée. Voyons au niveau de la dimension humaine. Elle intime à l'individu des comportements précis envers soi, mais aussi envers Dieu, autrui et enfin la nature, c'est-à-dire l'environnement.
Il y a des prescriptions parlantes de raison. Il est ainsi recommandé de «payer son salaire au travailleur avant que sèche la sueur de son front». En matière de bienséance, il est intimé à deux personnes qui veulent se parler en aparté de recueillir au préalable le consentement du reste du groupe. En résumé, le comportement de l'individu en société est de nature à favoriser un cadre régenté par la réglementation, aux antipodes d'un ensemble ou règne la loi de la jungle. Et les vertus requises sont la patience, l'endurance, le self control, la générosité et la droiture.
A l'opposé sont prescrits le mensonge, l'injustice, l'orgueil, l'ingratitude, l'espionite, le fait de rappeler à quelqu'un qu'on lui a donné quelque chose.
Au plan de la gouvernance, les corrélations sont nombreuses. Le principe général est que «chacun est berger et qu'il est responsable de l'objet de sa garde». Il y a donc le supposé de bien guidance. Quels sont, sur ce plan les consignes ? Il y a tout l'attirail du comportement du gouvernant qui doit s'obliger à «dominer ses envies» et éviter l'ascendant de son ego ainsi que l'empire de la félonie «le gouverneur ne doit pas ressembler à un fauve mais donner l'image de la clémence et de la mesure». Ceci est de nature à avoir un ordre social qui permet un partage équitable des richesses et l'égalité des chances.
Un contrat social et un code civil
Les conférenciers ont réuni un amoncellement d'éléments desquels on peut sortir une charte de valeurs comportementales, de même qu'un contrat social et un code civil. Cela suppose qu'on peut aujourd'hui, en pleine modernité, formaliser un ordre social musulman en intelligence avec les données du développement durable. Il reste que l'ensemble des consignes avancées s'adressent à l'individu. Il reste donc à les assortir en un code collectif. On disposera ainsi d'une sorte de constitution pour un modèle de développement d'essence musulmane qui répondrait à nos attentes dès lors qu'on sait que les préceptes coraniques ne heurtent pas les fondamentaux du développement durable.


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