«Plus de 30% de l'amélioration intervenue au niveau de la productivité des entreprises et de leur personnel provient de l'investissement dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC), la diffusion de leur utilisation et l'exploitation de leurs systèmes innovants Cette contribution directe à l'accroissement de la productivité durant la décennie écoulée a atteint 80% dans certains pays industrialisés comme les Etats-Unis d'Amérique», a déclaré Mohamed Ghannouchi dans son discours d'ouverture de l'ICT forum 4 all-Tunis+4». Le Premier ministre a rappelé que les transactions électroniques basées sur les réseaux de communication représentent désormais, à elles seules, 50% du volume du commerce et des services dans le monde dans le cadre d'un marché numérique qui compte plus de 4,5 milliards d'utilisateurs du téléphone mobile et 1,7 milliard d'internautes. Ce nombre est appelé à augmenter de 50% d'ici 2013. Cette progression considérable touche en premier lieu aux utilisateurs du haut débit dont le nombre, dans le monde, s'élève à près de 420 millions d'abonnés. M. Ghannouchi a attiré l'attention sur l'importance des nouvelles technologies de l'information dans les médias et les télécommunications dans le développement d'un espace économique qui a ouvert grandes les portes de l'innovation, de la recherche et de la créativité à travers une industrie qui occupe de plus en plus de place au niveau des industries des hautes technologies, à savoir celles des logiciels, la maintenance des matériels et systèmes numériques, la gouvernance et la gestion des réseaux domestiques des entreprises. Le marché africain, a précisé le Premier ministre, attire un volume de plus en plus important de programmes d'investissements et réalise des performances notables au niveau du développement des réseaux. Ceux de la téléphonie mobile se sont multipliés portant la densité téléphonique sur le continent à 40% d'abonnés sur 100 habitants contre 9% en 2004. Toutefois, explique M. Ghannouchi, le développement de l'économie du savoir et de la société de l'information en Afrique reste tributaire de l'acquisition d'une aptitude suffisante à accélérer la diffusion des futurs réseaux, en particulier les services de haut débit via les réseaux de téléphonie fixe et de téléphonie mobile. La densité moyenne à l'échelle africaine ne dépasse guère le 0,3% d'habitants contre des ratios de 20% dans les pays industrialisés. «Certaines multinationales du secteur des TIC ont démontré un réel soutien aux économies africaines. Nous ne pouvons que nous en réjouir et leur demander de consolider cet appui», a rappelé, pour sa part, Hédi Djilani, président de l'UTICA, lors de son discours à l'ouverture de «l'ICT forum 4 all». Il les a appelées à investir plus en Afrique sans pour autant nier leurs droits de rechercher des profits. M. Djilani a parlé de la fracture numérique multidimensionnelle, qui existe entre les différents pays y compris sud-sud et qui persiste et risque de s'élargir. «Sa réduction, a-t-il précisé, est une étape importante et un passage obligé vers la réduction de la fracture globale. Les technologies ont eu l'avantage de réduire le monde à un village planétaire. Mais si elles n'aboutissent pas à un réel développement de la vie des peuples, elles ne feront qu'accentuer les frustrations». Parlant de l'exemple tunisien, le président du patronat a insisté sur le fait que la Tunisie a toutes les chances d'exceller en matière de services à grande valeur ajoutée, grâce à la qualité de ses ressources humaines. Le nouveau programme de mise à niveau, conjugué à l'amélioration continue des infrastructures, offrira un nouveau point de départ à une croissance encore plus soutenue en la matière, a-t-il ajouté. En Tunisie, la contribution des TIC au PIB s'élève aujourd'hui à 11% (elle était de 7% en 2005). La téléphonie mobile a, pour sa part, enregistré des niveaux record avec 88 d'abonnés pour 100 habitants. La mise en service du câble sous-marin de haute capacité entre la Tunisie et les pays européens pour le développement et la modernisation du flux de communications téléphoniques, Internet et tous les services se rapportant à la télécommunication, sans oublier la réduction des coûts des communications qui uvreraient pour un développement plus important des NTIC dans notre pays.