La victoire ramenée par le C.S.Sfaxien de Bizerte aux dépens d'un ensemble cabiste qui n'avait pourtant pas droit à l'erreur, est venue confirmer davantage le redressement salutaire des " Noir et Blanc " amorcé depuis l'avènement de K. Ben Yahia. Les Karim Ben Amor et consorts qui étaient à la dérive depuis la finale de la Coupe de le CAF et surtout à partir du match contre l'E.S de Tunis et ses retombées ont on leur classement empirer d'une journée à l'autre. A telle enseigne qu'ils frisaient la zone des reléguables. Au cours des six journées ayant précédé le match contre le CAB, les Clubistes de Sfax n'ont récolté, en effet, que deux petits points sur les dix huit possibles avec un bilan catastrophique de quatre défaites et deux " nuls ". Une marche synonyme de descente aux enfers. Sans chercher à accabler le Suisse, Michel Decastel, qui entre temps, ne pouvait plus accomplir normalement son travail d'entraîneur, surtout le jour des matches, suite, à une suspension de six mois, il ne fait plus de doute aujourd'hui, que le travail de son successeur, K. Ben Yahia commence à donner ses fruits. Et les statistiques parlent d'elles mêmes. En effet, le CSS depuis cette succession, en est, actuellement à sa 3ème victoire d'affilée, réussies successivement en Coupe de la CAF (1er tour), en Coupe de Tunisie et la dernière en championnat devant le CAB. Sans compter le méritoire match nul réussi à Bjaïa dans des conditions absolument difficiles et un autre réussi à La Marsa contre l'Avenir local.
De la discipline d'abord et surtout Sans aller jusqu'à parler d'un laisser aller au sein du groupe sfaxien, la discipline cependant n'était pas au-dessus de tout soupçon. La discipline sur le terrain plus particulièrement était plutôt quelconque certains joueurs versaient dans le jeu individuel, nombreuses passes à l'adversaire, concession de plusieurs coups francs dans la zone des 20-25 mètres, souvent gratuitement, jeu à l'économie de certains éléments considérés comme des titulaires immuables, irrespect des consignes et autres schémas tactiques etc...). Autant de lacunes et de carences qui expliquent justement le double visage de l'équipe sfaxienne. Chétif quand il s'agissait d'une rencontre disputée dans le cadre du championnat national et reluisant quand l'équipe était engagée en Coupe africaine. Ce paradoxe est en fait, un problème de motivation. Cet état d'esprit qui prévalait dans le groupe sfaxien est le premier mal auquel Ben Yahia s'est attaqué. En débarquant au CSS, il était précédé de sa réputation de technicien qui ne se laisse pas impressionner par les noms seuls les plus méritants sont alignés et désormais aucun joueur, quel qu'il soit, n'est plus sûr de garder sa place dans la formation, s'il ne fait pas l'effort pour prouver qu'il la mérite. Khaled Ben Yahia, de go, n'a pas manqué de dévoiler les grandes lignes de son programme, sur nos pages au lendemain même de son avènement, à Sfax. " Au CSS il y a un problème de mental, postes et d'engagement physique et de construction à l'approche des bois adverses. Quatre éléments du jeu, qui ne sont pas des moindres à soigner et rectifier impérativement ". Ainsi résumait Ben Yahia son plan de bataille. Un plan non dépourvu de risques. Car tout en soignant l'état général d'un groupe, il était tenu en même temps à l'obligation du résultat. Il va de soi que K.Ben Yahia ne pourrait pas aller très loin dans son programme, sans qu'il fasse jouer à fond la règle de la concurrence et la rivalité dans son groupe. Au noyau des 13 ou 14 joueurs qui étaient régulièrement titularisés, à moins d'une blessure ou d'une suspension, il a tendu la main à d'autres oubliés ou qui ne jouaient que très rarement tels que Aymen Ben Amor, Houcine Jabeur, Bassi Silla, Hamdi Bouzidi et Ahmed Helali entre autres. D'autres encore auront leur chance au moment opportun. C'est dire, donc, que le nouvel entraîneur du CSS est en train de construire une nouvelle armature de l'équipe, en procédant par étapes pour le que groupe ne subisse pas une cassure avec toutes les conséquences que l'on imagine. Le CSS est, donc, en transition mais en toute douceur, à des doses bien calculées. Khaled Ben Yahia semble, ainsi, avoir retenu les leçons du passé.