Le Bureau de la Commission économique pour l'Afrique du Nord (Cea), en collaboration avec le Conseil de l'Europe et Microsoft, a dernièrement organisé une rencontre d'experts au Maroc portant sur l'harmonisation du cadre légal de la cyber-sécurité en Afrique du Nord ; rencontre à laquelle ont pris part des représentants de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), de la Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale, de la Commission économique et sociale pour l'Asie Occidentale et de l'Organisation arabe des technologies de l'information et de la communication (dirigée par l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Informatique, Internet et Logiciels libres, Kadija Ghériani). Pour les participants à cet atelier, «la qualification des ressources humaines, à travers le renforcement de la formation dans les domaines juridique, technique et scientifique, est un pas essentiel dans la lutte contre la cybercriminalité», rapporte l'agence marocaine de presse MAP. Pour y parvenir, les experts estiment qu'il faut mettre l'accent sur l'intérêt «de la formation des magistrats, policiers et tous les acteurs chargés de veiller à l'application de la loi en la matière afin qu'ils puissent répondre efficacement à une criminalité qui s'adapte de plus en plus à l'évolution des nouvelles technologies de l'information». C'est pourquoi ils appellent à l'élaboration d'une législation pénale spécifique pour une criminalité elle-même spécifique, tout en jugeant nécessaire d'associer dans le processus de lutte contre ce phénomène les différents acteurs, public et privé, intervenant dans différents domaines. Dans cet ordre d'idées, ils ont tendu la main aux différents organes d'information (journaux, radios et autres télévisons ) qui peuvent jouer un rôle actif dans ce processus, notamment à travers des actions de sensibilisation sur les dangers et les risques de cette typologie criminelle, souligne la même source. Par ailleurs, cité par l'agence, Mohamed Timoulali, conseiller régional et expert en TIC au Cea, a indiqué que «cet atelier a constitué une occasion pour ces participants d'examiner l'état des lieux des législations pénales de lutte contre la cybercriminalité». Il a également souligné que l'atelier a mis en exergue les conditions appropriées pour la mise en place d'un cadre légal en la matière, une approche qui, selon lui, est à même de «concilier entre la protection juridique de droit à l'information et la nécessité de réprimer la cybercriminalité».