En 2008, alors que toutes les bourses du monde avaient terminé l'année avec des indices en berne avec notamment, -42,7% pour la bourse de Paris, un -33,8% pour la bourse de New York, -72,4% pour la bourse de Dubai et un -13,5% pour la bourse marocaine, notre place de Tunis avait clôturé sur un indice en progression de 10,7%, en dépit des pertes subies au cours des derniers mois de l'année. Fin 2009, la plupart des grandes places boursières dans le monde affichaient des indices positifs, que certains attribuent à une récupération d'une bonne partie des pertes de 2008 et d'une manière générale au fait que la peur de l'effondrement du système financier a disparu. La bourse de Paris a ainsi enregistré une progression de 22,32%, le Dow Jones +20,2% et la place de Londres a affiché une hausse de 22,07% au terme de l'année 2009. A Tunis, notre place boursière affiche une santé d'enfer se payant le luxe de clôturer à +48,38% (sa plus importante performance annuelle) au terme d'une année de crise. CGF, intermédiaire en bourse, attribue cette «spectaculaire» performance à «un retour de la confiance des investisseurs qui a été fortement ébranlée après l'éclatement de la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers (15 septembre 2009)». Selon d'autres spécialistes de la place de Tunis, cette performance s'explique par le fait que des volumes importants de liquidité se sont orientés vers le marché boursier au lieu d'être investis, d'où l'importance des arbitrages sur les cours effectuées aussi bien par les épargnants eux-mêmes que grâce au développement de la gestion de portefeuilles clients. Ces gestionnaires ont souvent joué le risque en investissant dans les actions. Ces comportements conjugués ont été également soutenus par l'apparition de nouveaux fonds communs de placement tout en bénéficiant d'un important effet d'entraînement. En 2009, souligne un expert, et en dépit de l'augmentation des dépôts à vue, on a observé un développement important des placements à risque, ce qui a contribué fortement à l'augmentation des cours. La Bourse de Tunis démarre les premières séances de l'année 2010 tambours battants, ainsi et au terme des trois premiers jours de cotation, l'indice TunIndex s'adjuge une plus-value de 4,12%. Sur les places boursières internationales, certains s'attendent pour 2010 à une «année test». Selon M. Volokhine, "les investisseurs veulent voir si le système financier peut de nouveau fonctionner de lui-même sans aide (publique)".