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Analyse prospective d'un système en transition : La Tunisie à l'horizon 2050 ...
Publié dans WMC actualités le 08 - 03 - 2010

La démarche a de quoi séduire. La première idée était d'imaginer l'avenir, c'est d'ailleurs comme ça qu'on peut le préparer. L'approche est en totale démarcation de ce qui se fait, banalement. On ne va pas prophétiser, l'on s'en doute bien. Ni même verser dans des prévisions pas plus qu'il ne s'agit d'un exercice classique de projections.
Imaginer l'avenir en interrogeant le passé, et c'est tout l'intérêt de la thèse d'Etat de Khaled Kaddour, actuel PDG de la SITEP, ingénieur de son état, professeur honoraire à l'ENA. Sa publication avait coïncidé avec le cinquantenaire de la fête de l'Indépendance et remonte donc à l'année 2006. Et à l'initiative de Karim Ben Kahla, doyen de l'ISCAE (campus de La Manouba), Khaled Kaddour a ouvert le cycle des «Eminent Speakers» présentant sa thèse qui est actuellement publiée sous le titre «analyse prospective d'un système en transition : la Tunisie à l'horizon 2050».
La thèse de Khaled Kaddour marque les esprits. Ajouter à cela qu'il sait la distiller à l'auditoire avec son débit pondéré, calme et mesuré. L'effort de concision est payant car le débat a été riche et passionné.
Faire parler le passé
Visualiser la société tunisienne à l'horizon de 2050, ça donne à rêver. Khaled Kaddour ne joue pas avec nos sens, il ne présente pas un modèle mais il laisse chacun l'imaginer. Ce n'est donc pas une mise en équation de l'avenir, son travail est d'ordre scientifique. Il se contente de cadrer la dynamique du mouvement. C'est plus un travail de cryptage qu'une simple écriture évènementielle. L'avenir, tout comme le passé, est une succession de métamorphoses qui évoluent par «lip forging» des sauts de paliers. Et les périodes de temps se détachent l'une de l'autre sous l'effet des ruptures.
Et l'auteur le précise bien : «Nous vivons à un rythme de ruptures et par conséquent il faut construire le futur en prenant en considération les ruptures. Ce sont des mouvements que l'on ne peut extrapoler car les ruptures génèrent des impondérables. Il convient de les aborder par la réflexion que de les modéliser». C'est précisément cet aspect original qui a amené l'auteur à sonder le passé qui dégorge ses «futurs qui n'ont pas eu lieu».
Le triple mouvement d'images : le passé, le présent et le futur
L'auteur se situe à un carrefour où se télescopent les dimensions temporelles. Regarder le passé et «cadrer» l'avenir avec un regard contemporain. Il n'y a pas à dire, c'est une autre sensation.
Parmi les futurs qui ne se sont pas déroulés, l'auteur retient l'échec de l'expérience collectiviste. Et, précise-t-il, c'est l'expérience scandinave qui nous a servi de modèle d'inspiration. On se laisse aller à imaginer si la greffe avait pris. Transposer le modèle scandinave, on vous laisse imaginer le «niveau de résilience qu'on aurait acquis. Quand on voit à l'heure actuelle que la Scandinavie est le groupe régional qui a le mieux résisté à la crise».
La fusion morte dans l'œuf entre la Libye et la Tunisie, aurait «constitué un moteur à la construction maghrébine, si elle avait abouti». L'intégration régionale avait été également initiée, alors «qu'elle était déconseillée, à l'époque par nos partenaires européens et qui nous aurait donné un appoint de croissance de près de 2%». L'alternance paisible qui a apporté la sécurité, un nouveau souffle et un accélérateur de développement.
Neuf histoires plurielles et quatre scénarios possibles
La génétique du passé foisonne de pas moins de neuf histoires plurielles qui ont interféré dans notre dynamique de développement. Mais le plus extraordinaire est qu'elles commandent notre avenir. Elles contiennent les clés de cryptage du futur. C'est là tout le secret de la prospective dont l'auteur rappelle qu'elle est la réunion de deux vocables. D'un côté, il y a prospection, soit l'exploration des domaines nouveaux, de l'autre, on trouve la perspective, laquelle induit les notions de point de vue et de futur.
Le croisement des variables et paramètres du système échafaudé par l'auteur autorise quatre scénarios possibles. Ce sont les futurs qui n'ont pas eu lieu qui nous renseignent sur l'étendue du spectre de nos futurs possibles qui vont du piétinement, au repli, en passant par la poursuite et culminant avec le succès. L'idéal serait de faire coïncider le futur réalisable avec le meilleur scénario du futur possible.
Une initiative opportune
Le panorama est mobilisateur. L'assistance avait évoqué le projet de Mohamed Mahatir en son temps qui parlait de la Malaisie à l'horizon 2020. C'était une dot d'énergie qui a fait tilt et les Malaisiens s'étaient sentis galvanisés par cette échéance culte qui était un challenge largement adopté et qui a galvanisé le mental de toutes les strates sociales. Les gens avaient cette date en mémoire et cela allumait leur engagement. Tous prenaient date.
Pas de référentiel anglo-saxon
Dans sa thèse, l'auteur s'est ressourcé à partir des travaux d'économistes et de prospectivistes français, tels Jacques Lesourne ou Michel Gaudet. Mais aucune référence anglo-saxonne. En l'occurrence on pense à Francis Fukuyama et à sa thèse de la fin de l'homme et de la fin de l'histoire. L'auteur est «contre la thèse de Fukuyama. Je focalise personnellement sur l'être humain et le développement du citoyen. On construit le développement durable quand l'homme est au cœur du projet. D'ailleurs j'observe que Fukuyama est revenu sur sa thèse. Personnellement, je me concentre sur les tendances lourdes et porteuses de demain».
Le choix de 2050
Il est vrai qu'il faut se donner du champ pour réfléchir sur l'avenir. L'auteur pense que «l'année 2050 est un horizon où la population aura plafonné à 13 millions environ, et entamera un repli. C'est, par ailleurs, un horizon à plusieurs temporalités. Il y aura d'abord 2015, année où on sera en zone de libre-échange totale avec l'UE, où on verra les demandes d'emplois culminer à 100.000 et le PIB par tête augmenter de 50%. Puis viendra 2035, date à laquelle il y aura une physionomie particulière de notre démographie. Les moins de 15 ans représenteront moins de 15% de la population et les seniors dépasseront les 15%. Par ailleurs c'est la date où on aura achevé les grands travaux et parachevé le désenclavement régional. Et last but not least, en 2035, le PIB par tête aura atteint le seuil magique des 10.000 dollars». Ce qui veut dire que le pays aura définitivement rejoint le camp des pays développés.
Le scénario du succès
Avec 7% de taux de croissance et un taux de chômage de 6%, le scénario du succès -même si on ne sera pas là pour le voir-, on aimerait tant pouvoir contribuer à sa survenue. L'environnement international sera caractérisé par de l'instabilité mais avec les attributs de prospérité économique que l'on peut se donner, on sera paré pour résister. Notre résilience sera telle que nous aurons une confortable marge de manœuvre. Malgré les ruptures technologiques qui vont se répéter. La moitié des emplois de demain nous est actuellement inconnue. Et en dépit des ruptures énergétiques et environnementales qui pourraient survenir, le système présenté par Khaled Kaddour résiste à bien des hypothèses de stress-test, ce qui est rassurant pour la solidité de son système. Et pour nous.
Les risques
Il y a des futurs possibles et ce sont quatre scénarios qui sont présentés : le repli, le piétinement, la poursuite et le succès, et ce qui détermine le tout ce sera les bonnes décisions.


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